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Projet Norad sur le développement du jeune enfant : Des journalistes à la découverte des interventions sur le terrain

Publié le vendredi 10 juillet 2020 à 13h30min

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Projet Norad sur le développement du jeune enfant : Des journalistes à la découverte des interventions sur le terrain

L’Unicef en collaboration avec le Réseau d’Initiatives de journalistes (RIJ) a organisé du 8 au 10 juillet 2020, une sortie terrain à Zorgho, dans la province du Ganzourgou, région du Plateau central.

Le projet Norad (Agence norvégienne de développement) est mis en œuvre par Unicef Burkina Faso, Mali et Niger. Au plan national, il couvre la région du Plateau central et vise à renforcer les capacités nationales en matière de santé, nutrition et éducation, en vue de la mise à l’échelle d’une offre holistique de services de qualité pour le développement du jeune enfant. Selon le mécanisme de mise en œuvre, l’Unicef a utilisé les structures préscolaires à base communautaire appelées les Bisongo.

Séance d’éducation nutritionnelle

Ciblant entre autres, 15 000 enfants à travers 17 Bisongo de la province du Ganzourgou, le projet s’illustre depuis 2019 à travers des activités de santé-nutrition, d’éducation, d’hygiène et assainissement. Il s’investit aussi dans les activités de protection notamment avec l’opération spéciale d’établissement d’actes d’état civil pour les enfants de 0 à 6 ans. Afin de toucher du doigt les interventions dudit projet, l’Unicef en partenariat avec le RIJ a organisé du 8 au 10 juillet 2020, une sortie avec des hommes de médias dans la commune de Zorgho.

Au premier jour, le cap est mis sur Lelkoom, un village situé à 12 km de Zorgho où une séance d’éducation nutritionnelle a réuni autour de la chargée de suivi de IBFAN pour le projet « Kombi Zo (amis des petits enfants) », un groupe de femmes. A l’issue de cette activité qui a duré une vingtaine de minutes, Mme Eveline Baziomo a justifié l’objet de son déplacement : « je suis là pour faire le suivi des activités que nous avons confié aux organisations à base communautaire ».

De 0 à 6 mois, il faut donner uniquement le lait maternel au nourrisson

Ainsi, au niveau de la nutrition, les activités sont organisées en trois groupes dont l’animation de groupes d’apprentissage et de suivi des pratiques d’alimentation des nourrissons et du jeune enfant (GASPA). Selon la chargée de suivi de IBFAN à partir de six (06) mois, un bébé a besoin d’autres aliments variés en plus du lait maternel. Son régime alimentaire devrait comprendre une bouillie enrichie en protéine, des légumineuses et des fruits, ainsi que du poisson, des œufs, de la viande ou des produits laitiers afin de lui donner les vitamines et les sels minéraux nécessaires.

Les GASPA sont repartis en trois groupes, selon la chargée de suivi des activités de la province, Honorine Baziomo

A ce jour, le projet Kombi Zo couvre 215 villages dans la province du Ganzourgou dont six « 06 » GASPA par village avec l’appui technique et financier de l’Unicef. A long terme, il ambitionne couvrir toute la province. Mais déjà, les habitudes des femmes ont changé. Le taux de l’allaitement exclusif qui était de 2% est passé à plus de 20%. Le phénomène de la malnutrition a également connu une baisse vertigineuse. N’eut été certaines contraintes, cette nouvelle donne serait encore plus reluisante. « En Afrique, quand on prépare le soir, la viande revient au chef de famille. Pourtant dans nos messages, on conseille aux femmes de donner cet aliment aux nourrissons en plus des œufs, du yaourt ou le lait de vache. Il y a des chefs de famille qui trouvent que c’est trop exagérer », témoigne l’animatrice Sophie Kaboré.

Malgré cette difficulté, Abanatou Cissao qui a acquis des connaissances nutritionnelles dit du grand bien du GASPA. « Avant, je m’y prenais mal avec mon bébé. Maintenant, j’ai été bien édifiée grâce aux séances d’animation sur la nutrition. Certes, on ne peut pas donner à l’enfant tout ce qu’il a besoin pour sa pleine croissance mais on fera le nécessaire », a confié la mère de deux garçons. Elle est disposée à partager son expérience avec « ses coépouses ».

Les techniques de nutrition n’ont plus de secret pour Abanatou Cissao

Après Lelkoom, l’équipe s’est rendue à Gonkin, un village situé à environ 5 km de Zorgho. Les hôtes du jour ont été accueillis par le maire de la commune de Zorgho, Toukoumnogo Jacques Kaboré. Le siège de Bisongo de Gonkin a servi de cadre d’échanges avec les hommes de médias. Dans ce village, tous les enfants ont bénéficié gratuitement de l’établissement d’extrait d’acte de naissance et ce grâce à la synergie d’action entre le projet Norad et les autorités locales.

« Le rôle de la mairie dans les établissements d’acte de naissance a consisté à recevoir les papiers de la préfecture et d’établir ces actes de naissance. C’est une très belle initiative parce que certains enfants même continuent jusqu’au primaire sans acte de naissance et c’est regrettable. Un tel projet vient enlever beaucoup d’épines de nos pieds », a signifié le maire.

15 000 actes de naissance ont été délivrés

Contrairement à Gonkin, beaucoup d’enfants sont privés d’acte de naissance dans d’autres villages de la région du Plateau-Central. En exemple, le bourgmestre de Zorgho a cité le village de Souka. Des dispositions seront prises pour pallier cette situation. Harouna Kaboré chef de famille, de son côté, a exprimé sa reconnaissance à l’Unicef dont les actions ont permis à 10 de sa progéniture d’avoir des extraits de naissance. Approché, l’administrateur protection de l’enfant à l’Unicef, Ali Sawadogo, a affirmé que l’objectif de 15 000 actes délivrés est largement atteint en ce qui concerne l’enregistrement des naissances pour les enfants de 0 à 6 ans. De ce fait, M. Sawadogo a remercié Norad et souhaité la poursuite de son appui pour permettre d’étendre cette opération à toutes les régions du Burkina Faso.

Remise symbolique d’acte de naissance

L’acte de naissance est le tout premier élément protecteur des droits de l’enfant. Et pour être conforme avec les objectifs de développement durables (ODD), l’Unicef entend tenir la promesse de l’enregistrement universel des naissances et garantir une identité juridique à chaque enfant d’ici à 2030.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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