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Menaces contre des leaders d’opinion : La réaction de la direction politique du parti au pouvoir, le MPP

Publié le vendredi 12 juin 2020 à 23h57min

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Menaces contre des leaders d’opinion : La réaction de la direction politique du parti au pouvoir, le MPP

Ces trois dernières années, l’on a assisté au Burkina à des menaces contre des journalistes et leaders d’opinion. On retient celles contre le journaliste Mamadou Ali Compaoré en janvier 2017, le journaliste d’investigation Ladji Bama en janvier 2020, puis dernièrement, en fin mai 2020, l’analyste politique et directeur Afrique chez Teminiyis media, Lionel Bilgo, par ailleurs auteur de l’ouvrage « Du rêve à la réalité, créons demain ». Une atmosphère qui n’est pas sans rappeler à certains Burkinabè, cette époque où on faisait « taire ceux qui dérangent ».

Profitant de la conférence de presse du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), ce jeudi, 11 juin 2020, à Ouagadougou, des journalistes ont voulu avoir la réaction du parti au pouvoir sur cette situation et ses assurances qu’on n’assistera pas à un retour des vieux démons sur le plan des libertés et de la démocratie. Une préoccupation que l’animateur de la conférence, Simon Compaoré, n’a pas bottée en touche.

« Même si on n’aime pas ce régime-là, on ne peut pas dire que nous (régime) sommes de ceux qui vendangent la liberté…, la liberté de presse, la démocratie. La preuve, si vous sortez dans la rue, vous allez compter le nombre de quotidiens ou d’autres journaux périodiques ; il y a une diversité au niveau des journaux, des radios FM avec des émissions interactives, avec des critiques souvent déplacées. Des réseaux sociaux qui fonctionnent quelque fois avec trop d’excès. Mais, vous voyez qu’il y a suffisamment de plages pour les uns et les autres d’aller et venir, de s’exprimer, sans qu’il n’y ait des problèmes. Votre présence même ici est la preuve que dans notre pays, il y a de la sérénité pour faire le travail de journalisme », a cartographié le président du MPP, Simon Compaoré.

Puis, il relativise : « Maintenant, comme on le dit, il n’y a pas un pays où il n’y a pas certaines situations non-désirées. Et il faut analyser ces situations non désirées-là. Croyez-vous que nous, nous avons intérêt à ce que des gens soient menacés ? ».

L’ancien ministre de la Sécurité (février 2017 - janvier 2018) émet ensuite des hypothèses... « Mais, certains de ceux qui sont contre nous peuvent être amenés même à poser des actes ; comme les terroristes sur le terrain-là, qui vont tuer des populations et qui les mettent ensuite sur le dos des Forces de défense et de sécurité (ils prennent des tenues militaires et vont commettre l’irréparable). Voyez-vous ? Au niveau civil, ce peut-être aussi cela ; qu’on pose des actes pour discréditer le pouvoir. Nous, nous avons souffert de ces menaces, ce genre de menaces, il n’y a pas trop longtemps. Il y a cinq ans, nous étions dans une situation où on craignait pour nos vies. Aujourd’hui, on peut dire Dieu merci, la situation a changé. Et loin de nous de ne pas faire en sorte que cette situation perdure : les libertés d’opiner, d’aller et venir, de donner son opinion sans être inquiété », convainc-t-il.

Mieux, rassure Simon Compaoré, « je voudrais simplement dire que certains de ceux que vous avancez-là, qui sont menacés, sont des amis d’entre nous. Nous déplorons effectivement ces menaces-là, et nous souhaitons justement que les services d’investigations puissent vraiment faire un travail de rapine pour qu’on puisse savoir quels sont ceux qui sont derrière ces menaces-là et qu’ils soient sanctionnés à la hauteur de leur forfait ».

O.L.
Lefaso.net

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