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Ouagadougou : Que deviendra l’aéroport actuel après sa délocalisation à Donsin ?

11 avril 2021, 06:27, par François Orgeat

Une immense zone boisée (dont une forêt préservée), avec des terrains de sport à usage populaire, une piscine et un plan d’eau, une bibliothèque, une salle de spectacle à ciel ouvert, un orphelinat, une aire d’accueil pour déplacés (habitat d’urgence), des maisons médicalisées, une grande salle de débat et des mini-salles de conférence/exposition.

J’ajoute des cités universitaires et un collège universitaire du Burkina (CUB) de niveau international, un musée en partie à ciel ouvert avec résidence d’artistes et un mausolée aux héros, esprits et peuples du Burkina. Bref que des espaces et des bâtiments à usage public, rien de privé (sauf des kiosques, des boutiques artisanales et de produits locaux...) Une zone interdite aux véhicules et ouvertes aux piétons, aux vélos et aux chevaux (navettes), donc un immense parking extérieur (voitures et motos).
Vu du ciel, la forme du visage de Sankara.
Quelque chose comme la zone des communs partagés : ZCP. Une zone verte et bleue. Une profonde respiration dans la cité de béton, de bitume, de bruit, de pollution et de laideur.

Pour la construction, zéro béton et fer, rien que du bois et des matériaux locaux (briques de latérite et de terre, bloc de granit et de pierre...), avec des bâtiments (R+1 maximum) basse consommation (isolation, ventilation statique, bioclimatisation avec le plan d’eau, puits canadiens...). Avec une participation populaire sous la forme de brigade de volontaires (indemnisés), des jeunes et des femmes, formés sur place dans des académies de chantier. Le plus de bras possible et le moins de machines.
Selon un cahier des charges architecturales et techniques, chaque espace et chaque bâtiment est ouvert à un concours national auquel des cabinets d’architecture, de design et de création collectivement avec des groupes de citoyens peuvent participer.
Un comité de pilotage gouverne la cohérence de l’ensemble.

Le financement est assuré par des subventions nationales et internationales, du mécénat d’entreprise (nom des voies, des allées et des portes), une souscription populaire, une taxe spéciale sur les exportations minières, les transferts bancaires en devises, les billets d’avion internationaux et les transactions en monnaies électroniques (mobil money), jusqu’à concurrence du budget global d’aménagement, puis réduit au budget de fonctionnement annuel et aux travaux de maintenance.
Les fonds sont dédiés, hébergés dans un compte spécial au Trésor public et gérés par un comité d’experts internationaux indépendants, de membres de la société civile et de citoyens, selon un mandat renouvelé tous les deux ans par tirage au sort sur liste d’aptitude. Auditeurs externes tirés au sort et contrôle a posteriori de la Cour des comptes chaque année.

Mais tout ça va être vendu par les propriétaires aux voraces de l’immobiler, aux commerçants et aux banques pour faire du béton et du bitume...


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