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Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

Publié le vendredi 3 juillet 2020 à 22h43min

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Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

L’Association de solidarité et d’amitié Burkina Faso – Cuba / Amérique latine (ASAC-BF/AL) a animé une conférence de presse, ce vendredi 3 juillet 2020, pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles ses membres vivent depuis leur retour du pays de Fidel Castro en 1992. Abandonnés à eux-mêmes, ces anciens étudiants envoyés à Cuba par le Conseil national de la révolution (CNR) en 1986 broient du noir entre chômage et difficultés de reconnaissance de leurs diplômes, et ce depuis l’assassinat du père de la révolution burkinabè, le 15 octobre 1987. Pour rendre hommage à leur défunt bienfaiteur, c’est au Mémorial Thomas-Sankara qu’ils ont animé le point de presse pour exiger du gouvernement un dédommagement pour les préjudices subis depuis 1992, la reconnaissance de leurs diplômes et la reconstitution des carrières de leurs camarades admis à la Fonction publique, etc. C’était en présence de l’ambassadrice de Cuba au Burkina Faso.

C’est ce vendredi 3 juillet 2020 que l’Association de solidarité et d’amitié Burkina Faso – Cuba /Amérique latine (ASAC-BF/AL) a animé un point de presse au Mémorial Thomas-Sankara pour décortiquer les difficultés dans lesquelles ses membres vivent depuis leur retour au bercail en 1992. Face aux hommes de médias, ces anciens étudiants du Burkina Faso à Cuba se disent laissés à eux-mêmes par les autorités du pays, depuis la mort de Thomas Sankara qui les avait envoyés à Cuba pour des études dans 38 profils différents. C’est pourquoi, ils ont choisi d’animer leur conférence de presse au mémorial dédié au père de la révolution burkinabè. Les organisateurs ont profité de l’occasion pour faire un dépôt de gerbes de fleurs et se recueillir au pied de la statue de l’ancien président du Faso.

Malgré les difficultés rencontrées, l’ASAC-BF/AL s’est toujours montrée solidaire envers ses membres et envers certaines personnes vulnérables. En effet, elle est venue en appui à ses membres qui sont au chômage, a organisé un don de sang et apporté un apport financier aux sinistrés du 1er septembre 2009 et aux blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. « Récemment, dans la lutte contre la maladie à coronavirus, nous avons accompagné le gouvernement avec la distribution gratuite de 3 000 masques aux populations vulnérables de la ville de Ouagadougou », a déclaré le premier responsable et porte-parole de l’association, Stanislas Damiba.

Se présentant comme les porte-flambeau des idéaux de Thomas Sankara, les membres de l’association ont symboliquement planté un baobab pour, disent-ils, immortaliser les idées et les œuvres de Thomas Sankara, car le baobab est un symbole d’éternité.

Sur 600 étudiants burkinabè envoyés à Cuba en 1986, seulement 249 sont intégrés dans la Fonction publique. Ces derniers rencontrent d’énormes difficultés liées à l’équivalence de leurs diplômes. 275 anciens étudiants sont au chômage. L’association déplore 76 décès dont cinq suicides. Pour le président de l’ASAC-BF/AL, Stanislas Damiba, toutes ces difficultés sont liées à leur situation précaire causée notamment par leur proximité avec Thomas Sankara et ses idéaux.

Après plusieurs tentatives pour rencontrer Blaise Compaoré quand il était toujours président du Faso, les requêtes sont restées infructueuses, malgré des déclarations officielles favorables. Toujours selon Stanislas Damiba, ils ont rencontré le Médiateur du Faso, la commission nationale d’organisation de la Journée nationale du pardon ainsi que bien d’autres structures et des personnes ressources pour expliquer les difficultés qu’ils vivent. Répondant aux questions des journalistes sur un possible recours en justice, les conférenciers du jour estiment que l’idée est bien, mais elle sera leur ultime recours en cas de nouvel échec. Stanislas Damiba précise aussi qu’un dossier est également en cours de traitement au Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN).

