Lefaso.net : Comment êtes-vous arrivé à la musique ?

Abbé Paul Tinguéri : De façon naturelle, je peux dire que c’est un don de Dieu. En réalité, c’est ce qui m’a permis de faire la musique. Je peux dire que c’est Dieu qui est à la source de mon inspiration. Aussi, j’ai eu plusieurs formations en musique à travers la chorale, les classes de chants, les cours de musiques au petit séminaire et la maîtrise de certains instruments de musique tels que le clavier, l’orgue, la flûte à bec, la guitare etc. C’est un peu tout cela qui m’a permis de faire la musique.

En quoi la musique peut contribuer à faire la promotion de la parole de Dieu ?

Pour moi, la musique est un canal d’évangélisation qui est devenu incontournable. Des siècles durant, l’évangélisation est passée par la musique, la chorale, le grégorien par exemple. C’est vrai, on peut faire une messe basse, c’est-à-dire sans musique. Mais, à mon avis, elle n’est pas attrayante.

Comment vous arrivez à concilier votre vie religieuse et celle musicale ?

Je peux dire que c’est un peu difficile. La musique demande beaucoup de temps. Evidemment pour un prêtre qui est fortement absorbé dans la vie pastorale, qui est tout temps sur le terrain, ce n’est pas du donné. Il faut se battre pour pouvoir tenir ses activités pastorales qui sont d’ailleurs prioritaires. Donc, ce sont mes temps de recréation que je consacre à la musique.

Vous êtes auteur de deux albums. Il y a un qui a vu le jour en fin 2014. Vous pouvez nous parler de cet album ?

Depuis le grand séminaire, j’avais déjà cette aspiration à pouvoir un jour réaliser un album. Mais, je n’avais pas tous les titres rassemblés. C’était encore aux brouillons que je notais mes chants. Une fois devenu prêtre le 10 juillet 2010, je n’avais pas vraiment le temps pour finaliser le titre et entrer en studio. C’est par la grâce de Dieu, que j’ai pu réaliser cet album intitulé « être tout à tous ». Il comporte huit titres et est chanté dans trois langues différentes à savoir le français, le dioula et en San. Les thèmes développés sont entre autres l’amour, la charité, le pardon, la miséricorde, la justice, la vérité, la réconciliation. En fin 2019, le deuxième album est apparu. Il est intitulé « la joie de l’espérance ».

Abbe Paul Tingueri est auteur de deux albums

Dans cet album vous trouverez des chants dédié à la Vierge Marie. Il faut dire que j’ai peiné pour réaliser ce deuxième album. En effet, Il fallait se battre pour avoir le temps et le soutien financier. Cet album est chanté en langue San et en français.

Est ce qu’il y a des dispositions prises pour faire la promotion de cet album ?

Oui, après avoir réalisé cet album en fin décembre 2019, j’ai pu réaliser une conférence de presse le 8 mars 2020 à Ouagadougou au collège de la salle avec la participation de 17 journalistes des radios et télévisions, des parents, amis et connaissances. J’ai voulu organiser un concert dédicace à Dédougou qui, n’a finalement pas eu lieu à cause de la crise sanitaire. A part la conférence de presse, je n’ai pas eu autres activités pour faire la promotion de cet album.

C’est dans la période de déconfinement que j’ai pu réaliser des activités sur la promotion de cet album à travers des sorties dans certaines villes du Burkina. Et c’est la raison pour laquelle je suis à Ouagadougou. Il s’agit pour moi d’approcher non seulement les médias mais aussi d’approcher les personnes ressources en vue de réaliser des clips.

Quel message avez-vous à l’endroit du public ?

J’invite tous mes fans, tous les fidèles chrétiens et tout le monde à chercher à posséder l’album et à l’écouter. L’album se laisse écouter par tout le monde car il n’a pas de barrière religieuse ni ethnique. C’est pourquoi, j’invite tout le monde à suivre la promotion de l’album, à pouvoir me suivre à travers cette œuvre d’évangélisation. En réalité ce n’est pas moi qu’il faut suivre mais plutôt la parole qui est chantée. Ce n’est pas ma parole, ce sont les paroles basées sur les valeurs évangéliques, civiques, sociales, humaines. Je ne fais que prêter ma voix pour donner écho.

Propos recueillis par Dimitri Ouédraogo et Augustin Khan (stagiaire)
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