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Lutte contre la corruption : L’arrestation de Jean-Claude BOUDA est un acte fondamental

Publié le jeudi 11 juin 2020 à 17h08min

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Lutte contre la corruption : L’arrestation de Jean-Claude BOUDA est un acte fondamental

Lorsqu’une décision marque un progrès et va dans le bon sens, il faut le reconnaître sans équivoque. L’arrestation du ministre Jean-Claude BOUDA est un acte fondamental que vient de poser le pouvoir, estime ce citoyen.

Pourquoi la lutte contre la corruption doit devenir une règle systématique au Faso ?
Les économistes nous rappellent en permanence que la corruption qui sévit d’une manière générale et endémique, amputerait d’environ 25% le revenu moyen des africains. Cette affirmation ne traduit pas bien sûr la réalité que de façon imparfaite.

Puisqu’il s’agit de moyenne, il convient de préciser que les plus pauvres sont forcément plus impactés que les autres, ce qui rend le crime de corruption encore plus grave et même insupportable. Il convient également de préciser que, bien que l’Afrique soit particulièrement montrée du doigt, ce mal n’est pas une spécificité africaine, bien au contraire il est universel. Des affaires de corruption, de fraude à grande échelle, d’escroqueries en tout genre affectent quotidiennement tous les pays de la planète et parfois même les plus vertueux, comme le sont les pays nordiques. Il faut bien sûr tempérer cette remarque car là-bas aussi les poursuites sont impitoyables. La moindre imprudence est sanctionnée, la moindre dépense injustifiée est une faute morale qui subit l’opprobre.

En fait, ce qui peut marquer les esprits c’est d’abord une impunité due à des systèmes judiciaires du Sud qui sont parfois défaillants, même si l’Histoire récente démontre un changement en marche en Afrique, que ce soit en Afrique du Sud, en Angola ou bien encore ailleurs, il apparait un regain d’appétit pour que soient jugées les affaires, qu’il est désormais impossible de les celer.

Sans aller jusqu’à l’exemplarité des pays scandinaves, il faut bien observer que la morale est souvent mal à l’aise dans les économies mondialisées, qu’il est bien difficile parfois de ne pas être tenté de donner aux propositions indécentes de certaines sociétés une oreille indulgente, surtout lorsqu’on est soi-même « sur un siège éjectable » quand chaque jour les sollicitations pour des aides diverses se multiplient et que personne ne comprendrait qu’on n’y réponde pas. Dans ces conditions, la morale a la fâcheuse tendance à devenir élastique, pour s’accommoder de petits coups de canif. Quand on vole et que dans le même élan on distribue (une partie de) ce qu’on a pris, on a tendance à s’absoudre des fautes qu’on a commises. Le peuple d’ailleurs, dans son imaginaire a toujours eu tendance à pardonner au « bandit au grand cœur ». Il ne s’agit pas bien sûr de justifier ici des actes malhonnêtes mais de comprendre pourquoi les faits sont plus fréquents en certains lieux qu’ailleurs. Les tentations sont plus fortes lorsque les structures des États sont moins affirmées qu’ailleurs. L’absence de sanction tombe comme un pardon naturel, du moins c’est ce que pense souvent l’âme faible.

Quelles que soient les situations les crimes demeurent, qu’il faut combattre avec vigueur et détermination, sans oublier pour autant le cadre dans lequel ils sont commis, l’enveloppe économique qui les sous-tend. À cet effet, il convient de rappeler que les plus grosses affaires de fraude internationale sont apparues ces dernières années à l’occasion d’enquêtes indépendantes de journalistes de la presse internationale, tout aussi indépendants de tout pouvoir, comme ce fut le cas des dossiers explosifs des Panama Papers, ou de confessions de lanceurs d’alerte, telles qu’elles sont apparues avec les banques suisses, ouvrant une brèche dans le secret bancaire annonçant l’entrée en jeu des États avec des pressions fortes et des sanctions monumentales, où d’aveux spontanés de corrupteurs ou de corrompus faisant apparaitre qu’une commission de l’ordre de dix pour cent était pour certains marchés une norme intangible.

