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Campagne agricole prometteuse dans le corridor Sud

Publié le lundi 26 septembre 2005 à 07h25min

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Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a passé la journée du vendredi 23 septembre dans les champs. M. Salif Diallo a visité les productions agricoles dans les provinces du Zoundwéogo (Manga), de la Sissili (Léo), du Noumbiel (Batié), du Poni (Gaoua) et de la Bougouriba (Diébougou).

A la fin de la saison hivernale, le ministre en charge de l’Agriculture est allé prendre le pouls de la campagne agricole. Dans la plupart des localités visitées, les paysans ont le sourire aux lèvres.

De nombreux agriculteurs de Manga et alentours récoltent en cette fin de mois de septembre, leurs productions de sorgho. Vu d’hélicoptère, les producteurs coupent des gerbes de sorgho qu’ils entassent sous forme de tente avant d’engranger.

Selon Paul Tiendrébéogo, directeur régional de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Centre-Sud, « le sorgho rouge, l’arachide, le riz de bas-fonds, le niébé sont en récolte ; la plupart des producteurs ont fini leur récolte de maïs ». Vu de terre, des spéculations comme le petit mil, le sorgho blanc, le coton sont en floraison, épiaison ou capsulation et ont besoin de quelques précipitations. Selon le directeur régional, « l’aspect végétatif des cultures est satisfaisant dans toute la région. Les stades de développement sont très avancés pour la majorité des spéculations ».

La présente campagne a connu des poches de sécheresse explique-t-il, mais grâce aux interventions du Programme Saaga, la région a connu une bonne répartition pluviométrique. Le ministre Salif Diallo est allé encourager le producteur Alassane Bouda du village de Sakoulega qui exploite 13,5 hectares dont 9,5 en céréales, 3,75 en coton et le reste en niébé.

Avec les variétés locales, M. Bouda et les neuf autres actifs de l’exploitation s’attendent à une production de 17,5 tonnes de céréales et 3,75 tonnes de coton. Le ministre en charge de l’Agriculture a invité les producteurs à embrasser les semences améliorées en vue d’optimiser leurs efforts. Aux villageois sortis nombreux pour l’accueillir, il a dit que l’avenir des producteurs se trouve dans la recherche, notamment l’adoption de nouvelles variétés de semences adaptées aux conditions agroclimatiques de la zone ; il a promis une retenue d’eau aux manants de Sakoulega pour leur offrir des opportunités de cultures de contre-saison.

Du côté de la Sissili, « les cultures présentent en ce moment, une bonne végétation. Les cultures dans leur ensemble, ont entamé leur phase de reproduction (épiaison/floraison pour les céréales, capsulation pour le cotonnier et formation de gousses pour l’arachide et le niébé). Certains semis précoces sont à la maturation voire à la récolte : c’est le cas du maïs, de l’arachide, du manioc dans la Sissili, le Ziro et une partie du Sanguié et du Boulkiemdé. Comparés à la campagne écoulée, ces stades connaissent un retard de développement pour les provinces de la Sissili et du Ziro et une légère avance dans le Boulkiemdé et le Sanguié ».

Telle est synthétisée par la direction régionale, la physionomie de la campagne dans le Centre-Ouest du Burkina Faso en cette fin du mois de septembre. Le producteur Yago Anasse, vingt-six ans, qui exploite quatre hectares d’ignames et quatre hectares de maïs, avec cinq autres actifs, reste confiant quant à la suite de la campagne.Pour lui, en dépit d’une poche de sécheresse intervenue dans la deuxième décade de septembre, les récoltes demeurent prometteuses. Il affirme au ministre que la fin de la campagne sera heureuse, en misant sur une poursuite des activités pluviométriques en septembre et octobre. Ce qui est recherché, indique un technicien de la Sissili, ce n’est plus une bonne récolte, cela est déjà acquis ; c’est un bilan céréalier excédentaire et cela on peut l’espérer avec une régularité des pluies.
Le ministre d’Etat, ministre en charge de l’Agriculture a mis à profit son séjour à Léo pour installer le comité de coordination régionale des politiques sectorielles agricoles du Centre-Ouest. Premier comité de ce genre à être installé, il a pour objectifs, selon le ministre, de coordonner les interventions des différents acteurs du monde rural-agriculture, Eaux et forêts, ressources animales, de créer une sybergie d’action entre ces différents acteurs ; de conjuguer les différents efforts pour le développement du monde rural.

