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Covid-19 au Burkina : L’efficacité de l’Apivirine prouvée dans le traitement curatif chez des patients

24 décembre 2020, 13:57, par Sidpawalemde Sebgo

Voilà le genre de publication qui discrédite non seulement le traitement que l’on veut étudier mais aussi les chercheurs.

Rappelons ce que l’on sait : Les malades "ordinaires" (non asymptomatiques et non graves) contaminés par le virus du covid-19 passent tous par trois étapes :
* La phase d’incubation pendant laquelle ils ne manifestent aucun symptôme mais peuvent être contagieux (5 à 6 jours, avec des maxima à 14 voir 20),
* La phase où ils développent les symptômes (5 à 10 jours maxi) et
* La phase de guérison quand ces symptômes disparaissent.

Le tout dure donc généralement 10 à 15 jours et être jeune et en bonne santé réduit ce délai.

1°) En dehors des cas contacts testés par précaution dès leur identification, la plupart des malades sont diagnostiqués à l’apparition des symptômes, soit plus de 5-6 jours après leur contamination. Ce qui signifie que même sans traitement médicamenteux, la plupart seront guéris au maximum une semaine à dix jours plus tard.

On ne peut donc pas rigoureusement attribuer la guérison d’un jeune sans autre maladie dans cette période (7 à 14 jours) à un médicament, elle peut être naturelle.

2°) Si un malade en est déjà à son dixième (10e) jour de maladie au moment où il a un test positif, il peut très bien guérir moins de 4 à 5 jours plus tard sans que cela soit le fait du médicament qu’on lui a fait prendre.
Donc à moins d’avoir pris des cas contacts en quarantaine dont le test positif est apparu pendant l’étude, ce chiffre ne veut rien dire non plus.

3°) Si un malade guérit plus de 21 jours après son test positif, soit il fait partie de ceux dont la maladie dure, et le médicament ne l’a pas aidé, soit c’est même le médicament qui l’a empêché de guérir plus tôt !

De plus, le nombre limité du groupe d’étude (45) est critiquable, quand on sait que les travaux de Didier Raoult sont sujets à polémique alors qu’ils concernent plus de 1000 cas. On peut se demander pourquoi ne pas attendre plus de cas au lieu de se précipiter pour publier ce machin douteux.

En définitive donc, ces chiffres ne signifient rien en termes d’efficacité de ce médicament, tout au plus qu’il ne tue pas dans l’immédiat.

Et il faudrait encore suivre les malades sur une période supplémentaire notamment sur l’impact sur les reins, un problème récurrent en phytothérapie.

Vous gâtez notre nom à vous exposer ainsi pour le seul bénéfice du promoteur de ce médicament, alors même qu’un autre, vrai et bon, le FACA, trouvé et produit chez nous, est en attente d’une validation en vain depuis des années.


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