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Le cas ubuesque du candidat ZIDA

9 novembre 2020, 01:45, par Nabiiga

Article si enrichissant, éclairant et éloquent que je ne peux pas m’en passer de partager avec toi ce que je qualifie de malhonnête et un effort pour endormir l’opinion publique : Les voici
 :
Tu dis et je te cite in extenso :

1-Mais c’est un faux scandale en réalité, pour nous et pour n’importe quelle intelligence ; car ZIDA officiellement admis comme candidat présidentiable veut dire qu’il n’est justement pas le voleur criminel corrompu qu’on a servi aux esprits étriqués et pseudo-vertueux à la Trump jusqu’à maintenant ! sauf si l’on pense que la CENI qui a reconnu en ZIDA un possible futur président en autorisant sa candidature est une instance corrompue et hors-la-loi en faveur d’un hors-la-loi, d’une part ; ou sauf si, d’autre part, on se convainc que cette même CENI ne sert qu’à collecter 25 millions CFA de n’importe quel citoyen sans aucune considération de la loi constitutionnelle et de l’éthique politique !

Tu sembles confondre délibérément le rôle de la Ceni et celui de la justice. Ça n’appartient pas à la Ceni de déterminer qui est coupable et qui ne l’est pas. Le rôle de la Ceni est limité à déterminer si la personne est Burkinabè et est capable d’acquitter son droit de présentation et qu’il est libre de ses mouvements. Le fait que la Ceni l’a admis ne le dédouane pas de ce dont le gouvernement l’accuse, et même accusé, il bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à la preuve du contraire. D’ici là, la Ceni ne peut pas le condamner en lui zappant son droit constitutionnel de se présenter sans que cela ne soit une atteinte à ses droits républicains. Du coup, la Céni n’a pas la compétence.

Non, justement, parce que la CENI n’est pas une branche de la justice chargée d’arrêter des citoyens et donc n’a pas la compétence dont tu parles. Tu confonds les rôles entre la justice et la Ceni. Si Zida a été accusé, jugé et condamné à une peine de réclusion criminelle à la MACO, et ses représentants se présentaient à la Ceni pour acquitter son droit afin de l’inscrire, la Céni ne retiendrait pas sa candidature justement parce qu’il n’est pas libre de ses mouvements ; incarcéré.

Zida est recherché par la justice de notre pays. Les autorités ne répètent que ce que la justice retient : accusé, je dis bien accusé, à tort ou à raison des malversations financières et des prévarications ahurissantes lors de son passage au sommet de notre pays. Ainsi accusé, la justice l’arrêtera pour le juger dès le moment où il met pieds au pays. Ça tombe carrément dans la compétence de la justice et n’a rien à faire avec la Céni. La justice arrête et juge toute personne qu’elle accuse de toute infraction. On n’arrête pas parce que c’est Zida, on arrête parce qu’un prénommé Zida a commis des délits et en tant que tout justiciable, il faut le juger. Avant cela la Céni n’a pas la compétence de lui barrer la route rien que parce qu’il est accusé, point du tout.

Ici, tu brilles en sémantique. Le gouvernement burkinabè n’a jamais promulgué une loi interdisant les ressortissants de rentrer au pays. Le pays nous appartient à nous tous. Zida et toute autre personne exilé à l’étranger est libre, en effet, de rentrer mais si l’on est recherché par la justice comme Zida l’est, la justice prendra ses responsabilités vis-à-vis Zida si jamais il mettait pied au pays. Zida n’est pas différent de ceux que tu mentionnes. Zida est fuyard comme eux tous et la règle applique également à eux tous. Ils sont libres de rentrer mais la justice les attend de pied ferme pour les interpeller afin qu’ils répondent de ce dont elle les accuse.

