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Les anciens étudiants burkinabè à Cuba demandent l’amélioration de leurs conditions de vie au président du Faso

Publié le mercredi 22 juillet 2020 à 22h35min

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Les anciens étudiants burkinabè à Cuba demandent l’amélioration de leurs conditions de vie au président du Faso

Les anciens étudiants burkinabè formés à Cuba à travers l’Association de Solidarité et d’Amitié, Burkina-Faso-Cuba/Amérique Latine, (ASAC-BF/AL) ont adressé une lettre ouverte au Président du Faso pour solliciter son appui pour l’amélioration de leurs statuts et conditions de vie. Ils avaient déjà animé une conférence de presse le vendredi 3 juillet 2020 pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent depuis leur retour du pays de Fidèle Castro en 1992. Abandonnés à eux-mêmes, ces anciens étudiants envoyés à Cuba par le Conseil National de la Révolution (CNR) en 1986, broient du noir entre chômage et difficulté de reconnaissance de leurs diplômes, et ce depuis l’assassinat du père de la révolution burkinabè, le 15 octobre 1987. Après plusieurs tentatives infructueuses au niveau institutionnel et auprès des personnes ressources, ils ont décidé de s’adresser directement au chef de l’Etat à travers une lettre ouverte pour espérer voir la résolution dans les meilleurs délais de leurs problèmes.

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Le Bureau Exécutif National de l’Association de Solidarité et d’Amitié, Burkina-Faso-Cuba, America Latina, (ASAC-BF/AL) des anciens étudiants formés à Cuba et communément appelés les enfants de SANKARA par ma plume a l’honneur de vous adresser très respectueusement la presente,aux fins de solliciter votre concours personnel pour la prise en compte de nos préoccupations relatives a notre statut d’autre part.

En effet,nos préoccupations vieilles de plus d’une vingtaine d’années,soit vingt huit (28) ans exactement et remontent à notre retour de Cuba,pays dans lequel six cent (600) jeunes burkinabè dont nous faisons partie,ont été envoyés à la faveur d’un accord d’amitié et de coopération signé le 21 décembre 1983 à la Havane entre nos deux pays,lors de la révolution sous l’égide du Président feu Thomas SANKARA,

Ainsi, désignés sur des critères sociaux,notamment en tant qu’orphelins et enfants issus des couches considerées comme les plus défavorisées à l’échelon du pays et representatifs de la tranche d’âge de douze (12) et seize (16) ans,notre présence sur le sol cubain,se justifiat pour les besoins de notre formation politique,technique et professionnelle pour revenir servir avec fierté et patriotisme notre pays.

Nous avons de ce fait eu l’opportunité de bénéficier de la visite du Président Thomas SANKARA à l’époque,plus précisement en seprembre 1987,qui n’a menagè aucun effort pour nous reitérer le soutien de son Gouvernement et de notre peuple. Nous étions alors davantage conscients de la chance et de l’opportunité dont nous avons bénéficiées pour contribuer a hisser haut le drapeau de notre chère patrie et ce sentiment nous a galvanisé a developper entre nous,l’esprit d’émulation et notre élan de solidarité.

C’est pourquoi,après six (06) mois d’apprentissage de la langue espagnole,nous ètions aptes à integrer le système éducatif cubain ou beaucoup d’entre nous ont excellé en donnant toujours le meilleur d’eux- mêmes pour compter parmi les étudiants les plus brillants et à l’avenir prometteur avec toujours à l’esprit,la fibre patriotique et le sentiment d’avoir été privilegiés comme leitmotif.

Il s’agissait en ce qui nous concerne,une merveilleuse aubaine,d’échapper aux determinismes du milieu social,pour jouer à notre tour notre partition dans le developpement social, économique,politique et culturel du pays.
Malheureusement,cette belle ascension s’est arretée le 15 octobre 1987,date marquant l’assasinat du Président Thomas SANKARA,laquelle date a marqué le point de départ de nos nombreuses difficultés en territoire cubain,d’une part mais également a constitué le point de départ de notre retour précipité au pays,sans nous laisser le soin de terminer ce pourquoi nous avions été envoyés.

