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Burkina : Limitation du nombre de partis politiques, une arme à double tranchant

10 février 2021, 09:59, par Sidpawalemde Sebgo

Mon cher @Aratt : Vous avez raison car Balla Sakandé comme de nombreux internautes intervenant sur ce sujet s’expriment mal. Personne ne peut limiter le nombre de partis politiques alors que la constitution permet leur libre création.

A mon avis, il ne s’agit pas de gérer arbitrairement leur création, leur vie ou leur dissolution mais de faire en sorte de mieux organiser les élections. 88 logos de partis politiques sur un bulletin unique au Kadiogo, et 73 au Houet, c’est trop. Au terme des législatives 2020, seuls quatre (4) partis sur les plus de 90 qui ont participé ont obtenu plus de 3% des suffrages et plus de 66 partis on eu moins de 1%. C’est un grand gaspillage d’énergie, de temps et d’argent pour notre pays. Sachant que la grande majorité de ces partis ne fait même pas vraiment campagne, on est obligé de penser que c’est le financement public qui les intéresse et de vouloir mieux en réglementer l’accès.

Ce que beaucoup confondent avec décréter la dissolution d’un parti ou compliquer sa création. Ils oublient qu’un pouvoir malhonnête pourrait ainsi se débarrasser de ses adversaires potentiels par des artifices administratifs.

Concernant les "références extérieures" dont vous parlez, c’est une mauvaise information. Certains croient qu’il n’y a que deux partis aux Etats Unis par exemple, alors qu’il y en a une multitude, y compris un parti communiste. C’est le jeu des élections primaires qui élimine les autres ou leur faiblesse qui les rend peu visibles.

Dans leur système, dans 48 états sur 50, le premier gagnant tout, il ne sert à rien d’être troisième ou quatrième. Ainsi, peu savent qu’à part Joe Biden et Donald Trump, il y avait deux autres candidats à la présidentielle qui ont obtenu des suffrages mais aucun grand électeur. Donald Trump a par exemple appartenu au Parti Libertarien fondé par Ross Perot, qui a obtenu près de 20 millions de voix à la présidentielle mais n’a jamais rien gagné. Il a compris et rejoint le parti républicain.

Organiser des primaires coutant très cher, nous devons trouver des solutions plus réalistes pour résoudre notre problème Burkinabè. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’appel du PAN, comme une invite à la réflexion sur une meilleure organisation des élections. Sauf qu’il s’est mal exprimé.


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