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Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

Publié le mercredi 17 juin 2020 à 21h45min

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Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

Besoin en n’est-il encore de recourir à l’institution coloniale en installant dans les diverses régions du pays des chefs de canton ? Cette préoccupation a suscité la réflexion de jean Bicaba, conseiller municipal de Wakara, dans la commune rural de Bondoukouy dans la boucle du Mouhoun. S’il est d’avis que la chefferie coutumière joue un rôle important et plaide que l’Etat aide les chefs coutumiers en valorisant leur statut, il s’interroge également sur le fait que chaque pays devrait avoir sa spécificité, notamment l’Afrique et éviter de faire le « copier-coller ».

L’installation de Chefs de canton dans diverses régions du pays et tout dernièrement dans la première semaine du mois de Juin à Ouarkoye dans le Mouhoun, me donne l’occasion de réagir à cette nouvelle forme de course au pouvoir à laquelle s’adonnent les Burkinabè. Il est vrai que certaines personnes plaident pour que l’Etat aide les chefs coutumiers en valorisant désormais leur statut informel, comme cela existe déjà dans certains pays voisins. Aussi sans être d’un avis contraire à priori, je dis que chaque peuple vit ses propres réalités et c’est en ce sens qu’il faut se méfier du « copier-coller ».

Au Burkina Faso malheureusement, le système social fondé sur l’autorité du chef coutumier africain a pris l’allure d’une nébuleuse. C’est pourquoi il convient d’en séparer les éléments pour mieux y voir plus clair. La preuve en est qu’à l’expression « chefferie traditionnelle » certains « chefs » préfèrent « chefferie coutumière ». Et il y a même un troisième groupe de personnes, sans doute pour ratisser encore plus large, qui préfère l’appellation « chefferie coutumière et traditionnelle ».

Mais à y regarder de plus près, la notion de chefferie revêt plusieurs acceptions et si l’on n’y prend garde... En effet pour certains, il suffit de porter un bonnet pour se faire appeler « majesté ». Ces rois d’un genre particulier résident généralement dans un quartier populaire d’une mégalopole, ou dans un village d’exil. Ils se proclament alors chef de telle localité inconnue des populations du terroir, le bonnet de chef faisant foi.

Or un chef des terres, « Là tini bèè » chez les Bwaba et « Tengsoba » chez les Mossi ne vit pas en dehors de son village, car c’est le représentant des ancêtres et le détenteur des coutumes. Quant à ceux qui se disent chef de canton, leur fonction administrative est sans fondement ; les cantons n’ayant pas d’existence légale, ce sont donc des chefs de canton sans canton dans la réalité des faits. Car le canton était une subdivision territoriale créée sous la colonisation française. Mais le chef de canton se réclamant de la chefferie coutumière et traditionnelle de nos jours, voyons donc à quand remonte cette tradition.

La colonisation est intervenue à partir de 1898 et l’indépendance en 1960, soit un intervalle de 62 ans sous l’administration française et la férule humiliante des chefs de canton. La coutume ancestrale par contre prend naissance chez les ascendants plus éloignés que les grands-parents en principe. Comment l’intervalle entre seulement deux générations peut-il déjà constituer une longue période, et la succession des chefs de canton une habitude ancestrale ?

Néanmoins dans certaines régions du Burkina Faso il est passé dans l’usage que la succession des chefs de canton se fasse de père en fils, comme s’il s’agissait d’une chefferie coutumière. Or cette dernière le plus souvent n’est pas le patrimoine d’une seule famille, mais au moins de deux à trois familles au minimum. Et si par ailleurs on considère le chef de canton comme une autorité administrative, je n’ai pas souvenance que dans les services de l’Etat le titre relatif à ce pouvoir soit héréditaire.

A ce propos l’ancien canton de Bondoukuy est un cas d’école. En effet trois chefs de canton de familles différentes s’y sont succédé avant le décès du précédent, à chaque fois. Deux de ces chefs étaient originaires de Bondoukuy le chef-lieu de canton, et le dernier en date était natif du village de Wakara avec résidence dans ledit village. Et si l’institution chef de canton devait revenir, à la famille duquel de ces chefs l’autorité doit échoir ?

A moins que la succession ne soit ouverte à tout prétendant résidant dans le « canton », et qu’il faille organiser des élections locales pour cela, toute chose qui ne manquera pas de rompre la quiétude de cette partie du pays. Il est certain que quel que soit celui qui sera élu, il n’aura jamais l’autorité morale nécessaire pour gouverner. Et du reste quel rôle est-il appelé à jouer entre le Chef de village véritable responsable coutumier, le Président du conseil villageois de développement (C.V.D.) et le Maire ?

