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Imilo lechanceux : De la danse, il explose dans la musique

Publié le vendredi 19 juin 2020 à 22h05min

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Imilo lechanceux : De la danse, il explose dans la musique

Au départ, il voulait suivre un cursus scolaire normal, comme tous les enfants de son âge. Mais son rêve se brisera en classe de 3e. Il est contraint d’abandonner les bancs, faute de moyens financiers. Un échec ! Il s’essaie à la danse, puis tente une carrière musicale. Là, le succès est au rendez-vous. Lui, vous l’auriez déjà imaginé, c’est Emile Ilboudo alias Imilo lechanceux. Focus sur l’homme qui a su s’imposer dans le domaine du coupé-décalé au Burkina Faso.

En 2005, Emile Ilboudo abandonne les bancs en classe de 3e. Il n’a plus les moyens financiers pour poursuivre sa scolarité. Il est contraint de quitter l’école classique. Il doit se résigner à rester à la maison. Une chose inacceptable pour le jeune homme. Il prend la direction de l’école de la vie, le combat. Il tente de jouer au football, mais c’est le fiasco. Il se souvient : « Je forçais. Au quartier, quand on se partageait pour jouer, j’étais le dernier à être choisi. Parfois, je restais dehors jusqu’à la fin des matchs ». Cet état de fait est loin de décourager le jeune natif de Tiassalé en Côte d’Ivoire.

De la danse à la musique

Il s’intéresse à la danse. C’est une passion qui était en lui depuis qu’il est tout petit. Il intègre l’Atelier théâtre burkinabè. Là, il dansera pour le compte de plusieurs artistes. Puis, vint le jour où la chance lui sourît. Il raconte : « On a lancé un concours. On recrutait des disc-jockeys [DJ] pour réaliser un album. J’ai postulé. J’ai été retenu avec trois autres personnes. On a enregistré l’album ‘‘Vit la joie’’ ». Le succès musical est au rendez-vous avec cet opus. C’est là qu’il décide de se lancer en solo. Il prend comme nom d’artiste « Imilo le Chanceux ».

Un single pour commencer

Forgé par son expérience de groupe, il se lance dans une carrière artistique. En 2011, Il signe son premier single intitulé « Mot de passe ». Mais pour la promotion, c’est un calvaire. Une nouvelle montagne se dresse devant lui. Il narre : « Au début, c’était la frustration. Quand j’ai fait mon premier single, le coupé-décalé n’avait pas une bonne image. On disait que c’était du bruit, que ce n’était pas de la bonne musique. » L’artiste fait tout pour faire découvrir son œuvre. Des animateurs refusent de jouer sa chanson. Loin de se décourager, il fait clipper son titre. Finalement, la mayonnaise prend. Le succès est au rendez-vous. Il marque ainsi ses griffes dans la sphère du coupé-décalé burkinabè.

Trois albums produits, un autre en attente de sortie

Malgré le succès, l’artiste garde la tête sur les épaules. Il continue de travailler. En 2013, il sort son premier album. Il est intitulé « En voici un ». Il raconte sa propre histoire. Un danseur qui est devenu musicien. En 2015, « Dieu est ma force » est dans les bacs à disques. C’est son deuxième album. En 2017, il produit « Elévation », son troisième album. Il explique : « Dieu m’a élevé dans ma carrière. Le danseur est devenu la star de la musique au Burkina, pour ne pas dire africaine. » Imilo finit par s’imposer dans son domaine. Il est le porte-flambeau. Ses efforts sont couronnés de distinctions.

Kundé d’or 2017

En plus du succès discographique, Imilo le Chanceux a glané plusieurs trophées. Le plus prestigieux prix demeure le Kundé d’or 2017. La musique a apporté beaucoup de choses à Imilo. Il collabore avec de grands artistes comme Chindima du Nigeria. Grâce à la musique, l’artiste peut s’occuper de lui-même, de sa famille. Sa notoriété dépasse les frontières africaines. Il a voyagé à travers le monde. Devenu un exemple pour beaucoup d’enfants, il suggère aux jeunes de surtout prioriser l’école.

Perte de son manager en 2020

La petite carrière de l’artiste n’est pas un long fleuve tranquille. En cette année 2020, il a perdu son manager, le confrère Yannick Sankara. Loin de se laisser affliger par cette disparition, l’artiste continue de rêver. Il souhaite s’attaquer à l’international. Il aimerait bien se produire à Paris, dans la grande salle du Zénith. Pour une première fois, il souhaite le faire avec des artistes burkinabè.

Pour lui, « il faut que le Burkina arrive à faire des choses, même si on va échouer. » Il est convaincu que c’est toujours bon d’essayer. Le 4e album de l’artiste est prêt. Il sortira bientôt. Imilo le Chanceux voit grand. Mais, par manque de moyens, il est limité dans ses actions. Depuis le début de sa carrière, il n’a pas encore eu de producteur. Pourtant, il en a besoin.

Dimitri OUEDRAOGO
Mariam SAGNON (vidéo)
Bonaventure PARE (photo)
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