« Nous subissons toutes sortes de négligences, de dénigrements et parfois même de menaces arbitraires, tout simplement parce que nous avons fait nos études à Cuba sous la Révolution. Pourtant, nous faisons le même travail avec professionnalisme et détermination, et nous sommes sous-employés. Il faut signaler que l’homologation qui permet la reconnaissance de nos diplômes sur le plan national a été signée en 2017, soit 28 ans après notre arrivée au pays. Cela a été un frein pour certains d’entre nous qui pouvaient participer aux concours de la Fonction publique », a déploré Stanislas Damiba.

Ainsi, l’association félicite le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et son gouvernement pour tous les efforts fournis pour le développement du pays, malgré le contexte très difficile que traverse le Burkina Faso. Tout en rendant hommage aux victimes des attaques terroristes et aux Forces de défense et de sécurité (FDS), ils appellent le chef de l’Etat à doter les FDS de moyens nécessaires et adéquats pour mettre définitivement fin aux attaques terroristes sur le sol burkinabè.

Les membres de l’ASAC-BF/AL invitent également l’Etat burkinabè à lutter véritablement contre le terrorisme sur toutes ses formes, à prioriser le dialogue avec tous les partenaires pour une bonne cohésion sociale. Enfin, l’association invite tous les Burkinabè à faire preuve de justice sociale et d’amour pour la patrie, et à aller vers une réconciliation vraie et sincère.

La cérémonie a pris fin par une marche silencieuse qui a conduit les membres de l’association au ministère des Affaires étrangères où un mémorandum a été remis au ministre Alpha Barry. Ils sont ensuite allés au Premier ministère où une lettre ouverte adressée au président du Faso a été remise.

Mamadou ZONGO (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 juillet 2020 à 18:52, par Made En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Burkina est devenu doux hein, quand Blaise était aux affaires, vous étiez ou ?

  • Le 3 juillet 2020 à 19:06, par Boly M. En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Courage et félicitations pour votre résilience !... Seule la lutte libère !

  • Le 3 juillet 2020 à 23:40, par Nabiiga En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Je suis très sympathique à la situation à votre situation car très compréhensible. Dans un premier temps, j’ignore pourquoi les diplômes cubains ne sont pas reconnus au Burkina-Faso. Il n’y a pas de comparaison aucune ; le niveau et la profondeur des programmes cubains sont beaucoup plus élevés que ceux de France même, encore moins le Burkina. C’est inconcevable qu’ils peinent à trouver du travail à cause de leur diplômes. Cela étant dit cependant, si vous avez constaté ce problème, que fallait-il faire ? Fallait-il se constituer en partie plaignante et restes bras-croisés à ne rien faire depuis l’avènement du soi-disant gouvernement de rectification ? Vous êtes rentrés du Cuba il y a longtemps, vous avez constaté que le Burkina n’acceptait vos diplômes, pourquoi vous ne vous êtes recyclés ? Vous pouviez le faire en vous inscrivant aux autres programmes des universités locales ou même de la sous-région. Restez à ne rien faire en attendant que le gouvernement qui a assassiné votre mentor Sankara, reconnaisse vos diplômes et un rêve que vous ne pouvez pas vous permettre. Pas trop tard, inscrivez-vous pour vous recycler.

    • Le 4 juillet 2020 à 13:05, par SOME En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

      Non Nabila. Je suis entièrement d ´accord avec ton analyse mais je suis obligé de ne pas accepter ta conclusion. Effectivement rares sont les pays qui peuvent se targuer d’atteindre le niveau de la qualité de la formation de Cuba. Même les américains bénéficient du système éducatifs américains et sur le sol américain malgré l’embargo américain.
      Quant à ton reproche de ne s’être pas recyclés, c’est tout simplement les inviter à aller se soumettre et donner raison au gouvernement. Cela détruit toute ton argumentation précédente. Cela revient à leur dire : Recyclez vous, normalisez vous, entrez dans les rangs et acceptez tout. Ne luttez plus et acceptez la version officielle de la fin de la révolution.
      SOME

