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Mohamed Moussa, DG ASECNA : « Notre agence garantit la circulation aérienne plus flexible et permet aux compagnies aériennes d’économiser en carburant »

Publié le mercredi 8 juillet 2020 à 12h30min

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Mohamed Moussa, DG ASECNA : « Notre agence garantit la circulation aérienne plus flexible et permet aux compagnies aériennes d’économiser en carburant »

(Agence de presse panafricaine) -En exclusivité, notre agence de presse livre ici l’entretien exclusif que lui a accordé le DG l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar sortant ? de l’ASECNA, non sans que ce dernier ne décline enjeux et perspectives attachés à la gestion du ciel africain tout en permettant aux états-membres de disposer de ressources humaines aguerries pour l’aiguillage et éviter ainsi à ceux-ci des catastrophes aériennes onéreuses à plus d’un titre.

(App) -Arrivant au terme de votre mandat, quel bilan pouvez-vous en dresser ?

Mon bilan peut être bâti sur les quatre axes suivants :

Au plan technologique et de l’exploitation,

– la mise en œuvre du guidage radar qui permet aujourd’hui à l’Agence de rendre un service de contrôle de la circulation aérienne plus flexible et de permettre aux compagnies aériennes d’économiser en carburant ;

– la mise en œuvre de l’ADS-B qui permet d’assurer la surveillance de l’ensemble de l’espace aérien (16 millions de kilomètres-carrés) géré par notre Agence ; ce qui a valu à l’ASECNA la reconnaissance de la faitière mondiale des fournisseurs de service de navigation aérienne (CANSO) ;

– les études très avancées dans la mise en œuvre du SBAS qui a amené l’OACI à ériger l’ASECNA en fournisseur de services SBAS pour l’Afrique ;

Au plan stratégique, la promotion du Ciel Unique Pour l’Afrique (CUPA) qui va permettre à terme d’unifier tout l’espace aérien africain en termes de contrôle de la navigation aérienne ;

Au plan des ressources humaines et des relations professionnelles, un bilan social très apprécié ;

Au plan financier, la remise à flot des finances de l’Agence qui, il est bon de le rappeler, étaient mal en point à ma prise de fonction en janvier 2017. Ceci a comme corollaire la confiance retrouvée des bailleurs de fonds avec le financement en cours du PSE 2018-2022 qui se chiffre à plus de 400 milliards de FCFA.

(App) -Au demeurant ce terme induit l’ouverture d’un nouveau mandat qui appelle des candidatures plurielles et dont la vôtre, pensez-vous pouvoir en briguer un supplémentaire ?

Je tiens tout d’abord à remercier le Président de la République du Niger, Son Excellence Issoufou Mahamadou, pour la confiance renouvelée en ma modeste personne, en présentant ma candidature pour briguer un second mandat à la tête de l’Agence. Mes remerciements vont également à l’endroit de Son Excellence le Président Macky Sall, Chef de l’Etat du Sénégal et de Son Excellence Umaro Sissoco Embaló, Chef de l’Etat de la Guinée Bissau pour leurs décisions de parrainer ma candidature.

Le choix et le parrainage de ma personne pour briguer à nouveau la direction générale de l’ASECNA découle d’une satisfaction des résultats de mon mandat en cours, par les trois chefs d’Etat. Compte tenu de ces considérations, je me vois boosté pour briguer un deuxième et dernier mandat afin de consolider l’encrage panafricain de l’Agence, asseoir définitivement la mission de fournisseur de service SBAS pour l’Afrique et enfin poursuivre le renforcement des fondamentaux économiques et financiers de l’Agence, notamment dans la période de l’après covid-19. Ce sont trois challenges majeurs, qui à eux seuls, justifient l’intérêt d’un second mandat.

(App) -Au-delà des enjeux diplomatiques généralement de mise et fort de votre expérience, pouvez-vous entrevoir un favori pour le poste que vous occupez jusqu’alors ?

C’est la prérogative des États de désigner, parmi les candidats, celui qui leur paraît le plus qualifié pour conduire l’ASECNA, une organisation internationale qui fait déjà la fierté de l’Afrique dans un domaine stratégique et de haute technologie. Il faut savoir que les notions de compétences, de sens du commandement et de la qualité du projet pour l’Agence sont déterminantes. J’ai l’avantage d’avoir un bilan sur lequel repose le choix de mon pays, le Niger, pour présenter de nouveau ma candidature. En effet, les textes en vigueur prévoient un mandat de quatre (4) ans, renouvelable une seule fois. Avec mes quarante-cinq (45) ans d’expérience aéronautiques, je crois avoir un dossier solide pour relever ce défi. J’en profite pour remercier mes équipes et l’ensemble du personnel de l’ASECNA, qui m’ont aidé à réussir ce premier mandat.

(App) -Peut-on penser que le siège sous régional induise quelque avantage pour un candidat originaire du pays qui l’abrite ?

L’ASECNA ne s’est jamais retrouvée dans l’hypothèse que vous évoquez. Le Sénégal a toujours attaché une très haute importance à l’ASECNA sans avoir jamais eu besoin de présenter de candidat. Et, ceci, bien que les textes ne l’interdisent pas. En tout état de cause, tout candidat doit s’adresser à chaque Etat membre qui dispose du même pouvoir de désignation du Directeur Général que les autres. Chaque pays a une voix. L’élection du directeur général de l’ASECNA est un modèle de démocratie achevée depuis 1998, début du système de candidatures pluralistes. Il y a, à chaque fois, au moins trois candidats et souvent cinq (5) candidats. Lors de mon élection en 2016, il y avait cinq candidats : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Niger. Mon profil avait été jugé parfait et pour la première fois une élection avec plusieurs candidats a été remportée dès le premier tour de vote. J’espère rééditer cet exploit.

(App) -Avec la pandémie de la covid-19, le trafic aérien a été fortement perturbé, peut-on envisager qu’il devienne rapidement saturé avec la reprise des vols commerciaux dans bon nombre de vos pays membres qui ont également adopté la libération de leur espace aérien ? Dans cette éventualité, qu’envisage de faire votre organisme commis à l’aiguillage du ciel ?

L’ASECNA est prête à tout moment pour une pleine reprise du trafic aérien. Nous avons le personnel qualifié qu’il faut ainsi que les équipements techniques adéquats. Une saturation du trafic aérien n’est donc pas envisageable à court moyen et long terme.

D’ailleurs, depuis et malgré le déclenchement de cette pandémie, nous avons continué d’assurer, avec régularité et professionnalisme, notre mission régalienne de fourniture de service de sécurité de la circulation aérienne dans la totalité des espaces aériens confiés par le Etats membres.

Entretien mené par Nyobe Nyobe pour (App)

Agence de presse panafricaine

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