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Awa Fall Diop, ancienne ministre sénégalaise : « Le féminisme n’est pas une lutte contre les hommes, mais contre un système qui favorise les hommes »

4 mai 2021, 19:52, par Blablabla

Les mots "féminisme" et "féministe" sont ambiguës. Ils portent à confusion, favorisent les amalgames et occasionnent les incompréhensions. La lutte pour que les femmes aient la même dignité et les mêmes droits fondamentaux que les hommes, et que cette dignité et ces droits soient reconnus et respectés de tous est un très noble combat qui a le malheur d’être désigné par le terme "féminisme". Car cette appellation voile sa noblesse, alourdit sa dynamique, l’étouffe et le rendent peu efficace.
Qu’on le veuille ou pas, le mot "féminisme" renvoie à "machisme" comme étant son opposé. Or, si l’on comprend le machisme comme étant la domination tyrannique de l’homme sur la femme, on comprendra aussi en toute logique que le féminisme est la domination tyrannique de la femme sur l’homme. En conséquence, de même qu’il faut absolument bannir le machisme parce que injuste, il faut également bannir le féminisme pour la même raison. Voilà pourquoi il n’y a pas que les machistes qui s’opposent farouchement au féminisme, mais aussi des hommes et des femmes de bonne foi. On me dira que cette compréhension du féminisme est erronée. C’est justement là le problème. Il y a malheureusement des femmes (et des hommes) qui luttent non pas pour une égalité de dignité et de droits fondamentaux entre les hommes et les femmes, mais pour une pure inversion des choses ; c’est à dire le passage d’une société largement dominée par les hommes à une autre largement dominée par les femmes. Ceux et celles-là aussi se font font appeler "féministes" et il n’y a pas autre terme pour les désigner. Or, entre ceux et celles qui mènent le noble combat dont j’ai tantôt parlé et cet autre groupe, la divergences est claire et nette. Soit ceux et celles qui mènent le noble combat renoncent à se faire appeler "féministes", soit ils contraignent les autres à trouver une autre appellation, soit ils doivent accepter d’être confondus aux autres et donc d’être combattus.
Ce que les gens doivent comprendre c’est qu’il y a des gens, des forces ténébreuses qui, pour promouvoir des idéologies nouvelles et établir un certain ordre social se sont spécialisés dans la manipulation du langage pour semer la confusion. Cette manipulation consiste à désigner des réalités nouvelles dont l’acceptation peut poser problème par des termes anciens qui désignaient les réalités plutôt bien acceptées. Ou encore d’utiliser des termes anciens peu utilisés à cause de leur sens péjoratif pour désigner des valeurs à la mode. Par exemple, au lieu d’inventer un nouveau mot, on ne se contentera du mot "mariage" qui désignaient l’union entre un homme et une femme pour désigner aussi maintenant l’union de deux personnes de même sexe. Ainsi, désormais, toute personne prétend défendre le mariage est obligé d’intégrer dans sa notion du mariage, cette nouvelle réalité. Autre exemple : dans la notion "genre" qui a toujours servi pour distinguer le masculin le féminin et le neutre, on a introduit les bisexuels, les transexuels, etc... C’est ainsi que certains Etats ont créé de ministères chargés de l’a "promotion du genre" sans même savoir que promouvoir le genre, c’est promouvoir aussi des idéologies nouvelles. De la même façon, il sont en train d’insérer le noble combat pour la juste cause de la femme dans la signification du mot féminisme. Et, de bonne foi beaucoup sont en train de se faire prendre dans le piège. Mais non ! Le féminisme et tout simplement de machisme au féminin. Ce sont deux extrêmes aussi mauvais l’un que l’autre. Si l’on tombe dans le piège de penser que le féminisme désigne quelque chose de bon que l’on recherche, tôt ou tard on sera obligé d’admettre quelque chose de mauvais qu’on ne voulait pas, car il le désigne aussi.
Contrairement à ce jour Me Awa Fall Diop semble laisser entendre dans l’interview, le féminisme au masculin n’est pas le féodalisme mais le machisme. Le féodalisme n’est pas conçu pour favoriser les hommes au détriment de femmes, même si de fait, dans le féodalisme les femmes restaient défavorisées. Mais ce n’est pas du fait du féodalisme, mais du machisme.


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