Pourtant,nous avions reçu la visite de quelques autorités à l’époque,notamment Monsieur Arsene Bongnesan Ye,Madame Alice Tiendrebeogo,feu Monsieur Hien Kilmite et Monsieur Melegué Maurice Traore,aux fins de nous rassurer et de nous encourager a tenir bon,car le peule Burkinabè gardait l’espoir d’un retour qui apporterait de la valeur ajoutée au développement de notre pays.

Faisant suite a ces visites,les mesures d’accompagnements et de soutien ont manqué crucialement,si bien que nous sommes restés sans bourse durant tout le cursus sécondaire (entre six(06) et sept(07) ans pour certains.
Nos bourses ont été remplacées en tout et pour tout par des subsides s’élévant à trois cent (300) dollars américains soit l’equivalent de quatre vingt dix mille (90.000) CFA pour une durée de six (06) a sept (07) ans à l’etranger. Ce qui representait un manque à gagner considérable pour notre prise en charge.

S’y ajoute la perte de chance,car bon nombre d’entre nous n’ont plus eu l’opportunité de choisir leurs filiéres en raison de l’absence de financement.Néamoins,notre salut est venu des autorités cubaines qui se sont montrées comprehensives et nous ont autorisé à terminer nos differents cycles.

Par ailleurs,le Gouvernement burkinabé a decidé après que nous ayons obtenu notre Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) de nous faire orienter vers des cycles cours regroupés en trente huit (38) profils différents en vue de nous mettre immédiatement à contribution des la fin de notre formation,à sauvegarder les unités industrielles et d’autres secteurs clès de l’économie de notre pays.Seule une poignée de chacheux trente trois (33) étudiants,ont pu sur les six cent (600) étudiants que nous etions,poursuivre un cursus supérieur.

Excellence Monsieur le Président du Faso,

La prémiere vague des diplômés formés a Cuba est rentrée au pays le 09 juillet 1992 et 1993 après avoir passé entre six et sept ans. Après une période de trois mois passés au pays,nous avons effectué notre Service National pour le Développement (SND).

A l’issue du SND,un comité interministeriel a vu le jour sous l’égide du Gouvernement,avec pour mission d’assurer le suivi de l’intégration professionnelle des diplômés venus de cuba. Cette décision a été materialisée dans une corresppondance N° AN VIII 0551/FP/SG-CM du Secrétariat Général du Gouvernement et du Conseil de Ministres par le biais du Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité Sociale.S’y s’ajoute la correspondance N° 93-413/ETSS/SG/ONPE relative à l’affectation des étudiants burkinabè en fin de formation de retour de Cuba,envoyés aux differents ministères ayant reçu ces diplômés pour le SND,en vue de leur integration. Il s’en suit que quelques uns ont reussi a integrer la Fonction Publique mais representent une minorité outre le fait que l’interprétation unanime de cette mesure a fait défaut au préjudice de notre intégration globale.

En effet, le comité interministeriel mis en place à cet effet, a fait des propositions concernant l’integration socio-professionnelle des diplômés de Cuba.

Notre intégration dans les différents ministères de tutelle.

La réconversion de profils de certains.
L’accompagnement financier pour l’auto-emploi .Malheureusement, les conditions d’octroi de ces fonds étaient assorties de garanties dont on disposait pas, vu notre statut d’enfants orphelins et issus de familles défavorisées.

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Nos tentatives pour rencontrer l’ex Président du Faso,son excellence Blaise Compaore se sont soldées par des échecs, même si ce dernier aurait lancé un appel à l’endroit de ceux qui étaient en fin de formation de rentrer mettre à contribution leur savoir-faire lors de sa visite à Cuba en 2003.

