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Zones d’insécurité au Burkina : Plus de 535 500 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aigüe

Publié le mardi 8 septembre 2020 à 12h29min

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Zones d’insécurité au Burkina : Plus de 535 500 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aigüe

Les enfants paient le plus lourd tribut d’une triple crise sécuritaire, sanitaire et alimentaire. Ce que relève l’enquête nutritionnelle dans les communautés et les sites d’accueil des personnes déplacées internes au Burkina Faso. Des enfants malnutris aigus, 156 500 présentent une forme sévère de malnutrition, pécise un communiqué de l’Unicef sur l’étude, le lundi 7 septembre 2020.

La collecte des données de l’enquête nutritionnelle a été réalisée en juillet et août 2020 par l’ONG Davycas, en appui au ministère de la Santé, avec l’accompagnement du Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Unicef. Elle a couvert onze communes regroupant une forte concentration de populations déplacées internes et visait à fournir des données représentatives de la situation nutritionnelle des enfants âgés de moins de cinq ans pour une meilleure planification des interventions en matière de nutrition.

Ainsi, à Gorom-Gorom dans la région du Sahel, et sur site d’accueil de populations déplacées de Barsalogho dans la région du Centre-Nord, la prévalence de la malnutrition aigüe globale chez les enfants de moins de cinq ans est respectivement de 18,4% et 16,1%. Des chiffres qui depassent le seuil alarmant de 15% fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La situation nutritionnelle est également préoccupante dans les communes de Dori, Gorgadji, Bourzanga et Fada N’Gourma qui enregistrent des prévalences allant de 12,5 à 13,6%. Contrairement aux autres communes, la situation est moins alarmiste à Barsalogho, Kongoussi, Ouahigouya, Kaya et Matiacoali. Les taux de prévalence de malnutrition aiguë globale variant entre 8,6% et 9,6%.

Risque de mortalité neuf fois plus élevé...

Des facteurs aggravants qui entraînent la dégradation de la situation nutritionnelle des enfants identifiés lors de l’enquête, l’on peut retenir le déplacement des populations suite à l’insécurité, la réduction de l’accès aux moyens d’existence et la réduction de l’accès aux soins de santé et de nutrition. Mais ce n’est pas tout. La pandémie de Covid-19 a également impacté les ménages et leurs capacités à subvenir aux besoins premiers de leurs enfants.

L’enquête a également révélé que les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère présentent un risque de mortalité neuf fois plus élevé que celui des enfants bien nourris. Pour preuve, sur le site d’accueil des populations déplacées de Barsalogho et dans la commune de Gorgadji, les taux de mortalité infantile ont franchi le seuil de référence d’un décès pour 10 000 enfants par jour. Ils sont respectivement de l’ordre de 1,3 ‰ et 1,7 ‰. La situation nutritionnelle pourrait se détériorer si aucune disposition urgente n’est prise.

Dépister et traiter les enfants malnutris dans les zones les plus isolées

L’Unicef en est consciente. C’est pourquoi, elle s’est résolument engagée à intensifier les efforts avec les partenaires et les autorités pour assurer la continuité des services de nutrition dans les zones difficiles d’accès et offrir un paquet intégré de prévention et de prise en charge de la malnutrition. Ce qui permettra d’atteindre ces enfants qui sont dans un besoin urgent. « C’est essentiel car une bonne nutrition pour les enfants, dès leurs premiers jours et premiers mois, les protège contre les maladies et les infections, et favorise leur rétablissement lorsqu’ils tombent malades », explique le représentant adjoint de l’Unicef au Burkina Faso, James Mugaju.

Au titre des actions, les agents de santé à base communautaire sont mobilisés pour se rendre dans les zones les plus isolées afin de dépister et traiter les enfants malnutris au niveau communautaire. Ils prodiguent également des conseils sur les pratiques optimales d’alimentation pour le nourrisson et le jeune enfant, y compris dans les situations d’urgence.

L’Unicef, de son côté, soutient les autorités sanitaires et redouble d’efforts pour l’achat et l’acheminement dans les formations sanitaires des aliments thérapeutiques nécessaires au traitement de la malnutrition aiguë. Il s’agit notamment du lait et d’aliments thérapeutiques prêt à l’emploi. A ce jour, plus de 52 600 cartons d’aliments thérapeutiques (soit 737 tonnes) ont été acheminés dans les formations sanitaires, et 51 685 enfants malnutris aigus sévères ont été traités depuis janvier 2020. L’ambition du pays est de tenir la promesse du Programme 2030 de redoubler d’efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) notamment en matière de nutrition.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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