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Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

Publié le lundi 20 juillet 2020 à 22h00min

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Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale a organisé, le lundi 20 juillet 2020 à Koudougou, une rencontre de concertation des chefs coutumiers et traditionnels. Présidée par la ministre déléguée chargée de la décentralisation et de la cohésion sociale Madiara Sagnon/Tou, cette rencontre avait pour thème : « Contribution des chefs coutumiers et traditionnels à la promotion de la cohésion sociale ». Elle a regroupé des participants venus des régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord et du Centre-Ouest.

En organisant cette rencontre régionale à l’intention des chefs coutumiers et traditionnels des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest et du Nord, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale a été précis dans sa démarche. Selon la ministre déléguée chargée de la décentralisation et de la cohésion sociale, Madiara Sagnon/Tou, le gouvernement veut engager l’autorité morale des chefs coutumiers et traditionnels pour lutter contre l’incivisme, la stigmatisation, le repli identitaire, l’exclusion, le communautarisme, la radicalisation et œuvrer en faveur de la cohésion sociale.

En effet, la chefferie coutumière et traditionnelle est la plus ancienne institution de gouvernance endogène de nos populations auprès desquelles elle occupe toujours une place importante. Depuis plusieurs décennies, la chefferie traditionnelle et coutumière a survécu à l’Etat colonial et aujourd’hui encore sa présence dans l’Etat démocratique postcolonial reste une réalité qui ne saurait être occultée. Elle est de nos jours vue comme un vivier de personnalités au sein duquel l’administration publique trouve des personnes ressources pour la résolution de certaines crises sociales et politiques.

La ministre déléguée chargée de la décentralisation et de la cohésion sociale Madiara Sagnon/Tou a salué et reconnu l’importance de la contribution des chefs coutumiers et traditionnels dans la résolution des crises.

Le Burkina Faso traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire. Une période marquée par des grèves à répétition, les signes évidents de radicalisation tels que les conflits à consonance religieuse, l’accroissement de l’intolérance au plan religieux, les prêches à connotation radicale, les propos haineux développés sur les médias et les réseaux sociaux et l’incivisme grandissant. Au regard de tous ces maux, il est apparu nécessaire d’accorder une attention particulière à leur résolution afin d’éviter de compromettre davantage la cohésion sociale et les efforts de développement déjà entrepris et mis en œuvre par le gouvernement.

Aussi, le ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion Sociale a estimé qu’il était temps pour l’Etat burkinabè de mettre en place un mécanisme de prévention et d’alerte précoce à la base. Aussi, les chefs coutumiers et traditionnels, au regard de leur proximité avec les populations et en tant que forces de rassemblement et de mobilisation du fait de leur légitimité et de leur pouvoir de cohésion sociale, constituent un maillon fort dans le dispositif interne de prévention, de gestion et de résolution des conflits. Ils constituent en ce sens le levier sur lequel l’Etat pourrait s’appuyer pour mettre en œuvre toutes les actions visant à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale.

Venus des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest et du Nord, les chefs coutumiers et traditionnels se concerteront afin d’harmoniser leurs points de vues et stratégies afin d’apporter leur part contributive à la résolution des crises.

C’est pourquoi, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale conscient de l’enjeu et de l’importante contribution que peuvent apporter les chefs coutumiers et traditionnels a initié ces rencontres régionales à leur intention. La première rencontre régionale qui a servi de lancement a eu lieu le 29 juin 2020 à Banfora, et celle de Koudougou est la deuxième du genre. C’est une rencontre qui se veut une tribune privilégiée pour les participants de réfléchir sur des voies et moyens pour renforcer le vivre-ensemble au Burkina Faso.

Afin de mieux orienter les leaders coutumiers et traditionnels, trois communications ont été faites à leur intention durant la rencontre. Ces communications ont eu pour sous thèmes :
-  « cohésion sociale et rôle des chefs coutumiers et traditionnels dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits » ;
-  « remous sociaux et incivisme : quelles contributions des chefs coutumiers et traditionnels pour un climat social apaisé ? »
-  et enfin, « quelle contribution des chefs coutumiers et traditionnels dans la promotion des pratiques culturelles positives pour le renforcement de la cohésion sociale ».

