Prolifération des écoles privées dans la santé : Quand l’Ordre des médecins éveille le gouvernement de sa somnolence !
Combien d’écoles privées en santé comptent, à ce jour, le Burkina, et combien répondent-elles aux exigences ? Question à mille dollars !
En tout cas, ces dernières années, même aux coins de la rue, des publicités en la matière se vivent et même à agacement. Des affiches ou publicités, parfois décousues ; tant dans la forme (même les endroits interdits d’affiches sont utilisés) que dans le fond (des fautes parfois inimaginables pour des structures qui se veulent sérieuses) donnent à réfléchir sur ce que certains individus pensent de ce domaine sensible.
C’est en cela qu’il faut féliciter l’interpellation de l’Ordre national des médecins, le lundi, 13 juillet 2020 à la faveur d’une audience avec le Premier ministre. Cette organisation s’est inquiétée de la prolifération des écoles privées de médecine et de pharmacie. « Nous avons pensé que pour garder la qualité des médecins formés au Burkina, il est impératif que chaque promoteur (privé) puisse respecter un cahier de charges et nous ne voulons pas qu’on s’amuse sur cette question, car nous ne voulons pas inscrire au tableau de l’Ordre, des médecins insuffisamment formés », rapporte le confrère de l’Agence d’information du Burkina des propos du président de l’Ordre national des médecins du Burkina, Dr Charlemagne Ouédraogo, au sortir de l’audience. Les hôtes ont souhaité que le Premier ministre soit très attentif aux dossiers y relatifs pour ne pas laisser proliférer des écoles qui vont donner une formation au rabais.
Cette sortie de l’Ordre national des médecins du Burkina vient confirmer l’inquiétude qu’avaient, jusque-là, et malheureusement, nourrie certains citoyens face à ce qui se laisse voir dans le domaine. Il suffit d’arpenter certaines ‘’écoles de santé’’ et/ou d’écouter le raisonnement de certains pensionnaires de ces établissements pour mesurer le danger auquel, peuvent être exposées les populations. Il faut donc arrêter l’élan pendant qu’il est encore temps et interpeller les uns et les autres que ce domaine n’est pas un lieu commerce. Du moins, il ne devrait pas l’être. Le gouvernement ne doit nullement s’accommoder ou se rendre complice d’une telle situation au détriment des populations.
Au-delà même de la santé, cette interpellation de l’Ordre national des médecins du Burkina vient interroger sur la place du contrôle des établissements et écoles de façon générale au Burkina. S’il faut se féliciter à ce dernier niveau de la publication (parfois) de la liste des écoles non-recommandables, il n’en demeure pas moins que la préoccupation mérite d’être prise encore, plus au sérieux, par les dirigeants.
Ce sont des domaines à impact social très important qui ne doit souffrir d’aucun laxisme de la part de l’Etat. Il s’agit de la vie des populations et de l’avenir même du pays. Au non-respect des normes requises, s’ajoute le côté de plus en plus vénal de l’école. Chaque promoteur semble fixer la scolarité au gré de ses propres caprices, et pis, sans incidence sur la rémunération de ses enseignants. Conséquence, tout s’affaisse sur les apprenants et les parents.
C’est pourquoi faut-il espérer que cette voix de l’Ordre national des médecins du Burkina sonne comme une piqûre de rappel au gouvernement qu’il y a des domaines dans lesquels, on ne somnole pas. Ça y va de sa crédibilité, de son sérieux et de sa perception du pays. La santé et l’éducation sont de ces domaines-là. C’est même, et juste, une question de bon sens !
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 17 juillet 2020 à 07:58, par sidpanongo En réponse à : Prolifération des écoles privées dans la santé : Quand l’Ordre des médecins éveille le gouvernement de sa somnolence !
Sans être du domaine, je suis parfois perplexe de constater que ce phénomène d’école privée en santé et dans bien d’autres domaines à haute technicité est l’apanage de notre pays. En effet, chez tous nos voisins ,on ne retrouve pas cette situation.
