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Prix international Courage féminin 2020 : « C’est le mérite de toutes les femmes de mon pays », déclare la lauréate Claire Gyébré/Ouédraogo

Publié le lundi 27 juillet 2020 à 23h50min

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Prix international Courage féminin 2020 : « C’est le mérite de toutes les femmes de mon pays », déclare la lauréate Claire  Gyébré/Ouédraogo

Le 4 mars 2020, aux Etats-Unis d’Amérique, la Burkinabè Claire Gyébré/Ouédraogo, présidente de l’Association féminine Songmanegré pour le développement, a été récompensée par le département d’Etat lors de la 14e cérémonie du « Prix international du courage féminin ». Ce prix vient encourager son organisation qui travaille pour l’élimination des Mutilations génitales féminines (MGF) et pour la promotion de l’autonomisation des femmes par l’éducation en matière de planification familiale, la formation professionnelle et le micro-crédit pour les femmes dans le Centre Nord. De retour au pays, elle était au micro de Lefaso.net, le 27 juillet 2020.

Lefaso.net : Qui est claire Gyébré/ Ouédraogo pour notre lectorat ?

Claire Gyébré/Ouédraogo : Je suis née à Kongoussi dans la province du Bam (région du Centre-Nord). Je suis gestionnaire des ressources humaines de formation, présentement chef du service recrutement à la SONABEL. Je suis également responsable de l’Association féminine Songmanégré pour le développement (AFD)

Claire Gyebre/Sawadogo au milieu de Mélania Trump et Mike Pompéo

Présentez-nous l’Association féminine Songmanegré pour le développement ?

L’Association féminine Songmanégré pour le développement (AFD) a été créée en 2004. Elle est une association burkinabè de femmes leaders qui vise l’émancipation de la femme en général, et celle du milieu rural en particulier. L’AFD s’est engagée dans une lutte en faveur de la promotion et la protection des droits de la femme, à travers la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes telles que l’excision, le lévirat, le mariage des enfants, l’exclusion sociale et les autres pires formes de violences basées sur le genre.

La lutte contre la pauvreté par les micro-crédits et les micro-projets, par des plaidoyers pour l’acquisition de terres cultivables, l’équipement agricole et la restauration des terres dégradées pour les femmes, des actions pour la promotion de la paix à travers l’appui à la scolarisation des enfants, des plaidoyers pour la réinsertion des enfants en conflit avec leurs familles, les mariages collectifs, etc.

Claire Gyebre/Ouedraogo travaille pour son association

Qu’est-ce qui a justifié, en 2016, votre nomination comme « ambassadrice de paix » ?

En effet, en 2006, j’ai été nommée « ambassadrice de paix » par la Fédération pour la paix universelle. Ce titre est conféré aux personnalités exemplaires qui vivent pour les autres, et se dévouent à des activités pour la promotion de la paix.

Parlez-nous de vos responsabilités au sein de votre province ?

Au regard de mon engagement sur le terrain de la lutte contre la pratique de l’excision dans la province du Bam, les autorités provinciales et le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision m’ont désignée comme membre représentant les organisations de la société civile du Comité provincial de lutte contre la pratique de l’excision.

Claire Gyebre/Ouedraogo travaille pour son association

Le Prix international du courage féminin du secrétariat d’Etat américain, qui est à sa 14e édition, vous a été décerné. Quelles ont été vos chances ?

Les différents combats que nous menons sur le terrain sont généralement très grands. Mais nos moyens sont très limités, si bien que nous ne faisons pratiquement pas de publicité. C’est donc dire que pour apprécier ce que nous faisons, il faut être dans nos villages d’intervention, ou suivre les réalisations de nos activités avec nous ou encore échanger avec les bénéficiaires de nos actions directement.
Notre chance pour ce prix vient de notre travail sur le terrain et aussi notre approche qui est participative. Nous avons mis en place, dans chaque village, un cadre permanant de dialogue que nous avons nommé « Club d’écoute et de dialogue Togsombora ».

Ces clubs sont animés par les membres de la communauté qui contribuent efficacement, avec leurs savoir-faire locaux, par l’AFD, avec l’appui technique de l’administration provinciale et aussi par des partenaires locaux tels que la radio rurale.

Les lauréats du prix « femme de courage 2020 » des Etat Unis.

Comment la nomination s’est faite ?

L’Ambassade des Etats-Unis au Burkina s’est chargée de collecter les informations sur les actions réalisées et leurs impacts sur les populations, spécifiquement les femmes. L’approche, les thèmes, le processus et surtout le don de soi dans un contexte d’insécurité, avant même de me contacter pour le premier entretien, qui a permis de confirmer certaines informations et de mieux connaitre ma personne.
A l’issue de ce premier entretien, j’ai compris que je remplissais toutes les conditions posées pour être nommée « femme de courage 2020 » des Etats-Unis.

Quel est le sentiment qui vous anime ?

Je suis animée d’un sentiment de joie et de satisfaction.

Les lauréats du prix « femme de courage 2020 » des Etat Unis.

Quels sont vos nouveaux défis ?

La réplication de notre approche partout au Burkina Faso et ailleurs dans le monde, contre toutes les pires formes de violences basées sur le genre, contre la pauvreté des femmes, et pour la modernisation de l’agriculture au profit des femmes.
Aussi, le prix international de courage féminin est à sa 14e édition, et le Burkina Faso est à sa première lauréate. Pourtant, le pays compte beaucoup de femmes de courage dans l’ombre. Je travaillerai à identifier et à proposer ces femmes pour ce prix.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Interview réalisée par Edouard Kamboissoa Samboé

Lefaso.net

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