En prononçant l’allocution d’ouverture des travaux, la ministre déléguée chargée de la Décentralisation et de la Cohésion sociale Madiara Sagnon/Tou a insisté sur l’objectif visé par ces concertations, qui selon elle, est de mutualiser les connaissances et savoir-faire pour une mise en œuvre concertée des différentes initiatives en matière de cohésion sociale centrée sur les pratiques coutumières et traditionnelles du Burkina Faso.

L’ouverture et la conduite des travaux de la rencontre et sa clôture ont été présidées par la ministre déléguée Madiara Sagnon/Tou.

C’est pourquoi, le gouvernement fonde un grand espoir quant à l’apport des chefs coutumiers et traditionnels en matière de cohésion sociale dans notre pays. Elle a donc rappelé aux leaders coutumiers et traditionnels, qu’ils feront œuvre utile s’ils parviennent à identifier des valeurs communes du vivre ensemble dans leurs régions respectives qui, selon elle, vont servir à jeter les bases d’un cadre stratégique et opérationnel de promotion de la cohésion sociale au Burkina.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Raogo Yaméogo

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Vos commentaires

  • Le 21 juillet 2020 à 08:50, par Mechtilde Guirma En réponse à : Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

    « Vous avez toujours su puiser dans la tradition et dans la sagesse collective, les mots justes pour rassurer, conforter, consoler, réconcilier, unifier et souvent poser des actes forts pour réparer de façon équitable les torts », a dit la ministre Madiara Sagnon/Tou à l’endroit des chefs coutumiers et traditionnels à la clôture de la rencontre ».
    Enfin voilà un langage de vérité. Bravo madame la ministre, cela se voit que c’est une grande femme burkinabé qui a parlé. En effet se mettant au-dessus d’un langage cafouilleux des Mossé du genre de « Baaga n’yiké ti buuga taang » et refusant le langage tohu-bohue du booo-boo des Bobossé, elle a été claire comme l’eau de roche, limpide sans tergiversation. Merci Madame la Ministre. Grâce à vous Les Mossé pardonnent à vos ancêtres pour n’avoir pas payé la dot de Yennenga et avoir voulu faire de nous les Mossé vos éternels « Tampiiba ». Heureusement que les parents de Yennenga ont non seulement introduit Ouédraogo dans leur case des ancêtres mais aussi l’ont ennoblit en faisant des Mossé des adorateurs de « YABRAWENDÉ » (yaabrambwendé le Dieu de leurs parents maternels). En reconnaissance le Moro-Naaba, digne descendant de Naaba Koumdomié, effacera votre dette, n’en déplaise aux Samo et vous devenez des Mos…(pardon j’allai dire des Mossé) comme nous.
    Oui Madame la Ministre, cette sagesse collective leur donne droit, à leur tour des catharsis. En voici quant à moi les quelques unes qui pressent :
    - L’abolition de toutes les lois coercitives contre des dites pratiques « néfastes » alors qu’en filigrane se profilent d’autres pires et étrangères qu’on veut leur imposer. De plus ces pratiques communes à tous les peuples du Burkina étaient des ciments très forts de cohésion sociales. En lieu et place de leur suppression on pourrait les réétudier voire les médicaliser. D’où un dialogue entre médecine moderne et traditionnelle.
    - La propriété spirituelle et entière de la terre. Ce qui demande la redéfinition de la décentralisation qui doit leur accorder avec les religieux des postes stratégiques locaux (Conseillers municipaux, préfet ou maire, Koguelwéogo-Dozo comme adjuvants aux douaniers, police-frontalier), étant bien entendu qu’ils forment ensemble des pouvoirs politiques locaux. Cela ne fera que faciliter le dialogue interculturel d’une part et entre le peuple et le pouvoir d’autre part et facilitera aussi l’intégration régionale.
    - En sollicitant leur sagesse, je suppose que vous posez là et de façon tacite la question de leur statut en adéquation aux lois qui veulent qu’ils se départissent de toute idée d’adhésion ou de formation de partis politiques.
    - Je suppose aussi que vous adhérez à cette idée de réconciliation, de l’inclusion, du dialogue social comme préalables aux élections et dans une transition qui leur permette d’éviter des pressions tant morales que psychologiques qui pourraient leur faire dévier des objectifs (paix, cohésion) visés.
    - Enfin que leurs pratiques soient inscrites dans les fameux programmes structurants que propose la Banque mondiale.