Les exactions commises sur l’ordre des chefs de canton et la riposte y consécutive demeurent dans la mémoire collective. Je citerai en rappel l’attaque du quartier résidentiel de Béhoba Bihoun à Waakwi par les villages de Kioho et leurs alliés de Kadému auxquels se sont ralliés ceux de Twiman (cf. Crépuscule des temps anciens de Nazi Boni). Il y a aussi la terrible révolte des Bwaba de 1915-1916 contre le colon et l’ensemble de ses institutions.

Alors le recours à l’institution « chef de canton » signifie-t-il que nos Pères sont morts pour rien et que c’est le colon qui avait raison ? Quand bien même cela serait, il y a tout de même un problème de légalité, car le canton n’est pas une institution administrative au Faso. L’on rétorquera sans doute que la chefferie coutumière aussi n’en est pas une.

Soit ! En attendant, le village ou le secteur est la plus petite entité administrative reconnue, animé à la fois par le détenteur de la coutume ancestrale depuis la fondation du village, et par l’autorité administrative dont le représentant local est le Président du Conseil villageois de développement. Il y a ainsi 8 000 villages avec chacun deux autorités locales reconnues : le chef coutumier généralement descendant du fondateur du village, et le Président du conseil villageois de développement (C.V.D.).

Le peuple a alors besoin d’être éclairé sur l’enjeu de cette généralisation d’installation de « chefs de canton ». Car en plus des attaques des religions monothéistes contre nos coutumes ancestrales, c’est le coup fatal que l’Etat va leur porter si la tendance est encouragée. Or s’il y a officiellement plus de croyants en les religions modernes, la plupart de ces fidèles n’ont pas renoncé aux pratiques ancestrales. Chaque Burkinabè est conscient de cette vérité, même si l’hypocrisie commande de nier le fait.

Mais comme l’ont dit des auteurs respectables, lorsque l’on renie ses propres prophètes, l’on ne peut que confier son destin à des visionnaires aveugles, ignorants du système des valeurs du terroir. Ou encore ce qui fait la grandeur d’une société, c’est sa fidélité aux coutumes et aux traditions de son terroir. C’est, est-il dit, le meilleur du passé dans lequel elle doit puiser pour bâtir en toute sûreté son avenir.

Et pour terminer mon réquisitoire, je rappellerai ces paroles qui sont encore d’actualité : « Le peuple a profané le sanctuaire antique en épousant la fille d’un dieu étranger. Et depuis lors l’autel du sacrifice est couvert de larmes, de pleurs et de gémissements »…Elles sont de Malachie l’un des auteurs de l’ancien testament. L’installation « des chefs de canton » apporte de l’eau au moulin de cette mise en garde, tout en ignorant orgueilleusement les conseils précédents. Or si les gouvernants ferment les yeux sur cette forfaiture, c’est qu’il y a probablement un agenda caché là-dessous.

Jean Bicaba,

Conseiller municipal de Wakara,

Commune rurale de Bondoukuy (Mouhoun).

Tél. : 71 77 29 82 / 76 58 58 64.

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Vos commentaires

  • Le 17 juin 2020 à 18:47, par Toto le Neuf En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    Réflexion belle, utile et opportune. Il est clair que la "chefferie de canton" est une institution coloniale devenue obsolète. Elle n’a plus, ni fondement, ni sens, ni utilité et son maintien est tous simplement dangereux car elle continue d’éveiller et d’entretenir les appétits des assoiffés de pouvoir qui y trouvent des prétextes de domination et d’exploitation des autres, alors qu’en fait, il ne s’agit plus que d’un "pouvoir" complètement vide de sens, de fondement et de valeur sociale.
    IL EST URGENT QUE L’ÉTAT DÉCRÈTE SON ABOLITION. Et la procédure est très simple :
    1) Recenser ceux qui, encore aujourd’hui, sont reconnus dans leurs localités comme "chef de canton" et leur concéder le privilège de jouir jusqu’à leur mort du titre honorifique de "dernier chef de canton".
    2) Décréter l’abolition de cette chefferie. (Ce qui veut dire que sur toute l’étendue du territoire burkinabè, il est désormais interdit d’instituer des chef de canton).

