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Côte d’Ivoire : Civils et militaires pour le meilleur et le pire à Bouaké

Publié le vendredi 30 septembre 2005 à 06h58min

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Jadis deuxième grande ville de la Côte d’Ivoire et aujourd’hui capitale de la zone occupée par les Forces nouvelles et Q.G. des Forces armées des forces nouvelles (FAFN), Bouaké est une ville qui essaie de "vivre" tout en minimisant les aléas de la guerre.

Dans cette ville, la complicité entre FN et populations ne passe pas inaperçue. Elle se vit et chacun tâche de jouer sa partition jusqu’au jour de la délivrance...

La ville de Bouaké représente plus qu’un symbole pour les Forces nouvelles de Côte d’Ivoire. Celui de la résistance d’une population qui s’est sentie lésée à un moment donné par les dirigeants du pays. Elle est aujourd’hui le coeur de la zone occupée par les FN. Bouaké abrite le secrétariat général des Forces nouvelles, le palais de Guillaume Soro ( le sécrétaire général des FN), l’ état- major des Forces armées des forces nouvelles et beaucoup d’autres départements non moins importants.

Située à quelques kilomètres après l’entrée nord de la ville , le secrétariat général des Forces nouvelles ne passe pas inaperçu. De couleur jaunâtre , les bâtiments la composant s’imposent de par leur « allure ». A l’entrée, le dispositif de sécurité et des barrages faits avec des pierres et des morceaux de briques laissent entrevoir que les lieux sont une chasse gardée.
L’ état-major des Forces armées des forces nouvelles a élu domicile au centre de la ville, à quelques pas de son ancien siège qui a été pratiquement éventré par les avions Sukhoy, il y a de cela quelques mois.

Le commandant Chérif Ousmane, un homme adulé

A Bouaké, militaires, volontaires et populations vivent en communauté. L’Administration, réduite au minimum, est assurée par l’Armée, les volontaires et des fonctionnaires qui ont choisi de rester. La gestion de la ville est assurée par le commandant Chérif Ousmane, commandant de la zone sud-Bouaké et aussi le chef de la fameuse « Compagnie Guépard », les forces spéciales qui auraient occasionné de nombreuses pertes au niveau des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire ( FANCI).

Des différents responsables des Forces nouvelles, le commandant Chérif Ousmane semble être celui qui suscite le plus l’admiration de la population de Bouaké et des autres villes. Selon des habitants de la ville, le commandant de la ville vient toujours en aide aux personnes démunies. Il aurait même aménagé un bureau à cet effet. Pour ce qui concerne les problèmes rencontrés, il serait toujours prêt à rencontrer les populations pour en discuter. Il y a créé en 2005 l’ Hôpital militaire des Forces armées des Forces nouvelles.

A Bouaké comme dans la majorité des villes et certains villages de la zone occupée par les FN, l’électricité est une manne. Les populations en jouissent au maximum. Le véritable problème rencontré dans cette région comme dans les autres est celui lié à l’approvisionnement en eau . Les coupures sont intempestives mais les Bouakévillois ont fini par s’habituer à la situation : ils se ravitaillent en eau, remplissent les fûts et barriques dès que les robinets leur offrent du « jus ».

Les habitants de la ville ont à leur disposition, des chaînes de télévision étrangères, la télévision des Forces nouvelles et la Radiotélévision de Côte d’Ivoire ( RTI ). La majorité des radios internationales sont désormais accessibles ainsi que la radio des FN.

La vie continue tant bien que mal

Les hôtels continuent de fonctionner mais les prix des chambres ont été revus à la baisse. La ville est parsemée de nombreuses villas abandonnées. Des maisons qui, avec le temps, ont été vidées de leur contenu ( meubles et appareils électroménagers). La crise économique occasionnée par l’incendie du grand marché de Bouaké s’est aggravée avec la guerre. A défaut d’occuper leurs anciennes places au sein du marché, les commerçants occupent dorénavant ses abords. Les prix des produits sont bas du fait qu’ils sont désormais exemptés de frais de dédouanement. Et le nombre de "démarcheurs" s’accroît de plus en plus.

En attendant d’avoir mieux à faire, la majorité des jeunes se sont rabattus sur la gestion des « télécentres cellulaires » : en lieu et place du téléphone fixe, c’est celui portable ou encore le cellulaire qui est utilisé. Une activité qui rapporterait beaucoup, selon un certain nombre de gérants.

Le domaine du transport est beaucoup développé dans cette ville. Aux lots de véhicules 4x4 noirs et banalisés des FN s’ajoutent un grand nombre de taxis et de véhicules de particuliers.
« La ville de Bouaké est animée de jour comme de nuit, mais pas comme avant. Nous prions Dieu afin que cette guerre prenne fin le plus tôt possible. Il y a la galère », nous a fait savoir un habitant de cette ville étreinte par la pauvreté et la peur. Et un autre d’ajouter que quelle que soit l’issue de cette guerre, le choix des populations de Bouaké est fait : "Les Forces nouvelles pour le meilleur et le pire".

Www.fnci.info

Les Forces nouvelles ont mis en place un dispositif étoffé afin de soigner leur image de marque sur les plans national et international. En plus de leurs chaînes de télévision et de radio, ils entretiennent actuellement un site internet ( www.fnci.com) qui leur permet d’informer les opinions nationale et internationale sur les grandes manifestations qui ont lieu dans leur zone. Ce site est aussi un point de rencontre et de discussion. La gestion de ce site est assurée par la cellule Communication du secrétariat général des Forces nouvelles qui a pour responsable Issa Doumbia, issu des FN.

Par Alain DABILOUGOU (Envoyé spécial)
Le Pays

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