Digitalisation des services financiers : La Confédération des institutions financières déploie le logiciel SAB-AT au Burkina
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Démarré en 2015, le projet de digitalisation des services financiers des réseaux membres de la Confédération des institutions financières de l’Afrique de l’ouest (CIF-AO), a mis en place le logiciel intégré SAB-AT, opérationnalisé en 2020. Le lancement officiel de ce logiciel a eu lieu, le jeudi 8 octobre 2020 à Ouagadougou. Pour une phase pilote, SAB-AT est mis en œuvre au Burkina Faso, et va s’étendre à l’ensemble du Réseau CIF-AO établi au Sénégal, au Mali, au Togo et au Bénin, à partir de 2021.
A l’entame de son propos, le directeur général de la CIF-AO, Mathieu Soglonou, déclare que le logiciel va rendre les transactions possibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour l’ensemble des faîtières membres du réseau de la CIF-AO.
Réduction du délai d’attente dans les guichets, possibilité de faire des transactions à distance et avec un smartphone, possibilité d’effectuer des opérations dans le réseau CIF en Afrique de l’Ouest, lorsque l’interconnexion entre les réseaux sera établie, etc. C’est entre autres les avantages qu’offre ce logiciel pour le client.
Selon Azaratou Nignan/Sondo, directrice générale de la faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB), le logiciel est opérationnel au Burkina depuis le 17 août 2020, pour l’ensemble des points de vente des membres de la FCPB. Rapidité des transactions, possibilité d’opérer par tout où se trouve une caisse populaire sans être obligé de repartir dans sa caisse de base, sont les avantages auxquels les clients bénéficient déjà. Le traitement des crédits sera automatisé et à la longue les clients pourront monter eux-mêmes leurs dossiers de crédits, a confié Azaratou Nignan/Sondo.
Pour cette phase pilote au Burkina, les représentants des faîtières membres du réseau CIF-AO, venus des quatre autres pays, ont confié être émus de la qualité et des services proposés par les caisses de la faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB) qu’ils ont pu visiter. Avec SAB-AT, l’avenir peut être envisagé avec plus de sérénité, selon ces témoins oculaires, pour qui, il faut davantage mieux s’organiser, relever le défi de la connectivité et celui de l’adaptation de leurs produits et services.
10 milliards de FCFA, coût du projet
Le projet a coûté environ 10 milliards de FCFA sur fonds propres. Le président du Conseil d’administration de la CIF-AO, Mamadou Moustapha Niang, a déclaré : « Nous mettons en place un système de financement et d’épargne, mais aussi un système de résilience sociale, et c’est ce qu’il faut aux économies africaines trop exposées aux risques et catastrophes naturelles ». Il ajoute que ces innovations vont aussi avec les exigences du moment. « Dans le monde aujourd’hui, il y a des mutations. Et lorsque vous n’êtes pas capables de transformer et de vous adapter, vous êtes appelés à disparaitre » renchérit-il.
La CIF-AO est à plus de 4,5 millions de clients et 600 milliards d’actifs en 2019
La CIF-AO regroupe six réseaux de coopératives et mutuelles d’épargne et de crédit établis au Burkina Faso, au Mali, au Bénin, au Togo et au Sénégal. Avec près de 800 points de ventes et plus de 4,5 millions de clients appelés membres, le réseau a atteint, au 31 décembre 2019, plus 600 milliards d’actifs pour des fonds propres estimés à 163,5 milliards de FCFA.
Dans le même temps, il a mobilisé 400 milliards de FCFA d’épargne contre un encours de crédit de l’ordre de 327,8 milliards. Quant à la FCPB, elle a plus de 48 années d’expérience et pèse plus de 70% du secteur de la microfinance au Burkina Faso. En 2019 le réseau a collecté 138 milliards de FCFA d’épargne, contre 96 milliards de FCFA de crédits octroyés, et compte pour 200 milliards d’actifs.
Etienne Lankoandé
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