La corruption n’est que bien rarement visible au grand jour ou du moins à l’œil nu. Mais une fois saisie, la justice agit et si elle ne fait rien le divorce est profond car le peuple ne pardonne pas. Il serait donc exagéré de prétendre que le monde entier ne fait rien pour combattre ce qui demeure le fléau des temps actuels avec la plus ancienne antériorité. Pourtant malgré des résultats considérables, malgré des mesures fortes et des peines de prison, les accusations de bienveillance demeurent telles qu’on se dit que rien n’est fait, la corruption est toujours là, à peu près partout dans le monde ; le fraudeur se renouvelle comme les saisons. Il y a toujours des hommes qui se disent malgré les risques, qu’ils ne sont pas que virtuels tant qu’on n’est pas attrapé, que dans ces conditions le jeu en vaut bien la chandelle.

Le peuple observe le mal qu’il vit comme une profonde injustice, lorsque le mal demeure, même s’il est combattu, même si les résultats sont réels, même si les moyens de se battre sont régulièrement renforcés, on se dira toujours que rien n’est fait puisque le mal demeure. Un exemple simple atteste de cette vérité et nous le prendrons en France, la lutte contre la fraude n’a jamais rapporté autant d’argent que ces dernières années, les records sont battus à chaque exercice et atteignent des sommets, les résultats flirtent désormais avec la barre de 10 milliards d’euros et pourtant les spécialistes du sujet précisent que la fraude annuelle serait toujours de l’ordre de 80 milliards d’euros.

Il est possible de tirer de ce qui précède deux observations majeures. La première est que la fraude, la corruption et les détournements de toutes sortes se régénèrent quand on croit les avoir éradiqués car les chemins empruntés sont multiples. La seconde est que pour combattre ce fléau qui gangrène notre économie, la panoplie de moyens doit être constamment réévaluée afin qu’aucun poisson ne passe à travers les mailles du filet. Il est bien clair que c’est plus facile à dire qu’à faire dans un système qui aspire à la démocratie, quand bien même la démocratie exige le respect de ces valeurs bafouées.

Ce préambule nous amène à observer la situation au Burkina Faso et à apprécier les actes posés par le Gouvernement, pour mener une lutte qui se veut être exemplaire. Tout d’abord il convient de rappeler le rôle important joué par le REN-LAC qui agit en tant que force de proposition, de lanceur d’alerte et de dépôt des plaintes. Il est positif que cela soit possible et que des privés puissent se permettre de critiquer la gestion de la chose publique, mais il faut savoir tempérer cette remarque par une autre, la présomption d’innocence est un impératif absolu. Il ne doit pas être question de permettre à un organisme privé de se substituer au Gouvernement, ses remarques ne doivent être qu’un indicateur de réalité et non pas une vérité intangible. Prises en compte, elles doivent être analysées et seul le temps donné au temps permettra de décider des actions à mener et il faudra alors se féliciter du sens de la mesure. Les prix décernés chaque année par le REN-LAC aux journalistes d’investigation qui associent leurs efforts dans cette noble tâche sont l’objet d’une forte couverture médiatique qui traduit une volonté de sensibilisation du plus grand nombre au mouvement qui doit être ressenti par tous, délinquants potentiels, coupables et innocents comme une force qui va. C’est ainsi, à mon sens que cette action doit se lire.

D’ailleurs le Conseil d’Information et de Suivi des actions du Gouvernement (le CISAG) considère que les actes posés dans le cas de l’affaire Jean Claude Bouda que nous allons examiner renforce le jeu institutionnel. Dans le même temps il convient également d’observer que la justice burkinabé est loin d’être inactive. La loi sur le délit d’apparence sur laquelle s’est fondé le REN-LAC pour ester en justice, dans le cas du dossier Bouda, est à mettre à l’actif du Gouvernement burkinabè. Cette loi de 2015 qui permet d’apprécier la pertinence d’une bonne fortune en fonction des éléments dont les autorités ont connaissance, dans le cadre de la volonté de garantir la transparence de la vie publique et d’éviter les dérapages malhonnêtes, est en elle-même temps, particulièrement agressive à l’égard des individus. Elle rend pourtant possible une accélération des procédures et c’est d’ailleurs ce qui s’est produit dans cette affaire Jean Claude Bouda qui devient en conséquence symbolique.