  • Le 4 juillet 2020 à 00:39, par Kouda En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Courage à vous car vous avez subi trop d’injustices et il vous faut absolument réparations, aussi bien pour ceux qui ont été intégrés à la fonction publique que pour les autres laissés sur le carreau. C’est l’Etat du Burkina Faso qui vous a envoyés en formation à Cuba. Il ne peut pas vous abandonner ainsi, refuser de reconnaitre vos diplômes pour vous permettre de vivre de vos connaissances et compétences. Ce qui est paradoxal, c’est que tout le monde loue le savoir-faire des médecins et autres personnels de santé cubain. Quelle hypocrisie.
    N’accordez aucune considération à des idiots comme Made que leurs propres mechanceté et bêtise finiront par bouffer un jour, plus tôt qu’ils ne le pensent, s’ils ne se ravisent pas à temps.

  • Le 4 juillet 2020 à 07:33, par Burkinbila En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Félicitation a la libre expression burkina faso est devenu la poubelle .on dit ce que pense et il ya rien. Chapeau bas aux dirigeant. C’EST la vraie democracy qui se construit. 🙏🙏🏃‍♂️🏃‍♂️

    • Le 4 juillet 2020 à 22:13, par Zitai En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

      @burkinbila !

      Chapeau bas vraiment à nos dirigeants dont certains étaient 1er ministre ou président de l’assemblée nationale mais en dépit de ça, ces "gamins diplômes" étaient marginalises. Et le restent encore pour le plus grand nombre.
      Tout ça parce que c’est le CNR qui les a envoyé à Cuba ?

  • Le 4 juillet 2020 à 08:50, par bonneton En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Félicitations les Amis
    Siempre el 26 !
    Continuons la lutte, Venceremos
    Seremos como el Ché

  • Le 4 juillet 2020 à 08:56, par k Prosper En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Courage a vous les camarades svp n’oubliez pas avec un gouvernement tout avance a petit pas donc soyez patient et avec un suivi , ensemble nous construirons notre patrie

  • Le 4 juillet 2020 à 10:06, par bwaza En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Vous avez notre soutien indéfectible. Seule la lutte paye. La Patrie ou la Mort , nous Vaincrons !

  • Le 4 juillet 2020 à 10:59, par Baye Babou En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Il y en a qui sont bien deh ! Vingt-huit ans après, il faut les dédommager. De quoi ? D’avoir eu le privilège de faire des études à Cuba aux frais du contribuable. Comme dit Made, Burkina est devenu doux.

    • Le 4 juillet 2020 à 12:03, par ladji En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

      Mes chers frères il faut éviter d’idéologiser les problèmes. Vous auriez pu saisir cette occasion unique pour mettre une fois de plus en valeur le savoir faire des 275 d’entre vous qui sont toujours au chômage. Je souhaite qu’un journaliste fasse un vrai article sur ce potentiel qui dort en vous à partir de votre mémorandum. Qu’est que ces frères peuvent apporter de meilleur à la nation et comment les aider à le faire avec honneur et dignité. C’est ça la vrai question, le reste c’est du blablas et de l’idéologie. Action, ACTIONS, on a perdu trop de temps dans le narcissisme stérile et nous faisons du surplace. Ce que nous faisons doit avoir une valeur ajoutée. Désarmons la haine, aimons nous Chers compatriotes, le pays peut progresser plus rapidement si nous valorisons le bon de chacun. Nous sommes devenus à mon sens un peu négatifs. Posons le problème et trouvons les solutions. Nous parlons souvent trop en oubliant le problème et donc pas de solution, parce que le vrai problème est mal identifié suite au plaisir du verbiage souvent creux que nous ont refilé nos cousins. Il y’a quatre agronomes à valoriser, il y a 4 décorateurs d’intérieur à placer..........

