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Présidentielle 2020 au Burkina : Le Mouvement Démocrate (MODEM) appelle à voter pour le candidat Roch Kaboré

18 novembre 2020, 19:13, par Sidpawalemde Sebgo

Bon, le sentimentalisme, c’est bon, mais c’est pas ça qui marche en politique. La question est : Peut-on quitter quelqu’un suite à une bagarre et revenir immédiatement se soumettre à son autorité et le soutenir ???
Explication de texte :

Le MODEM a été créé trop tard pour prendre part aux élections législatives et présidentielles du 22 Novembre. En attendant les élections municipales et même après, s’ils veulent exister politiquement, ils doivent chercher des alliances et une visibilité immédiate en participant "indirectement" aux élections, c’est à dire en soutenant un ou plusieurs des partis inscrits.

Les créateurs du MODEM ont quitté l’UPC, qui occupe le poste de chef de file de l’opposition. S’ils veulent s’affilier au CFOP, c’est donc le même Zéphirin avec lequel ils sont en désaccord (pour parler poliment) qu’ils doivent aller voir, accepter son autorité et éventuellement signer le pacte de second tour de l’opposition. Ils ne le veulent pas.

Qu’est-ce qui leur reste alors comme option ? L’ONA, qui n’existe pas légalement, et la majorité... qui a pour chef ? Devinez. Et devinez quelle condition le leader de la majorité leur donnerait, qu’il a donné à tous les autres partis de son alliance ? Soutenir LE candidat de la majorité à la présidentielle. Et nous y voilà...

Je comprends que certains estiment qu’un opposant doit rester opposant même s’il quitte son parti pour être crédible à leurs yeux, mais comprenez bien que quitter les principaux partis de l’opposition actuellement (UPC/ CDP) pose ce problème. C’est même cette volonté de ne pas revenir s’aligner derrière Zéphirin Diabré qui a amené certains à créer l’ONA, qui hélas est illégal.

Mieux, le pacte de l’opposition qui oblige les membres à soutenir le mieux placé au second tour décourage tout parti nouveau venu qui se retrouverait à soutenir celui qu’il vient de quitter avec fracas !

Ce que nous voyons est donc scandaleux pour certains, mais c’est politiquement normal et logique et même prévisible (je l’annonçais dans le forum de lefaso.net sur la création du MODEM).

P.S. : Cette analyse vaut aussi pour le "vieux crocodile du marigot politique" Mamadi Kouanda. Lui, il a créé un parti politique et déposé des candidatures AVANT même de quitter le CDP, signe qu’il voyait venir les choses. Connaissant les liens actuels entre le CDP et l’UPC et plus, le pacte qui oblige les membres à soutenir le mieux placé au second tour, vous imaginez Kouanda collaborer avec Eddie Komboigo ou mieux le soutenir au second tour au nom de "l’unité" de l’opposition" que vous souhaitez ??? Il lui reste quoi alors comme option s’il ne veut pas être isolé ?

Donc, pardon, un peu de compréhension... C’est la politique oh !


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