Par ailleurs, relativement aux préocupations liées à notre statut,nous avions rencontré le Médiateur du Faso,la commission nationale pour l’organisation de la journée nationale de pardon ainsi que d’autres structures et personnes resssources pour faire part de notre déssarois et des portes qui nous ont été fermées depuis la cessation de notre prise en charge lorsque nous étions à Cuba,notre réorientation depuis notre retour au pays.

Ainsi,deux cent quarante neuf (249) étudiants formés à Cuba ont été integrés dans la Fonction Publique mais rencontrent des difficultés liées à l’équivalence des diplômes,laquelle situation impacte leur réclassement,deux cent soixante quinze (275) sont au chômage et laissés à eux- mêmes dans une situation précaire avec leurs familles respectives. Soixante sieze (76) sont décedés à ce jour malheuresement , outre cinq (05) cas de suicide,six (06) cas souffrant de troubles mentaux et plusieurs camarades n’ayant pas supporté les conditions précaires à l’aventure hors du pays.

Par conséquent,pour nous qui avons opté non seulement de rentrer et de rester contribuer au développement du pays,nous subisons malheureusement toutes sortes d’ostracismes,denigrements et parfois des menaces arbitraires parce que nous avons au final eu la malchance d’étudier à Cuba alors que les relations entre notre pays et Cuba sont jusqu’à preuve du contraire courtoises et excellentes à ce jour.

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Nous sommes avant tout, avec tout le respect et la considération que nous vous devons en tant que Premier responsable de notre pays, des filles et fils du Burkina Faso,nous jouissons pleinement de nos facultés en dehors des camarades décédés et malades,ainsi que de tous les attributs de notre citoyenneté burkinabè. Nous avons beaucoup souffert et nous continuons de souffrir dans nos chaires,sans compter que financièrement et moralement nous sommes au plus bas, pourtant nous n’avons pas renoncé à nous engager pour la Patrie. C’est pourquoi,nous sollicitons de votre très haute bienveillance les mesures suivantes :

Un dédommagement pour les préjudices subis de 1992 à nos jours en tenant compte des ayant- droits de nos camarades disparus.

L’équivalence réelle de nos diplômes en tenant compte du volume horaire et du profil professionnel dans chaque carrière.

La reconstitution de carrières de nos camarades à la Fonction Publique.

Excellence Monsieur le Président du Faso,

En tant q’étudiants envoyés à Cuba sous la révolution,nous avons été affectueusement surnommés par nos compatriotes : « LES ENFANTS DE SANKARA » ; Nous avions été en rappel choisis sur les critères sociaux pour nous faire échapper aux determinismes et nous permettre à notre tour de contribuer au développement du pays.

Il est donc important que nous nous réconcillions avec nos compatriotes car nous formons un seul peuple,peu importe nos différences et nos cursus scolaires et universitaires.

Nous nous en remettons donc à votre autorité mais également à votre sagesse et en tant que garant de la paix,de la stabilité, ainsi que de la cohésion sociale,à travèrs cette lettre ouverte,qui en realité est un plaidoyer tendant à la résolution définitive et pacifique de nos préocupations.
Nous ne saurions terminer sans vous réitirer au nom du Bureau Executif National de (l’ASC-BF/AL) et de ses membres,nos sincères et distinguées salutations.

Veuillez-trouver en ces lignes,l’expréssion de notre profond respect.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso, notre chère patrie.

Pour le Bureau Exécutif National de l’ASAC–BF/AL,

Pour le Bureau Exécutif National de l’ASAC–BF/AL.

