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Burkinabè : Super-insurgés, super-paradoxaux

23 avril 2021, 07:11, par Blablabla

Il y en a qui minimisent la menace terroriste et rebelle au Tchad. Je vous dis que l’heure est grave. Absolument rien de bon ne peut venir des terroristes et djihadistes, ni de de leurs frères déguisés en "Front pour l’alternance" machin. Et le pire qui puisse arriver à ce pays et même à la sous-région, c’est que le Tchad tombe dans leur main. Ce n’est pas du jeu. Face à cela, l’unique solution c’est que tous les patriotes taisent leurs divergences légitimes pour s’unir sans attendre dans un combat farouche. Or engager un processus électoral dans ces conditions, c’est non seulement détourner l’attention et les énergies de la lutte si urgente contre l’ennemi, mais aussi exposer et accentuer les antagonismes intérieurs. Ce qui est absolument un pain béni pour les ennemis qui vont, à n’en point douter, profiter si non pour avancer parce que le commandement militaire est affaibli, du moins pour creuser davantage les oppositions, infiltrer, pressionner et même mettre les différents candidats sous coupe réglée. Ce qui veut dire que le prochain président, si on arrive à en trouver, sera handicapés à la base.
Venons-en à la prise du pouvoir par l’armée. Beaucoup peinent à comprendre l’acte. Il faut avant tout préciser que ce n’est pas Déby fils qui s’est emparé du pouvoir mais l’armée qui l’a porté au pouvoir. La différence est de taille. L’armée agissant ainsi a, en fait donné des messages très forts :
1. Elle déclare ainsi ne pas être responsable de la mort du Président.
2. Elle affiche ainsi son unité autour de la lutte de Déby Père, car qui, mieux que son fils, pour être le symbole de la lutte du père ? Une façon de dire : Déby est mort, mais Déby est toujours là et le combat continue.
3. Elle évite ainsi la division intérieure de l’armée, car, autre que le fils, tout membre de l’armée qui prendrait le pouvoir serait forcément soupçonné, voire accusé d’être responsable de la mort de Déby Père. Ce qui provoquera inévitablement la division de l’armée, une catastrophe au regard de la situation sécuritaire.
3. Elle évite le vide et l’affaiblissement du commandement militaire qu’occasionnerait une transition civile sans connaissance de la réalisation militaire sur le terrain.
On comprend bien la soif de démocratie des Tchadiens. Mais la pays est sérieusement menacé. La seule solution est que tous les patriotes taisent pour un temps leurs antagonismes et légitimes aspirations à accéder au pouvoir, pour s’unir autour de l’armée dans le combat sans merci contre les ennemis. 18 mois comme annoncé sont suffisants pour affaiblir les ennemis, créer un minimum de stabilité et de sérénité pour engager un processus électoral.
Les choses doivent s’analyser dans leur contexte et le contexte du Tchad est celui d’un pays en danger imminent d’implosion face à la menace terroriste. Voilà pourquoi il faut saluer l’attitude de l’Assemblée Nationale et de la France qui ont pris acte de la prise du pouvoir par l’armée. C’est de la pure sagesse. Voilà pourquoi les autres nations, n’ont pas condamné ce qui est manifestent un coup d’État, une prise de pouvoir illégal. Si dans ce contexte, les Tchadiens ne s’unissent pas immédiatement, la France en profitera pour s’installer confortablement et durablement dans ce pays et le convertira en un Mali 2 , c’est dire un bastion du terrorisme, car la France tire un grand profit de la présence du terrorisme dans nos pays. Il sera alors facile, à partir du Tchad et du Mali, de faire tomber très rapidement le Burkina et le Niger. Et voilà un vaste territoire conquis pour la France qui avancera facilement jusqu’à la mer par la côte d’Ivoire où Alassane est en train de lui préparer formidablement bien le terrain.


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