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Coût salarial des gouvernements de 2016 à 2020 : Plus de deux milliards « servis anormalement », selon le CIFOEB

14 février 2021, 13:46, par Sidpawalemde Sebgo

Qu’on se comprenne bien : Il y a des incohérences et des injustices dans les traitements salariaux au Burkina.

Mais braquer les projecteurs uniquement sur les salaires "négociés" des ministres est réducteur et tendancieux.
Ceux qui ont rejeté le projet de remise à plat des rémunérations sont mal placés pour critiquer cette situation qui va bien au delà du gouvernement.

De façon générale, le Burkina Faso est un des pays du monde où l’écart entre les plus gros revenus et les plus faibles sont les plus grands, public et privé confondus. Mais aussi où on est payés très différemment pour faire le même travail

1°) Des fonctionnaires ayant la même catégorie, même échelon, même ancienneté ont des différences de salaires du simple au triple. Y a-t-il "trop perçu" ?

2°) Dans un même ministère, des gens ne sont pas payés selon la grille de la fonction publique, et certains touchent plus que le ministre. Des magistrats gagnent plus que leur ministre de tutelle. Trop perçu ?

3°) Dans des sociétés d’état, des sociétés mixtes, des établissement publics de l’état, des libertés existent avec la grille générale de la fonction publique et généralement à la hausse. Sans compter les "indemnités de téléphone" à la tête du client. Ko "autonomie de gestion"...

4°) Les grosses sociétés privées de pétrole, de transit, de téléphonie, de mines, de médias, des ONG ont des salaires dont certains au dessus d’un salaire de ministre.

5°) Plusieurs cadres "complètent" leur salaire par des activités parallèles (légales) de sorte que leur revenu total dépasse celui d’un ministre. Ils sont obligés d’y renoncer en entrant au gouvernement. C’est donc ce revenu total qu’ils revendiquent comme salaire.

C’est cette situation qui se transporte au gouvernement, parce que les ministres se recrutent dans tout ce beau monde. Vouloir exclure les "gros revenus" limite beaucoup le choix.

Ce battage médiatique est donc inutile et injuste si on ne corrige pas les autres inégalités, dont l’impact budgétaire est bien pire. Car ce sont des centaines ou milliers de personnes émargeant au budget de l’état qui sont concernées et non une dizaine de ministres.

Tout ce qui va se passer, c’est qu’ils vont sortir un texte (s’il n’existe pas déjà) pour dire que si le ministre nommé touchait plus que ce que dit le texte, on lui servira l’équivalent de son ancien salaire. Point barre !
On ne va pas détruire la vie de plusieurs "hauts" serviteurs de l’état pour satisfaire des gens.

Maintenant, si on veut décider qu’il faut désormais être fonctionnaire "ordinaire" pour devenir ministre, c’est un choix aussi...
Mais il faut penser qu’ils seront aussi plus corruptibles. Et se rappeler qu’avec un tel choix, des gens comme Roch Kaboré, Issouf Ouédraogo, Jean-Baptiste Compaoré, Ablassé Ouédraogo, Salif Kaboré, Lucien Bembamba, Kadré Désiré Ouédraogo, Tahirou Barry, Chérrif Sy, Rémi Djandjinou, Alpha Barry, Paul Kaba Thieba, Rosine Coulibaly/Sory, ne seraient jamais devenus ministres.

P.S. : "On parait que" quand Roch Kaboré est passé de DG de la BIB à ministre, son salaire a... diminué !
Yon wan sakdamin sida ?!?


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