4-‘Quatre faits sont pourtant têtus, concernant ZIDA, et interdisent de parler de son arrestation : 1/ Le Canada n’a jamais donné suite à la demande des juges d’instruction burkinabè qui souhaitaient s’y rendre pour entendre l’ex-président et premier ministre ZIDA. 2/ L’audit de la Transition ne l’a jamais personnellement mis en cause, encore moins accusé de malversations (la cabale des parcelles a bien fini par faire pschitt). Et combien de politiciens ne continuent-ils pas d’utiliser aujourd’hui comme hier leurs statuts pour faire des affaires en famille, pour octroyer des marchés à des proches ? 3/ Les recours et plaintes contre sa candidature à la présidentielle qui voulaient singer la démarche juridique d’un brillant petit frère contre les candidatures CDP en 2015 ont été déboutés et rejetés. 4/ Et donc l’autorisation et la légalité même de la candidature de ZIDA à la présidentielle du 22 novembre 2020’

Et pourtant, les quatre faits cités ne sont si têtus que tu le crois. Le Canada est un pays de droit. Le fait qu’il n’a pas donné suite à la demande ne pourra jamais vouloir dire qu’il le dédouane de ce dont l’accuse le gouvernement Burkinabè. C’est tout simplement une politique de non-ingérence du gouvernement canadien dans les affaires intérieur d’un pays souverain comme le Burkinabè. De même, tu ne peux pas camper sur ce mutisme apparent pour déduire quoi que ce soit à moins que le gouvernement canadien t’ait donné spécifiquement la raison pour laquelle il n’a pas donné suite à la demande. Ce n’est pas qu’une supposition et ne peut être présentée comme un argument juridique en faveur de l’innocence de Zida. En ce qui concerne sa gestion de la chose publique, si, en effet, Zida a été mis en cause, raison pour laquelle la justice le recherche à moins que tu ne sois pas au Burkina. Le premier point de chute de Zida à son arrivée au pays sera devant la justice avant la Céni. Je peine à voir où se trouve la contradiction et le message sournois auxquels tu te réfères. Encore une fois, Zida est libre comme tout Burkinabè de regagner le pays mais, la justice l’arrêtera pour répondre de ce dont elle l’accuse. Point !!!

Effectivement, Zida a été rayé de l’armée burkinabè par un décret du Président du Faso en sa capacité de chef suprème des armées pour avoir déserté. Ça c’est la première punition de désertuion, la deuxième punition revient à l’armée car désertion n’est pas limitée au renvoie de la personne mais la punition pour avoir déserté qui est sous la compétence de l’armée cette fois-ci. Zida doit répondre devant la justice de sa gestion de la chose publique et deuxièmement, devant la cour martiale de l’armée pour avoir déserté en tant que officier supérieur.

La réalité est qu’au moment du départ de Zida de Ouaga, rien n’a été retenu contre lui. Les audits ont été faits après son départ et les appels incessant de rentrer qui sont tombés sur des sourds oreilles, d’où la ‘fuite’ et l’accusation de prévarication à son endroit. Il a été escorté à l’aéroport est indéniable mais il n’était l’accusé qu’il est aujourd’hui dans les yeux des autorités. Autorité se définit comme la collectivité du pouvoir étatique et quiconque qui détient un bout de ce pouvoir comme la justice par exemple, peut se référer comme l’autorité

6-‘Ceux qui ont passé cinq ans à l’insulter et vilipender ont évidemment peur qu’il revienne les gouverner, ils ont peur de devoir raser les murs s’il redevenait président, ils ont peur d’avoir honte, et d’avoir à s’excuser, peur de représailles, même si lui-même ne parle que de paix ; ils ont peur qu’il se venge d’une certaine manière en revenant aux affaires. Mais leurs peurs et menaces ne font qu’accroître sa côte et sa popularité, car le peuple lui, s’il ne s’y connaît pas en Droit et Justice, voit le juste : il ne reviendra donc pas, c’est sûr, comme volontaire de défense de la patrie (VDP), mi-soldat mi-civil, pour montrer qu’il est patriote, non, il reviendra comme président du Faso’

Si tu crois ainsi, pourquoi Zida ne rentre-t-il pas pour répondre des délits dont il est accusé, prouve son innocence, bat campagne, gagne les élections. Je te vois là parler des deux côtés de la bouche. D’un côté, tu défends inlassablement Zida, chose qui est ton droit, et de l’autre côté de ta bouche tu essaies maladroitement de le dédouaner de tout, sans pourtant l’appeler ou l’inviter à rentrer au pays car, ‘il n’y a rien’. Montre-nous quand même de ton sérieux.


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