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Epidémie de poliomyélite au Burkina Faso : « Faites vacciner les enfants de 0 à 5 ans », exhorte Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par les vaccinations

Publié le mercredi 17 juin 2020 à 12h44min

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Epidémie de poliomyélite au Burkina Faso : « Faites vacciner les enfants de 0 à 5 ans », exhorte Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par les vaccinations

La direction de la prévention par les vaccinations a tenu une rencontre d’information sur la poliomyélite au profit des journalistes. Cette rencontre qui a eu lieu le mardi 16 juin 2020 à Ouagadougou, a permis d’outiller les journalistes sur l’épidémie de polio qui sévit actuellement au Burkina Faso. L’objectif étant de susciter leur accompagnement pour la réussite de la lutte contre cette épidémie.

Le Burkina Faso fait face à une épidémie de poliomyélite. Le premier cas déclaré le 5 janvier 2020 dans le district sanitaire de Ouargaye, a suscité une réaction rapide des autorités sanitaires. Près de 175 000 enfants de 0 à 59 mois du district sanitaire concerné ont été vaccinés. Le renforcement de la surveillance des paralysies flasques aigues a aussi permis de détecter deux autres cas le 11 février 2020 à Ouargaye et à Bittou.

Cette surveillance a permis également de détecter le 27 mai 2020, deux autres cas de poliomyélite dans les districts sanitaires de Kaya et de Bogodogo (Ouagadoigou). Le Burkina Faso compte donc désormais cinq cas et a rejoint la liste des pays africains où la poliomyélite continue de sévir. Ce qui témoigne de l’insuffisance de l’immunité des enfants, qui pour certains n’ont pas terminé leur calendrier vaccinal.

Une vue des journalistes participants à la session d’information sur la poliomyélite

Pourtant, la vaccination demeure le seul moyen de lutte contre la poliomyélite, car il n’existe à ce jour, aucun traitement contre cette maladie qui touche essentiellement les enfants âgés de moins de cinq (05) ans. Administrée à plusieurs reprises, la vaccination confère une protection à vie. Or, à en croire, Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par les vaccinations, les derniers cas de poliomyélite n’ont pas reçu la dose injectable du vaccin contre la polio. Ils n’étaient donc pas immunisés.

Renforcer la surveillance des paralysies flasques aigues pour qu’aucun cas de polio ne passe inaperçu

Pour détecter à temps toute circulation du poliovirus, le ministère de la Santé avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a instauré la surveillance des paralysies flasques aigues (PFA) et la surveillance environnementale. La surveillance des PFA consiste à rechercher systématiquement la survenue de déficit moteur brutal chez les enfants de moins de quinze ans (15) ans. Dr Annick Sidibé, de la Direction de la prévention par les vaccinations, conseille donc de signaler la survenue soudaine de faiblesse musculaire chez un enfant de moins de 15 ans. Cela peut en effet être dûe à la poliomyélite et seules les analyses peuvent le confirmer ou non.

Dr Annick Sidibé appelle à signaler tout cas de paralysie brusque chez les enfants de moins de 15 ans

La réponse à l’épidémie actuelle de polio

Face à l’épidémie de poliomyélite qui sévit actuellement au Burkina Faso, le ministère de la Santé à travers la direction de la prévention par les vaccinations a élaboré un plan de riposte incluant l’organisation de campagnes de vaccination et la surveillance des PFA pour retrouver d’éventuels cas qui circuleraient sur le territoire national. Le round 2 de la campagne de vaccination pour les districts sanitaires de Ouargaye et de Bittou devrait concerner environ 150 000 enfants.

D’autres actions sont également en cours pour venir à bout de cette épidémie. Il s’agit de l’investigation des cas pour mettre à jour l’analyse du risque de poliomyélite dans le pays, afin de déterminer l’étendue des zones où la riposte vaccinale doit être déployée. Il est aussi prévu l’intensification de l’information et de la sensibilisation des communautés, ainsi que l’organisation de campagnes de vaccination dans les districts et régions à haut risque.

Photo de famille

Selon Dr Ouédraogo, tant qu’un seul enfant reste infecté, tous les autres sont susceptibles de contracter la maladie, car elle ne connait pas de frontière. Les analyses montrent d’ailleurs que les cinq cas de poliovirus du Burkina Faso ont un lien avec les souches circulantes au Ghana et au Nigéria. C’est pourquoi, Dr Ouédraogo appelle les parents à vacciner correctement et complètement les enfants de 0 à 5 ans dans les centres de santé, mais aussi lors des passages des agents de santé lors des campagnes de vaccination à venir.

A lire aussi : Épidémie de poliomyélite au Burkina : Un plan de riposte pour interrompre la transmission du virus

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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