L’ordre des médecins a bien fait de rappeler que le gouvernement doit veuillez à la qualité des output de ces écoles. Parfois , il y’a lieu de poser des questions sur la capacité de ces promoteurs à équiper convenablement ces écoles si l’état lui même n’arrive pas à le faire malgré l’appui des partenaires internationaux . Ex les équipements nécessaires aux laboratoires ou aux travaux pratiques dans le cas des séries scientifiques ou techniques . Du coup , les enseignements ne peuvent être qu’incomplète . C’est pourquoi, je penses que l’ordre des médecins à bien fait de réagir sur cette question qui concerne beaucoup de domaine et pose la nécessité d’une réflexion globale sur notre système éducatif.
2. Le 17 juillet 2020 à 08:27, par nekrenoma En réponse à : Prolifération des écoles privées dans la santé : Quand l’Ordre des médecins éveille le gouvernement de sa somnolence !
Bravo à l’ordre pour cette interpellation ! En effet, ce n’est même pas l’existence du cahier des charges qui est le plus urgent ! C’est vrai qu’il faut un cahier des charges ! Qui couvre l’entièreté des services offerts. Mais le plus important, c’est le contrôle du respect des cahiers des charges. Un ami malien m’a raconté ce qui s’est passé au Mali. Les écoles ont proliféré, le contrôle n’a pas suivi , pourquoi ? les contrôleurs sont corrompus ! Dans ces conditions, rien de bien ne peut être fait. Il faut donc tout faire, pour qu’une école ne respectant pas les conditionnalités au départ ne puisse ouvrir. Si elle ouvre, elle va tout faire pour fonctionner. et c’est cela qui entraîne les mesures non vertueuses. Bravo à l’ordre et qu’il soit très regardant
3. Le 17 juillet 2020 à 10:35, par Nancy Lorrain Traoré En réponse à : Prolifération des écoles privées dans la santé : Quand l’Ordre des médecins éveille le gouvernement de sa somnolence !
"Ne pas laisser proliférer des écoles qui vont donner une formation au rabais."
En voilà un enjeu d’envergure.
Malheureusement c’est déjà le cas même dans nos grands centres hospitaliers et autres cliniques privées. Ces dernières sont en réalité des épiceries où le seul souci c’est de se faire du fric : chacun voulant rouler dans une V8 ou V10, et avoir une grosse villa à Ouaga 2000.
Au diable le serment d’Hippocrate !
Parallèlement et après lecture de cet article signé "Oumar L. Ouédraogo", Lefaso.net se devrait la même exigence dans le chef de ses journalistes pour des productions de qualité. Relisez-vous et faites-vous relire et corriger les fautes indignes de votre rang, M. Ouédraogo..! Surtout quand vous dénonciez "le rabais" dans la formation. Sans rancune, monsieur.
Le 17 juillet 2020 à 14:33, par Souli En réponse à : Prolifération des écoles privées dans la santé : Quand l’Ordre des médecins éveille le gouvernement de sa somnolence !
Nancy Lorrain Traoré, j’ai lu et relu mais je ne vois pas de quoi fouetter un chat. A part un ’’de’’ qui a été sauté quelque part. Peut-être aussi que c’est la compréhension.
4. Le 17 juillet 2020 à 12:11, par sheikhy En réponse à : Prolifération des écoles privées dans la santé : Quand l’Ordre des médecins éveille le gouvernement de sa somnolence !
Tout est en train de devenir mercantile au Faso. EN ce qui concerne la santé, après la privatisation de la formation des infirmiers, on passe à celle des médecins. Mais qu’est-ce qui sera fait pour suivre l’initiative de l’ordre quand on connait le Faso d’aujourd’hui ou la corruption est partout. Regardez la prolifération des cliniques privées. On ouvre maintenant les offiicines comme des boutiques dans les quartiers. C’est vrai que le besoin est là, cela ne doit pass donner lieu à une arnarchie qui constituera un danger pour la population.
5. Le 17 juillet 2020 à 15:59, par Le citoyen En réponse à : Prolifération des écoles privées dans la santé : Quand l’Ordre des médecins éveille le gouvernement de sa somnolence !
Merci à FASONET pour cet article d’interpellation et en écho à la sortie de l’ordre des médecins. C’est ensemble que nous allons arriver à résoudre les gros problèmes du pays.