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Assassinat de Thomas Sankara : « Si la France était impliquée, le dénouement aurait été plus intelligent », estime Mousbila Sankara

29 avril 2021, 15:46, par Ka

Yako : Je ne sais pas qu’est-ce que tu entends ce que tu veux dire être Sankariste ! Non, ceux qui se disent Sankaristes ne le sont pas. Je suis à 1000% pour les idées de Thomas Sankara : Car, ce qui caractérise le véritable homme d’état, c’est sa vision à long terme. Son horizon est à plusieurs décennies, 20, 30, 50 ans, Thomas Sankara l’avait cette vision pour le continent.

Malheureusement depuis sa disparition le 15 Octobre 1987, il n’y a plus de vrais hommes d’état en ce bas monde, tous les hommes politiques actuels qui se considèrent comme tels ne sont en fait que des combinards et leur horizon est très borné, limité à l’échéance électorale la plus proche. Cela les contraint à privilégier le court terme sur le long terme, les décisions de long terme (par exemple, les réformes structurelles profondes... et souvent indispensables) étant souvent impopulaires et donc potentiellement fatales à la prochaine échéance électorales.

Thomas Sankara dans sa petite vie n’a jamais pensé d’être un jeune loup aux dents longues à peine sorti du berceau pour s’enrichir, ni un vieux cheval de retour rompu à l’enfariner, et aux détournements de fonds et d’idées. Il était compétents, intelligents, dynamiques, ouverts, avec du charisme, dotés d’une envergure internationale et d’une intégrité absolue : C’est pourquoi il était entouré de gens de la même veine et de déléguer les tâches dans un véritable esprit d’équipe, sans arrière-pensée ethnique, tribaliste, régionaliste ou politicienne, il n’était pas un individu tordu qui va promettre je ne sais quel "rattrapage" à une sous-population de mafieux. Cet homme a exister, et il est existé au Burkina Faso, et ils l’ont éliminé pour ses idées, surtout pour s’enrichir derrière son dos. Yako personne ne veut se venger ou avoir la haine, mais que la justice soit dite pour Thomas sankara et ses compagnons pour apaiser les cœurs du peuple Burkinabé.

Car, aujourd’hui plus qu’hier, le mythe Sankara est plus vivant que jamais. Il a défié le temps à tel point que l’enfant de tout un continent paraît aujourd’hui comme le chemin, pour beaucoup de Burkinabè et de jeunes Africains. Mais force est de constater que même si ses idées sont toujours célébrées, l’homme n’a apparemment pas encore eu d’héritier politique à sa taille, capable de chausser ses bottes et se hisser à la hauteur des espoirs qu’il avait suscités. Ceux que tu connais, je les ai côtoyé. Malgré a peu près 39 degré au moment où je t’écris ce message sous un manguier, j’ai toute ma mémoire. Bien à toi sous la pluie du printemps.


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