Le ministre Salif Diallo a dit qu’il s’agit là, d’une tâche ardue mais qu’il faut nécessairement jeter des passerelles entre agriculteurs, éleveurs, exploitants forestiers. Cela en vue de résoudre les conflits et de se positioner sur des marchés rémunérateurs pour tous.

Stress hydrique pour le maïs

La sécheresse a obligé à des resemis le 29 juillet 2005, explique ce producteur de Batié au ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, en montrant l’état végétatif des plants dans son exploitation bien entretenue. Les techniciens expliquent que la zone a connu plusieurs poches de sécheresse. Le maïs est la principale spéculation qui a souffert des différents stress hydriques. Cela a entraîné une mauvaise levée des plants, le flétrissement de certains plants, les semis précoces en l’occurrence, la baisse évidente des rendements.

Pour les techniciens de l’Agriculture, les récoltes de maïs seront « relativement bonnes ». Pour les semis tardifs, 50% est au stade de maturation, 50% au stade d’épiaison. Dans une exploitation voisine visitée par le ministre, en dépit de la sécheresse, le maïs a « bonne mine ». Le ministre a invité les producteurs de la province à adopter des variétés précoces et des paquets technologiques adaptés, notamment les fosses fumières pour faire face aux pénuries d’engrais chimiques.

Les autres spéculations-sorgho rouge et blanc, petit mil, igname, riz de bas-fonds, niébé ont moins souffert des poches de sécheresse. « n n’aura pas la famine, on aura une baisse de rendement du maïs », conclut un observateur qui s’attend à ce que la saison de pluies se prolonge jusqu’en octobre novembre grace au programme Saaga. La sécheresse qu’a connue Gaoua et ses environs en juillet- août, le maire de la cité du Baffugi n’avait jamais vu cela en cinquante deux ans d’existence.

Devant la détresse de ses concitoyens, il est intervenu auprès du ministre Salif Diallo pour que le Poni bénéficie du Progarmme Saaga. Les avions ont ensemencé les nuages et les précipitations ont repris dans cette partie du pays. Le ministre d’Etat affirme que les avions du progarmme Saaga sont intervenus « à l’aveuglette » et c’est par un heureux concours de circonstances que les pluies sont tombées.

Pour les prochaines campagnes, annonce M. Salif Diallo, le gouvernement est en train d’installer des radars à Bobo-Dioulasso. Ces radars couvriront toute la région Ouest et permettront à au Progarmme Saaga de couvrir de manière scientifique, cette partie du territoire. Car, fait savoir le ministre, cette région a été identifiée comme zone semencière, devant approvisionner les producteurs du Burkina Faso. « En tout cas, on ne mangera pas l’herbe », a répondu d’un ton badin, un résidant de Gaoua à la question sur la situation de la campagne agricole.

La visite de l’exploitation de onze hectares de M. Ousmane Koutou, à l’entrée nord de la ville, confirme qu’en dépit des difficultés générées par les poches de sécheresse, les populations du Poni vont faire de bonnes récoltes ; même si c’est en-deçà de nos attentes précise M. Koutou. Les premières récoltes de ce producteur-modèle (le chef de l’Etat lui a rendu visite lors de la Journée nationale du paysan) en maïs, niébé, arachide, petit pois, ignames... augurent de lendemains souriants. La reprise de la mousson était manifeste dans le sud-ouest en cette soirée du 23 septembre. Ce qui a fait dire à quelqu’un que « la saison n’est pas aussi excédentaire que les autres années, mais elle est bonne et très bonne ».

Tiergou P. DABIRE


Le constat du ministre Salif Diallo

Le maïs se trouve dans une situation de stress hydrique avancé dans le Sud-Ouest, à cause des poches de sécheresse constatées çà et là. Dans le Noumbiel et le Poni , le maïs connaît des problèmes, mais le sorgho blanc et rouge, l’igname et les autres spéculations sont dans une phase de maturation. Cela ne devrait pas créer des problèmes alimentaires.

T.P.D.

Sidwaya

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