    • Le 4 juillet 2020 à 12:51, par SOME En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

      Je ne rentre même pas dans le détail, mais je te rappelle qu’il y en a qui ont été dédommagé 50ans après et en plus ils savent qu ils avaient et qu’ils ont toujours tort
      SOME

  • Le 4 juillet 2020 à 12:30, par Moro En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Pour celui qui connait ces jeunes qui ont fait Cuba on comprend bien le sens de cette lutte. C’est pourquoi la réconciliation est un problème assez complexe dans ce pays car beaucoup de burkinabé ont subi des préjudices très diversifiés. Au délas des hommes politiques, beaucoup de nos compatriotes souffrent dans leur chair dans le silence..

  • Le 4 juillet 2020 à 13:08, par GOMYAAREE : PAYS SANS LOIS En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    AU BURKINA FASO ON DÉTESTE CELUI QUI CONNAIT QUI SAIT.
    C EST CA LA MECHANCETE LA JALOUSIE LA SORCELLERIE LE MENSONGE LA CALOMNIE LA médisance LE dénigrement, ETC.

    PS DU COURAGE

  • Le 4 juillet 2020 à 13:15, par SOME En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Cambrerons et amitose, vous savez de toutes façons que vous avez raison et ce à tous les niveaux. Vous savez quelles sont les vraies raisons de votre malheur.

    Je reproche aux sankaristes d’avoir trahi Sankara et la révolution en vous abandonnant. Votre cas donne la preuve du comment on a tué toute velléités révolutionnaire sankaristes au Burkina. Pour moi vous seuls représentez encore aujourd’hui cet idéal sankaristes. courage seule la paye, je ne vous l’apprends pas
    hasta siempre la lucha continua
    SOME

  • Le 4 juillet 2020 à 13:33, par Sacksida En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    D’abord, il est vrai qu’ils ont raison de se plaindre depuis longtemps, mais il aurait fallu a la creation de leur association chercher des appuis financiers pour s’inserer dans des activites economiques pour ceux d’entre eux qui n’ont pas pu integres dans la fonction publique. Je crois que la question du dedommagement serait difficile, et a mon avis il faut chercher des financements et des appuis pour consolider ou creer des activites economiques. Cela me parrait plus realistes et utile que bien sur un dedommagement quelconque ; car meme le President Thomas Sankara n’avait pas dit que ces etudiants seraient tous embauches a la fonction publique, mais que chacun d’eux forme doit pouvoir utiliser ses 10 doigts et son intelligemce dans la production nationale.Salut.

  • Le 4 juillet 2020 à 18:49, par Ka En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Apres le 15 Octobre 1987, toutes les racines du développement plantées par l’idéologue et visionnaire Thomas Sankara ont été arrachées comme vous autres qui ont été dans une île ou la formation était une discipline. Ce projet de former les Burkinabé en Russie ou à Cuba a été appuyé sans arrière-pensée par Thomas Sankara pour deux raison. ‘’’Quand les Etats Unis ont infligé une punition injuste a cette Ile, les Cubains ont bien compris que si l’homme est passé de la cueillette et de la pèche pour aboutir à une vie sociale dominée par la technologie, c’est uniquement par le travail sans le lequel le progrès n’est possible pour l’humanité. La deuxième raison, est que la révolution Cubaine et celle de Thomas Sankara avait un seul objectif, (assumer le pouvoir par le peuple.)’’’ D’autre part la discipline et l’intelligence qui sont, entre autres, des qualités d’un bon serviteur du peuple font parties de la formation Cubaine. Le régime Compaoré, pourtant l’homme qui était aux cotés de Thomas Sankara pour une révolution populaire et démocratique a dévier de son idéal et banni tout ce qui pouvait faire avancer le pays. Courage à vous. Comme je disais a P. Na… au début de votre combat, ‘’’toute chose demande un temps.’’’