Le Président

Stanislas DAMIBA

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Vos commentaires

  • Le 22 juillet 2020 à 17:38, par David En réponse à : Les anciens étudiants burkinabè à Cuba demandent l’amélioration de leurs conditions de vie au président du Faso

    J’ai comme l’impression que vous vous cachés derrières l’image de Thomas SANKARA, pour revendiquer des choses dont vous n’avez pas droit, parce que n’ayant aucun fondement juridique.
    1) Le fait que l’État vous a envoyés étudier à Cuba ne vous garantit aucun emploi à priori par l’État. C’est la même réalité que vivent tous les diplomés Burkinabè, ayant étudie à l’extérieur ou au BF.
    2) Ceux parmi vous qui ont eu la chance d’être intègrés à la fonction publique, s’ils estiment qu’ils ont été mal classés, qu’ils saisissent le CAMES pour la validation de leurs titres académique ou autres,... Sur la base de la décision du CAMES vous pourrez saisir le Tribunal administratif pour faire valoir vos droits de reclassement pour ceux qui travaillent à la fonction publique. Pour ceux qui sont au chômage battez-vous pour vous en sortir. C’est ce que font tous les étudiants Burkinabè après leurs études. Ce ne sont pas vous seuls ayant des diplômes cubains qui vivez cette réalité du chômage. Vous ne voyez pas l’embouteillage monstre des diplômes quand les concours de la fonction publique sont lancés ?
    3) Jusque là, vous ne brandissez aucun acte administratif de l’État montrant qu’en quête d’emploi vous avez été lésés ou discriminés.
    Tout ce que vous dites ne sont que des déclarations. Montrez aux Burkinabè des décrets, des arrêtés ou des circulaires qui vous ont porté préjudice. Aucun pays au monde ne garantit un emploi à ces étudiants, après l’obtention de leurs diplômes. Les concours, c’est autre chose.
    L’Etat ne peut pas se baser sur le fait que vous n’avez pas d’emploi après vos études pour vous indemniser. Autrement, tous les diplômés au chômage devront être indemnisés.
    Tout gouvernement qui va s’aventurer à vous indemniser, aua tous les autres diplômes au chômage sur son dos.
    SANKARA était un Homme politique propre et un grand bosseur. SVP n’utiliser pas son nom pour revendiquer une indemnisation qui n’est pas fondée.
    Puisque vous vous revendiquez comme des enfants de SAKARA, ce qui edt un grand honneur, ce faisant, la meilleure façon de l’honorer, c’est de revendiquer ce qui vous revient de droit, donc ayant un fondement juridique incontestable.

    • Le 23 juillet 2020 à 20:58, par Kasoumesawadogo3167@gmail.com En réponse à : Les anciens étudiants burkinabè à Cuba demandent l’amélioration de leurs conditions de vie au président du Faso

      Ce qui est différent ici est que ces étudiants ont été formés sur des domaines spécifiques à la demande de l’État burkinabé. Veut tu que quelqu’un formé en mécanique industrielle puisse se présenter pour un concours qui n’a rien à voir avec son profile initial. Il faut surtout tenir compte sur le fait qu’ils se sont formés dans un pays hispanophone ensuite qu’ils ont passé beaucoup d’années à faire reconnaître leur diplôme. Soyons logique.

  • Le 22 juillet 2020 à 18:09, par courage combattants En réponse à : Les anciens étudiants burkinabè à Cuba demandent l’amélioration de leurs conditions de vie au président du Faso

    Oui je me souvient de ces jeunes formés nouvellement de retour dans leur pays en 1992, car ils furent l’objet d’une surveillance à cause de la formation reçue dans le pays de CASTRO qui était sous embargo militaire. La formation civique, politique et militaire sur trois ans était obligatoire en raison des menaces américaine sur l’ile de CUBA. Tous les habitants y compris les étrangers étaient soumis à cette formation indépendamment des filières techniques. Ils fallait être en position de défense contre une éventuelle attaque américaine.Malheureusement certains mauvais esprits on vite conclu que les jeunes avec cette formation intégrale étaient capable d’une vengeance de la mort de leur PÈRE Thomas SANKARA. Voilà comment fut le début du calvaire pour eux. Aujourd’hui encore le peu d’entre eux qui sont à la fonction publique sont des modèles( compétence, loyauté, ponctualité et rigueur) dans l’accomplissement du travail. Vivement une oreille attentive du Président du FASO.

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