LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Exportations au Burkina : Les secteurs agricole et minier en quête de relance

Publié le vendredi 9 janvier 2004 à 06h43min

PARTAGER :                          

La dévaluation du FCFA intervenue en 1994 avait été vue par des observateurs comme une source de débâcle des économies des Etats moins nantis comme le Burkina. Pourtant, les cinq premières années qui ont suivi, une lueur d’espoir s’est dégagée pour le pays des hommes intègres car le taux de croissance réel du PIB a été de l’ordre de 5% contre 3%, les périodes précédentes. Cette relative performance n’a pas masqué le visage de la pauvreté qui prend des allures inquiétantes.

En matière de lutte contre la pauvreté, les efforts du gouvernement sont braqués sur le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSPL) supposé " accélérer la croissance et la fonder sur l’équité " . Dans un pays comme le nôtre, les axes stratégiques de la croissance sont d’ordre agricole, animal, minier et de services. La faible performance des exportations du pays comparativement aux autres pays sahéliens est un handicap majeur pour la relance économique. L’UEMOA dans une étude en 2002, a montré que dans son aire géographique, le Burkina est celui qui exporte le moins par rapport à son volume de richesse.

La faiblesse des exportations du Burkina a des conséquences sur un certain nombre d’indicateurs économiques comme la balance commerciale, le compte courant ainsi que la détérioration des termes de l’échange. En avril 2003, le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES), dans une publication intitulée " Exportations, croissance et lutte contre la pauvreté au Burkina Faso ", a relevé que l’agriculture et l’élevage ont constitué en moyenne plus de 77% des exportations.

Le coton représente le premier produit d’exportation du pays car il a constitué en moyenne 48% des exportations ces dix dernières années. Malgré le commerce international très défavorisant pour les pays africains, l’or blanc dépasse le cap des 62, 31% ces deux dernières années. Le second fer de lance au Burkina en matière d’exportation constitue les produits de l’élevage qui tourne autour de 11, 07%.

Ces exportations sont constituées essentiellement d’animaux sur pied au détriment des cuirs et peaux (7%), viande et abats (1%). Les oléagineux occupent la place de 10%, ces dix dernières années malgré la fluctuation du marché international. La part des produits manufacturés des secteurs modernes et traditionnels constituent 17% des exportations. Malheureusement, ce secteur est en chute libre car la libéralisation des échanges a révélé leur manque de compétitivité par rapport à leurs homologues de l’extérieur.

Des nouveaux produits porteurs

Des efforts constants de l’Etat burkinabè pour l’amélioration du bien-être du monde paysan étaient visibles. C’est ainsi qu’avec l’appui de l’Union européenne en 1995, un projet de promotion de la gomme arabique a vu le jour. Le projet aurait suscité de l’espoir dans les provinces du Sahel. Selon l’étude du CAPES, 4500 tonnes de gomme arabique ont été récoltées.

Malheureusement, l’inorganisation du secteur a entraîné une " baisse de pression " au niveau de cette production. Selon le Centre de commerce international cité par le CAPES, les importations de la gomme arabique ont augmenté de 25%, ces quatre dernières années. En outre, la culture du sésame s’est accentué ces dernières années dans notre pays. La demande est aussi forte à l’extérieur.

Lorsqu’on observe les exportations du Burkina, on constate que seul le secteur du coton bénéficie d’une organisation conséquente, cela permet aux braves cotonculteurs de générer des ressources. L’inorganisation des secteurs de production, le peu de qualification des organisations des producteurs agricoles le peu de suivi contribuent à créer une situation troublante en matière d’exportation au Burkina. Or qui parle d’exportation parle de relance économique. Le combat contre la pauvreté est un pari pour le Burkina.

On ne peut refuser que les autorités en charge de l’Agriculture sont sur la brèche. Le développement de la petite irrigation, l’utilisation des semences améliorées, la recherche des circuits de commercialisation sont des exemples patents largement cautionnés par plus d’un observateur.

Les dix filières prioritaires déjà dégagées par le gouvernement méritent d’être mieux structurées par un appui politique très agissant. La possibilité de transformation des divers produits d’exportation reste une approche non exploitée. Le Burkina a besoin d’entreprises de transformation, soupape nécessaire pour quitter le cercle du désespoir.

Au niveau de la filière fruits et légumes, plusieurs possibilités de transformation existent pour obtenir des produits semi-finis et produits finis exportables. L’espoir est permis car les discours officiels montrent la préoccupation des plus hautes autorités à moderniser le secteur agro pastoral.

Emmanuel BOUDA
Sidwaya

Source : " Exportations, croissance et lutte contre
la pauvreté au Burkina Faso " du CAPES, Avril 2003.

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)