  • Le 17 juin 2020 à 19:14, par Time Will Tell En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    En vérité, ceux qui réclament l’installation de chefs de cantons ne sont que des assoiffés de pouvoir, nostalgiques des temps colons.
    La création du canton suscite beaucoup de questions :
    C’est quoi un canton aujourd’hui au Burkina ?
    Quel est le fondement de ce pouvoir,
    D’ou tirera-t-il sa légitimité ?
    comment le chef de canton sera élu ?
    qui est éligible au poste de chef e canton ?
    quel sera l’étendu d’un canton, ou bien on aura autant de village que de canton (comme on a autant de communes que de département) ?
    bonnes gens, pour avoir un chef de canton, il faut avoir un canton. il n’y a plus de cantons au Burkina, donc il ne peut y avoir de chef de canton. si vous voulez un représentant dans votre communauté, fouillez dans votre culture et vous trouverez un personnage que vous remettrez au gout du jour. ou à défaut un nom et donnez-en un contenu !
    Nos communautés peuvent s’organiser avec toutes les appellations sauf celle de canton. c’est comme créer un corps dans l’armée et le nommé "tirailleurs sénégalais".
    Respect à vous Jean Bicaba. Merci pour le courage d’aborder ce sujet sous cet angle.

  • Le 17 juin 2020 à 19:39, par KABORE En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    Je n’aime pas trop me prononcer sur les histoires de coutume tant les burkinabè sont fanatiques la-dessus et je suis d’ailleurs d’un âge relativement jeune pour maîtriser les tenant et les aboutissants. Je note seulement qu’aujourd’hui, ces histoires là nous divisent beaucoup plus ! Elles nous ramènent à des débats de poulailler du genre "le trône revient à notre famille parceque.. parceque.." et le comble c’est quand les doyens mettent leur intellect et leur sagesse de coté pour s’insulter sur la place publique. A mon avis, au sens coutume du terme, seuls les chefs de terre devraient encore exister dans une république. Les chefs de canton, chefs traditionnels, roi , empereur et compagnies ne sont que des concurrents de l’autorité publique qu’est l’Etat, et si l’on n’y prend garde, le burkina risque de redevenir un ensemble de royaume avec des guerres tribales et des guerres de conquêtes comme à l’époque pré-coloniale. Déjà qu’avec le terrorisme et le problème de kogl-weogo les gens se regardent en chien de faïence. Une proposition qui me tient à coeur, est de reunir les chefs de terre du burkina dans une institution qui sera ratachée soit à l’Assemblée Nationale, soit au Conseil Supérieur de la Magistrature. L’idée est qu’il y’ait une corrélation forte entre nos lois leur application et la somme de nos cultures ancestrales !!

  • Le 17 juin 2020 à 20:08, par Sekou En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    un chef de canton dans le grand ouest est egale à un Naba en pays mossi. Aujourd’hui on parle du Mogo Naba et bien d’autres Naba et meme des MINISTRES des Naba ,alors que le royaume mossi n’exite plus. ce sont des rois mossi sans le royaume mossi. : Le Burkina Faso de nos jours est une republique regie par une constitution . Et on se rappelle aussi que c’est le chef de canton de Bobo Dioulasso qui a dit non à l’installation des kolgweogos à l’ouest . La fonction de chef de canton joue un role de maintien de la paix dans toute sa region. Donc logiquement ,si on suprime la fonction de chef de canton il faut aussi suprimer la fonction de Naba chez les mossis .car l’empire Mandingue est culturellement et traditionnellement differente du royaume mossi. Si il est vrai que nous ne sommes plus au temps de la colonisation pour garder les chefs de canton , il est vrai aussi que nous sommes plus au temps des royaumes pour continuer à faire regner les rois mossis.

    • Le 18 juin 2020 à 13:28, par le chocco En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

      Pourquoi au lieu de vous défendre tous simplement, vous devez, vous, et des gens comme vous défendre leurs chef en citant toujours les naabas des mossés . ça me semble bizarre qu’un bwaba écrive des choses sur des chefs de cantons et un autres que je suppose être culturellement très proche de lui ne trouve rien d’autre à dire pour se défendre que de citer les naabas des mossés. Il me semble que vous et les gens de votre acabit sont du’un mental et d’un intellect tellement plat et enfantin qu’ils ont toujours besoin de se défendre en dénonçant des moisés et surtout leurs naabas. Nous mossé ne nous comparons jamais à personne, nous assumons nos faits et dire.

