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« Les filles dans la crise : Voix du Sahel » : Les acteurs humanitaires appelés à s’approprier les résultats de l’étude

Publié le vendredi 3 juillet 2020 à 22h05min

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« Les filles dans la crise : Voix du Sahel » : Les acteurs humanitaires appelés à s’approprier les résultats de l’étude

Dans la matinée du vendredi 3 juillet 2020, à Ouagadougou, la chargée de mission du ministère de la Solidarité nationale, Ursule Kaboré, a procédé au lancement national de la dissémination du rapport « Les filles dans la crise : Voix du Sahel ».

La présente étude s’inscrit dans une série d’études similaires initiées à travers le monde par Plan international. Celle portant sur la région sahélienne a été réalisée concomitamment au Mali et au Burkina Faso (dans les régions du Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun), à travers une collaboration entre Plan international et le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA).

L’accès des fille à l’éducation est gravement compromis

« On a voulu vraiment donner la parole aux jeunes filles pour qu’elles puissent s’exprimer et faire une analyse des problèmes qu’elles rencontrent dans ce contexte, mais aussi leurs espoirs. Si vous voyez le rapport, vous allez voir que c’est des témoignages. On a pu interviewer à peu près 800 jeunes dans les deux pays. Mais au-delà de l’expression de ces jeunes filles, on a aussi voulu faire parler leur environnement, c’est-à-dire la famille, la communauté, les leaders communautaires, pour voir quelles sont leurs perception pars rapport aux problèmes que rencontre la jeune fille dans les contextes d’insécurité que nous connaissons », a ainsi résumé le représentant résident de Plan international Burkina Faso, Yaouba Kaigama.

Plaidorie de Azimatou Ouédraogo

De ce rapport, il ressort que la crise sécuritaire et humanitaire impacte durement les différents sous-groupes sociaux à des formes et degrés divers. C’est ainsi que les adolescentes sont doublement touchées, non seulement par la crise elle-même mais aussi par ses conséquences, comme les mariages d’enfants, les violences sexuelles à l’école, dans les communautés et même dans les familles. « L’insécurité est présentée par ces jeunes filles comme le problème principal, parce que tous les autres problèmes sont générés par cette situation d’insécurité. Et ça bloque l’ensemble des processus de leur protection », a souligné M. Kaigama.

Photo de famille

Afin de porter haut la voix de ces filles, Azimatou Ouédraogo a soumis un chapelet de doléances aux autorités. Elle a appelé les gouvernants à rétablir la paix au Burkina Faso, faciliter l’accès aux services de base, veiller au respect des droits et à la protection des populations, protéger les écoles, les enseignants et les élèves. Mlle Ouédraogo suggère également aux autorités de s’attaquer aux causes profondes des conflits qui sont, entre autres, la mauvaise gouvernance, les inégalités, la discrimination entre les sexes, le non-respect des droits humains.

Offrir un environnement plus propice à l’épanouissement de la future génération
« Il faut faire respecter les lois car la jeune fille mérite d’être heureuse et épanouie », a-t-elle affirmé. Pour ce faire, Azimatou Ouédraogo estime qu’il faut des mécanismes pour signaler les cas où les normes ne sont pas respectées.

S’exprimant au nom du ministre de la Solidarité nationale, Ursule Kaboré a salué l’initiative de l’étude et indiqué que s’il est vrai que plusieurs études ont été faites sur les divers maux qui minent le développement et l’épanouissement de la jeune fille, aucune n’a jamais été faite spécifiquement sur la jeune fille dans le contexte de crise au Burkina Faso.

« Tout ce que nous avons vu et attendu, c’est malheureusement la réalité de ce que vivent les filles et les femmes au Burkina Faso au quotidien, à plus forte raison dans ce contexte de crise humanitaire difficile. Au quotidien, les jeunes filles et les jeunes femmes sont confrontées à la déscolarisation, aux mariages d’enfants, aux viols et au harcèlement », a-t-elle confirmé.

La cérémonie de lancement a drainé du monde

De son avis, ce rapport permettra de recadrer les programmes et politiques au profit de la jeune fille dans le contexte de crise. « Les recommandations qui sont faites, les problèmes qui ont été relevés, ça nous interpelle en tant que gouvernement qui doit orienter, qui doit donner les grandes lignes, les stratégies dans lesquelles les partenaires techniques et financiers doivent s’inscrire pour nous accompagner. C’est aussi une invite à redoubler d’efforts dans la prise en charge de ces groupes cibles », explique-t-elle. Dans son discours, elle a tenu à féliciter et remercier Plan international et l’UNFPA, ainsi que leurs partenaires pour la réalisation de cette étude dont les résultats restent à être exploités pour l’intérêt supérieur de la jeune fille.

Le clou de cette cérémonie a été la visite d’une exposition présentant les portraits de filles du Burkina Faso et du Mali ayant donné leurs témoignages dans le cadre de ce rapport.

Aïssata Laure G. Sidibé
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