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Covid-19 et rentrée scolaire au Burkina : Tous les acteurs n’ont pas encore intégré les gestes barrières à Ouagadougou

Publié le mercredi 7 octobre 2020 à 23h14min

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Covid-19 et rentrée scolaire au Burkina : Tous les acteurs n’ont pas encore intégré les gestes barrières à Ouagadougou

La rentrée des classes au Burkina est effective depuis le 1er octobre 2020. Elle intervient dans un contexte marqué par le Covid-19 où il est demandé aux responsables d’établissements de prendre des dispositions pour le respect des mesures barrières. Du constat fait le 6 octobre à Ouagadougou, toutes les conditions ne sont pas encore réunies.

Des élèves sur des motos, table-bancs, ou des chaises en bétons discutent en groupe sans une distance minimale (un mètre) ni de masque. C’est le constat au Lycée technique national El Adji Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, ex-LTO. Une longue file d’attente nous accueille au niveau du secrétariat où parents et élèves viennent soit pour des renseignements sur les transferts soit pour les inscriptions. Mais toujours sans porter de masque ni respect de la distanciation sociale préconisée.

A en croire le proviseur du lycée, Evariste Millogo, cela s’explique par le fait que ce n’est qu’aujourd’hui (le 6 octobre) que l’établissement a accueilli les élèves. Cela, du fait qu’il a servi de centre de composition pour les concours de la fonction publique. En outre, le personnel n’étant pas en nombre suffisant, les dispositifs de lave-mains n’ont pas pu être mis devant les salles de classe. Actuellement les élèves sont entrains de s’acquitter de leur scolarité ; d’ici deux à trois jours, ils rejoindront les salles de classe pour le début des cours.

Millogo Evariste, Proviseur du Lycée technique national El Adji Aboubacar Sangoulé Lamizana.

« Dès les premiers cours, nous allons procéder à des séances de sensibilisation et de conscientisation pour rappeler les comportements à adopter. Aussi nous avons des lave-mains en quantité suffisante, notamment 35 lave-mains à trois positions. Une vingtaine de cartons de savon et des masques que nous allons partager. Les parents aussi ont été invités à doter leurs enfants de masque une fois que les cours auront repris » a déclaré Evariste Millogo.

Des cache-nez dans le sac

Certes, il existe des lave-mains devant certains bâtiments ou salles de classe, mais ils ne sont pas utilisés. Au Lycée Bogodogo le constat est le même. Des regroupements d’élèves sans masque ni respect de la distanciation sociale. Certains préfèrent mettre leur masque dans le sac et attendent une pression quelconque avant de s’exécuter, ou pour des raisons sanitaires s’abstiennent d’en porter.

Des élèves regroupés sans cache-nez ni respect de mesures barrières.

D’autres par contre portent le masque pour se conformer à la règlementation de l’école et respecter les consignes des parents. C’est le cas de Lukas en classe de 2de C5 qui se promène avec son masque parmi ses quatres camarades qui eux n’en portent pas. « Je suis venu répondre à l’appel pour la rentrée des classes. Ils n’ont pas encore exigé le port du masque en classe, mais moi je porte parce que j’ai entendu parler qu’il faut porter les masques pour aller à l’école. Les parents aussi ont exigé qu’on porte avant de sortir de la maison » confie-t-il.

Le cache-nez, une nouvelle habitude à adopter

Une autre réalité se présente au Collège privé de Wend Manegda où l’accès aux salles de classe est conditionné par le port du masque. Selon le surveillant principal, Frère David Kombetto, les élèves sont pour le moment réfracteurs. « On tente tant bien que mal de faire respecter les mesures » indique-t-il.

A l’école primaire Sig-Noghin D et l’école Kilwin D, le même constat se dégage. Les dispositifs de lave-mains ‘’accueillent’’ les élèves devant les salles de classe et le port du cache-nez est obligatoire. Selon la directrice de Sig-Noghin D, Fatima Ouédraogo, les élèves ont eu des cache-nez qu’ils portent tout le temps, des lave-mains sont disposés devant chaque salle grâce à l’APE (association des parents d’élèves), et l’état aussi a fait un don de lave-mains, de savons en plus de cache-nez aux élèves.

Fatima Ouédraogo, Directrice de Signonghin D

A en croire Hortense Tougma, directrice de Kilwin D, les élèves ont eu des cache-nez et du savon grâce à l’inspection, mais l’école ne dispose pas suffisamment de lave-mains. « L’école n’a pas assez de lave-mains pour toutes les classes. Donc nous avons demandé aux plus grands, c’est-à-dire ceux de la classe de CE1, d’envoyer leur bidon d’eau pour se laver les mains avant d’entrer en classe » a-t-elle souligné tout en émettant le vœu de recevoir d’autres lave-mains. L’autre aspect qui rend le respect des mesures difficiles, c’est au niveau des élèves du CP1 qui oublient souvent leurs cache-nez ou qui en font des objets de jeux pendant la récréation.

Avec les concours de la fonction publique, plusieurs établissements de la ville de Ouagadougou n’ont pas encore reçu les élèves dans les salles de classe, l’heure est toujours aux inscriptions et réorientations. Beaucoup (parlant d’établissements) a attendent le début effectifs des cours pour exiger le respect des mesures barrières.

Sian Lukas, élève en classe de 2de C5 au Lycée Bogodogo

Le 20 octobre prochain, l’accès des classes sera conditionné par le port du masque. « A partir du 20 octobre 2020, les élèves qui se présenteront sans masque dans les établissements scolaires devront retourner les chercher à la maison avant d’accéder aux classes », a indiqué le ministre de la Communication, Remi Dandjinou, lors du point sur le compte rendu du Conseil des ministres de ce jour 7 octobre 2020.


Lire aussi : Education au Burkina : Le 20 octobre 2020, date butoir pour le port des masques dans les écoles


Judith Sanou
Alicia Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net

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