  • Le 17 juin 2020 à 21:18, par Kidrh En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    Tres pertinente réflexion ; les cantons étaient effectivement un échelon de l’organisation coloniale. Le colon pour faciliter son administration du territoire avait groupé les villages par canton. Les ordres étaient aux chefs de cantons à charge pour eux de les transmettre aux chefs de village.
    Le chef de canton était soit élu soit désigné par le commandant de cercle.
    Aujourd’hui le canton ne correspond effectivement à aucune réalité. Les chefs de cantons n’ont aucune autorité sur les villages qui jadis était sous sa dépendance.
    C’est donc un anachronisme

  • Le 17 juin 2020 à 23:27, par TANGA En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    Tout ça c’est hoba hoba.
    A vouloir la suppression des Naaba qui n’est pas sujet de Naaba.
    En effet, le Burkina est un pays avec des ethnies différentes donc organisations différentes. En ce qui concerne le cas mossi en tout cas, même le colon qui vous inculque les idées de laisser tel ou tel autre tomber a reconnu la bonne organisation d’où sa solidité. Un Naaba n’est pas un que l’on prend et que l’on intronise. Ça se mérite et le mérite découle de la descendance. Bref.
    Ceux qui ont lu et appris l’histoire savent quel a été le rôle du Moogho Naaba dans la décolonisation.
    Ayant lutté pour la liberté de son peuple et des autres, peut il laisser le pays sombrer ? Non ! Mais il se résous à intervenir quand on le lui demande. C’est ça aussi la sagesse.
    Dire de laisser tomber la chefferie est une abomination car, c’est par ce qu’il y avaient des pays que le colon est venu ; il est venu soumettre des pays. C’est pays étaient sous contrôle de nos chefs. Le colon est parti mais les chefs restent. Le pouvoir du blanc ( administration) régie le pays et les chefs régissent leurs sujets, les organisent etc. Même quand il y a des coups d’État, les chefs sont toujours là et pire, ces eux qui apaisent beaucoup de situations. Un chef a plus de pouvoir sur un individu qui est sont sujet que l’État sur un citoyen. C’est pour cela que pendant les crises c’est eux qui aident. Il leur suffit d’appeler les parents de leur sujet pour leur dire de dire à leur fils de mettre de l’eau dans son vin et le tour est joué. Mais quand on est citoyen et que personne ne peut vous faire aller en arrière, on est capable de tout.
    Un exemple que nous vivons au Burkina est qu’avec les lotissements sauvages entrepris depuis 1997-88, des familles se sont disloquées. Des personnes qui avaient des rôles important dans leurs quartier se retrouvent loin. Des enfants se retrouve loin des regards correcteurs DZ leurs vieux et se permettent tout.
    Il y a beaucoup à dire mais vous comprendrez que nos pays ont besoin de notre organisation ancienne.
    Ce qu’il faut peut être faire, c’est éliminer les histoires de castes, mais là je ne l’aventure pas car je n’en sais pas grand chose , cela n’existant pas dans mon groupe ethnique.
    Pour conclure il n’y a que ceux a qui profite le désordre qui veulent que la chefferie disparaisse.

  • Le 18 juin 2020 à 08:45, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    - Sekou que Dieu te bénisse ! Ma journée est gagnée aujourd’hui tellement ce que tu as écrit me rend joyeux. Walaahi, si on supprime les Cantons, alors il faut aussi supprimer les fonctions de Naaba car les royaumes mossis, il n’en existe plus dans les faits, et c’est juste une ruse pour dominer les autres. Mille fois merci Sekou.

    Pour terminer il y a lieu de bien examiner aussi cette idée lumineuse émise par Do Séssouma qui vient de lancer son parti, à savoir la présidence tournante en fonction des régions, et même la délocalisation temporaire de la capitale. Je trouve l’idée très géniale et il n’y a que celà pour developper ce pays. Nous sommes dans un système depuis l’indépendance qui nous alliène et qui nous met en conflit et le pays est toujours très sous-développé et il y a lieu maintenant de se poser des questions. La preuvue est que quand un non-mossi prend le pouvoir, immédiatement les leaders toxiques mossis se mettent en branle et poussent les officiers mossis de l’Armée à retirer le pouvoir. Le cas de Thomas Sankara le silmi-moaga est parlant. On ne doit plus se voiler la face dans ce pays encore car nous sommes tous pareils et on doit se regarger en face et se dire la vérité.

    Par Kôrô Yamyélé

    NB : Webmaster, met mon post car je n’ai pas recommandé de tuer quelqu’un. C’est juste mon opinion !