    Tout en souhaitant que ces consultations se démarquent cette fois-ci des précédentes mascarades jusque là, et qu’elles s’étendront sur tout le territoire du pays,

    Veuillez agréer, Madame la Ministre les assurances de mon respect et de ma haute considération.

  • Le 21 juillet 2020 à 10:56, par ô pays mon beau peuple En réponse à : Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

    Le vrai problème de nous les africains et en particulier des burkinabés c’est le "copier-coller". Les vrais représentants du peuple c’est les chefs traditionnels. Nous voilà pied joints dans la sacro-sainte démocratie avec les députés comme représentants du peuple. Avec au moins "une brique" par mois pendant cinq ans, cette fameuse démocratie est une véritable source de richesse pour les heureux élus. Du coup, les hommes utilisent tous les moyens pour s’arracher une place à l’hémicycle non pas pour défendre le peuple dont ils se disent représentant mais pour garantir leurs arrières. Et quand ça chauffe quelque part, c’est vers les responsables coutumiers qu’on se rabat ; y a t il hypocrisie plus que ça ? De l’autre côté c’est l’éducation qui devrait être un moyen d’apprentissage de et transmission de valeur qu’on a encore copier-coller. Rien de ce qui permettait nos parents de vivre en harmonie entre eux et avec la nature n’est enseigner là bas. On nous apprend que Saint José est la capitale du Costarica alors que l’on ne sais pas ce qui signifie Bobo Dioualasso. On nous apprend le "Comment faire" mais pas "Le pourquoi faire". La résultante de tout ce cafouillage est la naissance d’une génération de monstres, parmi lesquels ces terroristes qui nous endeuillent tous les jours. Et pour justifier l’agissement de ceux -ci , des spécialistes nous évoquent l’état de pauvreté de la population. En comparaison, entre la population des années 60 et celle de nos jours, quelle est la plus pauvre ? Pourquoi c’est maintenant qu’on rencontre des individus capables de tirer sur des gens aux marché, dans les églises, mosquée, égorger des vieilles personnes ? C’est tout simplement une déchéance morale découlant de l’abandon de nos valeurs

    • Le 21 juillet 2020 à 17:30, par jeunedame seret En réponse à : Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

      « Du coup, les hommes utilisent tous les moyens pour s’arracher une place à l’hémicycle non pas pour défendre le peuple dont ils se disent représentant mais pour garantir leurs arrières. Et quand ça chauffe quelque part, c’est vers les responsables coutumiers qu’on se rabat ; y a t il hypocrisie plus que ça ? ............... » Voilà une vraie vérité qui me fait toujours couler des larmes de rires aux éclats ! ô Pays mon beau peuple, il faut vraiment que nous les Burkinabè, on s’arrête souvent, pas pour faire un virement, mais au moins voir où l’on va. L’estime de soi est un préjudice sorcier à notre morale et éducation sociale ; et qui nous justifie aliénation et autres infertilités. Et on s’appelle hommes et intègres ! hahahaaa...! m’ma yéé...

  • Le 21 juillet 2020 à 13:08, par LE MAITRE GOMYAAREE : PAYS SAN FOI NI LOIS En réponse à : Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

    STOP A L HYPOCRISIE
    AU FAVORITISME
    AU MENSONGE
    AU VOL
    A LA GABEGIE
    A LA MAL GOUVERNANCE
    AU NEPOTISME
    AU CLANISME
    ET VOUS VERREZ, SINON UN CHEF MENTEUR ET MAL INTRONISE COMMENT PEUT IL SE FAIRE ECOUTER ?

