LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Assainissement au Burkina : Un rapport sur la problématique de la gestion des boues de vidanges sur la table des autorités

Publié le mardi 29 septembre 2020 à 23h50min

PARTAGER :                          
Assainissement au Burkina : Un rapport sur la problématique de la gestion des boues de vidanges sur la table des autorités

Le Secrétariat permanent des organisations non-gouvernementales (SPONG) a organisé, le lundi 28 septembre 2020 à Ouagadougou, un atelier pour présenter le rapport sur « l’état des lieux de la filière gestion des boues de vidanges et l’impact de la gestion de la chaîne de valeur des boues de vidanges à Ouagadougou ». Des recommandations ont été faites dans ce rapport pour permettre aux autorités d’apporter des réponses face à la problématique.

Conscients des enjeux pour une meilleure organisation de la filière de gestion de l’assainissement des eaux usées et excrétas au niveau national, le SPONG, avec le soutien de ses partenaires, a entrepris de mener une étude sur de la filière gestion des boues de vidanges et l’impact de la gestion de la chaîne de valeur des boues de vidanges à Ouagadougou. Ce rapport permettra de mettre sur la table un document de stratégie nationale de gestion de la filière de l’assainissement des eaux usées.

Ce rapport viendra accélérer la réalisation des ambitions du pays sur ces questions primordiales. Le lancement de ce rapport permettra de sonner la mobilisation pour plus d’investissement en matière d’engagement sur le volet spécifique de l’assainissement. Ainsi, ce document constitue un tremplin pour partager les défis et poser le débat sur la nécessité de renforcer et d’accélérer la mobilisation des ressources pour augmenter la capacité de gestion des sites existants et réaliser les sites planifiés.

Des participants

Si au niveau des ménages, on a essayé d’apporter des solutions pour résoudre la question d’assainissement, la problématique de la gestion des boues des vidanges dans la ville de Ouagadougou demeure une réalité. « Nous recommandons que l’ONEA et ses partenaires puissent travailler pour augmenter la capacité d’absorption parce qu’on ne traite que 36%. Donc il faut augmenter les stations de traitement [des boues de vidanges] », a suggéré le consultant du SPONG, Firmin Hilaire Dongonbada.

Le consultant du SPONG, Firmin Hilaire Dongonbada

En effet, au niveau de Ouagadougou, certains vidangeurs déversent les déchets dans la nature, malgré que la ville dispose de trois stations de traitement. Les trois stations réunies ont une capacité totale de 385 mètres cubes, et on estime qu’il n’y a que 36% des boues de vidanges qui arrivent à ces stations ; les 2/3 restent dans la nature. Pourtant, la ville de Ouagadougou produit environ 1 000 mètres cubes de boues par jour.

L’ONEA…

En ce qui concerne la gestion des eaux usées et excrétas dans la ville de Ouagadougou, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) est la structure responsable. Par conséquent, elle est la seule structure habilitée à fournir des statistiques sur l’accès aux ouvrages de confinement, d’évacuation et de traitement. Selon les données actualisées fournies par l’ONEA (2018), seulement 0,4% des boues sont gérées par un réseau d’égouts, et le reste est confiné dans des fosses imperméables, semi-perméables et perméables. « Depuis un certain temps, le ministère est en réflexion avec les partenaires pour trouver des solutions transitoires à cette problématique. Nous pensons également à la valorisation des boues de vidanges soit en énergies ou en intrants agricoles », a déclaré le représentant du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, André Patindé Nonguierma.

Le représentant du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, André Patindé Nonguierma

Pour améliorer les interventions dans le secteur, le SPONG et ses partenaires recommandent au ministère de l’Eau et de l’Assainissement, à la mairie et à l’ONEA de mener des campagnes de communication et de sensibilisation auprès des populations pour la production de boues de qualité, de rouvrir l’unité de biogaz dans les plus brefs délais, de mettre sur pied l’unité pilote pour la production de biogaz à partir des boues de vidanges et des végétaux.

C’est à ces conditions que le rendez-vous de l’accès universel à l’assainissement pourra être une réalité pour les populations de Ouagadougou et du Burkina Faso à l’horizon 2030.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux