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Fatimata Diallo : Portrait de la championne du lait à Dori

Publié le mardi 7 juillet 2020 à 22h00min

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Fatimata Diallo : Portrait de la championne du lait à Dori

A Dori, le lait a un visage féminin. Et c’est Fatimata Diallo. A la tête de la laiterie de la coopérative Suudu Kosam Seeno, cette Burkinabè d’origine malienne a su redonner espoir à une vingtaine de femmes, malgré l’insécurité qui secoue le Sahel. Portrait.

Tout est parti d’une tontine entre dix femmes : 5 000 F chacune et le montant est réparti à la fin de chaque mois. Au bout d’un moment, cette formule n’enchante plus Fatimata Diallo, qui propose aux autres membres d’acheter des vaches laitières avec la somme collectée. Et petit à petit, le petit cheptel va inspirer à la responsable, l’ouverture d’une mini -laiterie. Suudu Kosam Seeno (la maison du lait du Séno, en langue fulfuldé) voit le jour en 2015.

Un melting pot

« Au départ de l’aventure, se remémore Fatimata, nous étions trois femmes. Le premier jour, nous avons commencé avec sept litres, le deuxième jour avec dix litres et le jour d’après avec quinze litres de lait ». Aujourd’hui, la mini-laiterie s’approvisionne auprès des éleveurs qui apportent entre 2 et 10 litres de lait par jour et produit entre 60 et 100 litres de lait quotidiennement. Elle emploie 21 femmes réparties en trois groupes, qui se relaient chaque mois. On y trouve des Peuls, des San, des Bobo et des Mossé comme la jeune Awa, qui a fui l’insécurité dans le Sanmatenga avec son financé, pour se retrouver à Dori en quête d’un mieux-être.

Au siège de la laiterie

Des produits appréciés au Niger

A Suudu Kosam Seeno, on trouve du lait frais en sachet, soit transformé en yaourt, fromage, beurre, gapal (un produit à base de yaourt et de farine de petit mil), dèguê. La mini-laiterie produit aussi du couscous séché et du savon. Ses principaux clients sont les alimentations mais aussi les particuliers de passage à Dori ou résidant dans les autres villes du pays. A l’extérieur, les produits de la laiterie sont très prisés au Niger, nous confie la première responsable Fatimata Diallo.

Les difficultés

Durant son parcours, la mini-laiterie a bénéficié de plusieurs appuis. Des réfrigérateurs solaires et des emballages d’une valeur de 4 millions de la Chambre de commerce, un réfrigérateur vitré et des emballages de l’Union nationale des mini-laiteries, du matériel de l’Agence pour la promotion des exportations, etc. Certes, la laiterie est équipée de deux plaques solaires, mais Fatimata Diallo confie que la situation est intenable avec les nombreuses coupures d’électricité dans la ville. 

Fatimata Diallo, lauréate en 2018 à la première édition du Salon de l’élevage du Burkina Faso

Outre cela, la première responsable indique qu’en saison sèche, la demande est forte mais les vaches produisent très peu ; alors qu’en saison pluvieuse, les vaches produisent en abondance avec une faible demande des clients. La situation sécuritaire précaire dans la région du Sahel rend souvent difficile l’approvisionnement auprès des éleveurs dans les localités environnantes. Sans oublier le Covid-19 qui a occasionné un arrêt des activités pendant près de trois mois.

Un modèle

Suudu Kosam Seeno et sa présidente inspirent et sont un modèle pour les autres femmes qui croient au pouvoir de la femme. Cette détermination a valu à Fatimata d’être sacrée lauréate en 2018 à la première édition du Salon de l’élevage du Burkina Faso, avec son gapal. Elle a même participé au Salon de l’élevage en France. Une expérience enrichissante qui lui a permis d’introduire le fromage à base de lait de chèvre à Dori. Lire la suite sur yenenga.net

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