    PS OBSERVONS LA CRAINTE DE DIEU, L intégrité, LE MÉRITE NE SONT ELLES PAS LES VALEURS DE THOMAS SANKARA ?

  • Le 21 juillet 2020 à 15:06, par A qui la faute ? En réponse à : Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

    Seulement nous tournons autour du pot. Il y a problème de cohésion sociale parce des actes délibérés l’ont créé. Le désordre social ne s’explique pas par la pauvreté si le pays était vraiment sec ; c’est la pauvreté des uns dans un pays où la richesse des autres "serviteurs de l’état" pousse le pauvre à son dernier retranchement jusqu’à s’accaparer de la parcelle de son grand-père.
    Après on se remet au bon Dieu et aux chefs tratridionnels ?
    Nous devons tendre de plus en plus vers une politique de redevabilité et de responsabilité qui fait que les gens assument leurs actes, et les burkinabé se sentiront chez eux car dirigés par des gens qui leurs ressemblent.

  • Le 21 juillet 2020 à 16:27, par Ka En réponse à : Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

    Bonne initiative, impartiale et simplement citoyenne. Et je viens par ma modeste contribution dire que faute d’une institution de régulation sociale, comme il en existait dans nos sociétés traditionnelles il y aura toujours des divisions." Nos sociétés traditionnelles ne sont pas encore mortes, elles vivent, dictent nos réflexions et comportements, et elles sont un réservoir de sagesse encore utilisable pour redresser la barre de nos errements et de la mauvaise imitation du modèle occidental. Et madame la ministre mérite nos respects pour cette initiative qui devait couvrir a tous les chefs coutumiers sans distinction du petit au grand a travers tout le territoire : Nous verrons qu’avec un seul mot d’ordre commun des chefs coutumiers de toutes les ethnies, nos frères et nos enfants déguisés en terroristes cesseront leurs tueries. Organisons un concours national pour faire appel de propositions d’amélioration de notre démocratie sur la base des principes transversaux des différentes sociétés traditionnelles. Je parie que nous serions agréablement surpris. Un peuple en soi, renferme l’intelligence du grand nombre : Ce sont ses dirigeants qui doivent interroger leur aptitude à le diriger. Celui qui dirige un pays qui part d’élection calamiteuse en élection calamiteuse autorise que l’on doute soit de sa bonne foi, soit de sa compréhension profonde de son peuple. Ce sont des petits politiciens aux petits pieds qui sont venus opposer les peuples. Sinon depuis la nuit des temps, le vivre ensemble était la règle No1 dans une vie de chaque Burkinabé. Mais à la recherche du pouvoir régionale de chaque politicien aux petits pieds à changer la donne. Madame la ministre, en ayant commencé votre initiative a Koudougou le fief des Naaba Bèga et Bébila les enfants de Naaba Koutou, vous avait déjà été béni par les ancêtres avant de commencer votre initiative qui est louable..

  • Le 23 juillet 2020 à 17:31, par SOUS LA CROIX En réponse à : Cohésion sociale au Burkina Faso : Le gouvernement engage l’autorité des chefs coutumiers et traditionnels

    BONNE INITIATIVE !
    pourvu qu’elle ne soit pas détourner à d’autre fins.
    dans un passer très récent,lors du coup d’État ,la digue n’a pas céder grâce en parti à ce rempart.Le mogho naaba bien que ne représentant pas toute le Faso , a su incarner en ce moment une position médiane voir impartiale ce qui a permis aux belligérants de se réunir chez lui et cela nous a éviter le pire.
    Que chacun se pose la question si la médiation chez le mogho naaba avait échoué qu’elle tournure aurait pris les évènements ? les dégâts seront incalculables et importantes.
    on n’a évité la destruction de OUAGA , des pertes en vie humaines, un conflit dans la durée.
    Qu’il crée un cadre institutionnel et que institution ait un toilettage représentatif de tous les chefferies du pays.elle pourait jouer un role de chambre avec pouvoir de proposition,de consultation, de recommandation et de mediation.Ses membres doivent être apolitiques.

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