La quatrième promotion de l’Académie de police est désormais opérationnelle. Après deux ans de formation au sein de cette école présentée comme le creuset de la formation de l’élite de la police nationale, 232 cadres sont jugés aptes à porter leurs épaulettes. 200 officiers et 32 commissaires de police prêts à aller en croisade contre le grand banditisme, l’incivisme et le terrorisme.

La promotion, qui a pour parrain le Président-Directeur général (P-DG) du groupe EBOMAF, Mahamadou Bonkoungou, a été baptisée « Espérance » par le chef de l’Etat. « Cette quatrième promotion reflète en elle ce que l’académie incarne comme valeur, notamment le savoir-vivre du combat, le savoir-être du policier républicain, attaché au respect de l’Etat de droit et du droit international », a dit le directeur de l’école, Edmond Tapsoba.

En effet, a-t-il poursuivi, pour cette quatrième promotion, l’Académie a repensé la formation pour l’avènement d’une police en phase avec la modernité et les préceptes de l’Etat de droit. Il s’agit ici de développer chez les futurs cadres de conception et de commandement de police, une discipline individuelle et collective du comportement, un raisonnement cohérent et une culture générale leur permettant de saisir les problèmes.

Les 232 apprenants ont, au cours de leur formation, allié théorie et pratique, dans des conditions réelles en vue de se confronter à des situations professionnelles auxquelles ils feront face dès leur sortie. Face aux nouveaux défis, les élèves ont acquis des connaissances approfondies pour parfaire certaines aptitudes au regard du contexte sécuritaire marqué par les attaques terroristes.

A entendre les impétrants, par la voix de leur représentant, ce ne fut pas facile pendant ces deux ans d’apprentissage. « Notre parcours a été laborieux. Ces deux ans, que d’épreuves physiques et psychologiques intenses, des cours théoriques et pratiques ponctués de stages de terrain. Bref, c’est toujours beau d’en parler ! Le vivre, c’est autre chose », a entamé le commissaire de police Amadou Ouédraogo. Mais à présent, a poursuivi le porte-parole, ils sont fiers de leurs diplômes et de la formation reçue.

En tout cas, le ministre de la Sécurité, Ousseni Compaoré, s’est dit satisfait du pari de la qualité fait par l’Académie de police pour former des responsables de la police nationale qui sont aptes à relever les défis qui leur seront confiés.

Les épaulettes du major des commissaires, Hyppolite Tougouma, lui ont été portées par le président du Faso

Poursuivre les actions pour relever les défis

Pour Ousseni Compaoré, les 232 cadres, qui se sont abreuvés pendant deux années à la source du savoir et dans les méandres des règles juridiques, savent que les attentes sont nombreuses. Et le plus dur reste à faire, l’épreuve du terrain. « Vous aurez tous des hommes sous vos ordres. Ils seront ce que vous serez. Excellents si vous savez leur tracer par l’exemple la voie à suivre au quotidien. Pas bons si vous vous égarez. C’est dire l’immensité de votre responsabilité », a- t-il ajouté.

Les menaces sont nombreuses, diverses et surtout changeantes au quotidien ; les défis aussi. Et l’un des grands enjeux des forces de sécurité est de pouvoir faire des mutations pour s’adapter aux menaces changeantes. Ainsi, à travers cette sortie, la quatrième promotion de l’académie est à présent prête pour répondre à l’appel de la hiérarchie et aux sollicitations des populations, à en croire les responsables de l’institution.

Défilé de la quatrième promotion

Dans un contexte marqué par une insécurité grandissante, « la promotion réitère sa ferme volonté de poursuivre les actions déjà entreprises afin de redonner espoir là où il y a le désespoir en matière de sécurisation », ont clamé les officiers et commissaires de police par l’entremise du commissaire de police Amadou Ouédraogo.

Le chef de l’Etat, lui, a exhorté la promotion à mettre en œuvre ce qu’elle a appris parce que le pays fait face à la criminalité et au terrorisme. Pour Roch Kaboré, les impétrants ont pris des engagements, et son souhait est que ces engagements soient tenus, car c’est un nouveau défi qui est ouvert à chaque commissaire et à chaque officier de police qui vient de prendre aujourd’hui ses épaulettes. « Certes, nous n’allons pas vaincre le terrorisme par la guerre, mais il est important que la défense et les intérêts des populations soient au cœur des activités. Et je pense que la police a un rôle important à jouer dans ce sens », a-t-il conclu.

Photo de famille

La construction d’un amphithéâtre pour les activités pédagogiques, d’un stand de tir pour faciliter le déroulement des activités de maniement des armes et d’instruction sur le tir ; l’obtention d’un car climatisé pour le transport des élèves lors des activités hors-site, d’une connexion internet haut-débit.

Ce sont entre autres les doléances soumises par les désormais anciens pensionnaires de l’Académie de police aux autorités. Ousseni Compaoré a rassuré que les doléances formulées seront examinées avec la plus grande bienveillance et seront au rang des priorités du département de la sécurité. Cette cérémonie riche en couleurs a pris fin par un défilé des différentes unités de la police nationale, mais aussi avec les nouveaux commissaires et officiers arborant fièrement leurs apparats.

O.I.
Lefaso.net