  • Le 5 juillet 2020 à 20:11, par Cubain En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Le système français que nous avons adopté ne facilite pas du tout la reconversion chez nous au Burkina.
    Dans notre propre pays, malgré les connaissances acquises, certains se moquaient de nous tout simplement nous ne parlions pas un bon français. Je me suis un jour posé la question à savoir si le peuple burkinabé a envoyé ses enfants de 14 ans en moyenne à Cuba pour y apprendre le français.D’aucuns nous disaient à chaque fois de passer des concours tout en sachant que tous les concours sont en français. En plus du fait que nos diplômes n’étaient reconnus.
    Quand nous franchissons la frontière avec les mêmes diplômes au Ghana par exemple, nous n’avons aucun problème. Nous avons des ingénieurs du contingent en Côte d’Ivoire. Quelques uns d’entre nous se retrouvent en Espagne, en France, au U.S.A, au Canada.
    Chose curieuse, quand nos compatriotes échangent avec nous, c’est toujours pour dire que nous avons fuit le pays.
    Nous nous sommes allés à Cuba par avion et nous sommes allés trouver les ghanéens de Rawlings qui eux, y vont en bateau. Le Ghana avait déjà plusieurs promotions à Cuba. Ils continuaient à venir quand le Burkina a choisi de ne plus envoyer ses enfants.
    Nous étions les meilleurs dans tous les instituts, dans toutes les facultés, dans les universités ! Nous étions les plus disciplinés et les plus respectueux. Les différentes directions peuvent le témoigner, nous étions exemplaires sur tous les plans.
    Dans les rues de la Havane où partout ailleurs à Cuba, la police ne s’embarrassait pas avec les burkinabé. À telle enseigne que certains petits malfrats africains se précipitaient pour dire qu’ils étaient burkinabé afin d’échapper aux contrôles policiers.
    Oui, la démocratie au Ghana a beaucoup contribué au développement de ce pays, mais Cuba et la formation à Cuba aura beaucoup contribué également. Je me rappelle que, tout petits, nous voyions les ghanéens cirer et coiffer dans les rues de Ouagadougou. Aujourd’hui, ils viennent ramasser la ferraille, les carcasses de voitures et nous on s’en débarrasse en riant. Ces mêmes matériaux nous reviennent en transformés en produits finis et nous nous ruons sur ces mêmes produits là. La métallurgie est très avancée à Cuba.
    Il y a même plus grave dans ce crime qui ne dit pas son nom, c’est que nous à notre tour, nous aurions partagé ces connaissances acquises avec nos frères burkinabé ! C’était d’ailleurs l’idée de la Révolution de Thomas Sankara, apprendre à pêcher au lieu d’attendre toujours qu’on te donne le poisson !
    Facile de s’en prendre à nous ! N’oubliez pas toute la stratégie mise en place pour casser tout élan révolutionnaire de notre part, tout ce qui peu sembler venger notre père spirituel. D’ailleurs, tout celui qui manifestait son désire de nous venir en aide en son temps était indexé.
    C’est à peu près cela la triste réalité. Nous en avons à raconter, et le peuple sera bien édifié un jour.
    En attendant, trouvons une solution à cette situation qui n’a que trop duré et qui, à coup sûr, permettra de sauver ce qui reste. Tout le monde y gagne.

    Un cubain qui est prêt à retourner dans son pays avec encore plus d’expériences et de connaissances, mais qui ne maîtrise pas la langue de Molière.

  • Le 6 juillet 2020 à 14:01, par SAA En réponse à : Ouagadougou : Des anciens étudiants burkinabè de Cuba demandent un dédommagement

    Quand je pense à tout ce que le Burkina-Faso a perdu et perd encore depuis l’assassinant de Thomas SANKARA, il y a de quoi applaudir à se rompre les doigts de l’avènement de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
    Courage à vous et puisse le Président du Faso avoir une oreille attentive à vos préoccupations.
    Excellence Monsieur le PRÉSIDENT, permettez au PRÉSIDENT Thomas SANKARA d’avoir au moins le sourire dans l’au-delà en vous penchant sur la situation de ces Burkinabè.

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