  • Le 18 juin 2020 à 14:02, par TANGA En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    Ici est le lieu où on vient d’apprendre que des Burkinabè donnent raison aux colons qui ont tout fait pour faire disparaitre nos empires, nos chefs et j’en passe.
    Allez, bas les masques ! donnez vous raison à ceux qui ont déporté nos frères, ceux qui par tricheries ont envoyé nos frères faire des guerres qui n’étaient pas les nôtres pour à la fin ne pas dédommager tous les survivants, ceux qui ont fait des massacres comme celui du camp de triaroi ?
    Je pense que là est la tribune où il faut vous demander de plier bagages et aller vivre chez les colons.
    Dites un peu, qui et qui ont lutté pour les indépendances ? Ce qui est sûr, sans certains que vous n’aimez pas aujourd’hui, beaucoup serait encore à la chansons chanterons ’’nos ancêtres les gaulois’’ qui serait le moindre mal.
    La chose est simple : Celui qui ne veut pas de son chef, qu’il aille le lui dire et c’est tout. Autrement, ce que vous faites c’est la promotion de la rébellion contre des entités qui ne vous ont rien fait.
    Maintenant, madame koro yam-yéllé, donc ici même vous accusez explicitement des responsables mossi d’avoir commandé la mort de SANKARA. que dites vous donc du dossier qui est en cours ? de la sorte vous dédouanez la France qui a classé cette affaire à son niveau comme secret militaire ou secret défense. Koro yam yéllé, si la france n’avait rien à se reprocher, pourquoi il y aura t il un secret là-bas sur quelque chose qui s’est passée ici au Faso ? Vous voyez que j’ai raison de dire que vous et tous ceux qui pensent comme vous doivent plier bagages et aller chez le colon.

  • Le 18 juin 2020 à 18:01, par Lui En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    L’organisation traditionnelle ( le naam) est antérieure à l’État et à la colonisation. En pays moaga par exemple, un groupe de villages dont le nombre est variable reconnaissait l’autorité d’un autre chef (supérieur) en qui il prêtait allégeance. Ce n’est pas parce que ce type d’organisation n’existait pas chez certains peuples qu’il faille la supprimer au motif que cela ressemble à une organisation coloniale.

  • Le 19 juin 2020 à 08:11, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    - Tanga, je crois qu’il est temps de laisser la France tranquille ! Même si elle a colonisé tes grands-parents, c’est aussi à cause de la France que :

    - Les hyènes se sont éloignées des villages et ne viennent plus la nuit enlever les enfants et aller les croquer,
    - La lèpre a disparu et qu’on peut désormais bien regarder tes grands-parents en face,
    - La maladie du sommeil a largement diminué et que tes parents ne meurent plus ’’le gâteau de mil à la bouche’’,
    - L’onchocercose a beaucoup diminué et que tes parents ne deviennent plus des aveugles,
    - La variole a disparu et que vos villages sales ne se retrouvent plus sans population après une épdémie,
    - La rougele, la méningite, la poliomyélithe ont diminué, etc...
    - Les bâiment coloniaux sont encore et toujours les meilleurs dans ton pays d’affairistes où le contrôleur des chantiers est désormais le vent ! Va voir les bâtiments des Haut-Commissaires, Préfets et autres écoles à Batié, Gaoua, Kampti, Toma, Didyr, Pouni-Zawara, Bobo-Dioulasso, etc. et tu verras !

    Conclusion  : Vous vous en prenez aux colonisateurs alors qu’il n’a pas fait que du mal partout. Il est temps de mettre fin à ce disours foireux et dépassé et de travailler à vous developer.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 19 juin 2020 à 09:50, par TANGA En réponse à : Le recours à l’institution coloniale « Chef de canton » est-il une avancée ou une régression ?

    Kôrô Yamyélé, je crois que il faut vous soigner si vous êtes un Burkinabè ! mais votre sortie ici nous dit le contraire.
    Comment pouvez vous dédouaner la france de cette façon ?
    Faites la balance et vous verrez que nous avons plus perdu que gagner avec votre france. De toutes les façons, Nos peuples avec le temps allaient rencontrer et échanger avec d’autres qui forcement ne nous aurait pas fait la force.
    Puis, vous vous focaliser sur le fait que j’i parlé de la france pour cacher votre manque de raison dans votre déclaration.
    Ce n’est pas la peine, on vous voit toujours ! N’aller pas chercher un filet pour vous camoufler.
    Ceci dit, on conclu en disant que depuis la nuit des temps, Celui qui est caché, camouflé voit et observe les faits et gestes ce celui ou de ceux qui le cherchent !!!

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