DE QUOI S’AGIT IL EN EFFET ?

Jean Claude Bouda est une personnalité politique burkinabé, un haut cadre qui après avoir été en poste au ministère de la Jeunesse et avoir assumé la Direction Générale du SIAO fut ministre de la Défense Nationale, département régalien et stratégique s’il en est, surtout à une époque où le Faso est attaqué de façon incessante par des terroristes sans foi ni loi. À l’heure où les Burkinabè sont meurtris dans leur chair, où nos soldats vont jusqu’au sacrifice suprême dans des combats si meurtriers, tout détournement des moyens de l’armée deviendrait une trahison du devoir d’Etat le plus noble. Servir l’État, oui, se servir, non !

L’homme a construit dans son village où les habitations le plus souvent demeurent fort modestes, une maison de grand luxe d’un coût apparent proche d’un demi-milliard de FCFA, montant sans commune mesure avec son revenu et son patrimoine tel qu’il apparait dans sa déclaration officielle lors de sa prise de fonctions en qualité de ministre de la Défense. C’est sur ces fondements que le REN-LAC a déposé une plainte en avril 2019, plainte enregistrée en mai 2019. La suite est connue de tous, le 27 mai 2020, l’ancien ministre fut arrêté et placé en détention à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO). On peut constater qu’il y a eu là une certaine célérité.

Il est aujourd’hui impossible de prédire ce que sera la suite, la présomption d’innocence de Jean Claude Bouda demeure, même s’il est permis de penser que si les juges ont procédé à son incarcération, c’est qu’ils avaient quelque raison de le faire. L’affaire va donc suivre son cours dans la sérénité d’une instruction responsable.

CETTE INCARCÉRATION A UNE PORTÉE MAJEURE

Tout d’abord parce que le mis en cause fait partie des personnalités reconnues du pays ; proche du pouvoir, il restera à jamais comme le premier exemple d’une justice qui ne s’égare plus dans les ruelles de l’impunité. Rien n’arrête la justice. Le temps ne sera plus jamais celui de dire que « la femme de César ne peut pas être soupçonnée », la justice a franchi un cap et affirmé sa marche en avant vers une nouvelle ère. Le Burkina vient de poser un pas dans une lutte qui laisse tous les espoirs de vivre dans un monde qui en appelle d’autres. Dans tout voyage il faut savoir faire le premier pas et pour faire aboutir une réforme de fond, il faut un premier acte, qui en soit le fondateur car c’est du jamais vu. Beaucoup le pensait encore impossible, pourtant cet acte est naturellement à porter au crédit du Président du Faso, car il n’a pas utilisé son « droit de grâce » il n’a pas cherché à étouffer l’affaire et c’est un tournant qu’on espère radical. Les juges apprécieront, la séparation des pouvoirs se confirme réelle et installe un camp de base qui est tout sauf une illusion pour aller à l’assaut de la corruption.

Certains diront sans doute qu’il faut aller vite, juger l’homme rapidement et le jeter au cachot pour longtemps car le crime est consommé. Non pas, qu’il ne faudrait pas que le temps judiciaire devienne surtout expéditif. Le temps judiciaire est celui où le présumé coupable est encore innocent et peut faire valoir ses droits. Il faut laisser l’affaire entre les mains des juges, hors de toute pression partisane. Car le message a un sens profond et il n’est pas seulement à destination de la population burkinabè qui dans son immense majorité souffre des effets délétères de la corruption. Elle ne les supporte plus, quand ils sont symboliques de l’injustice d’un enrichissement sans illicite quand les temps sont difficiles. Le message est aussi à destination de la communauté internationale et des bailleurs de fonds, des partenaires au développement pour lesquels le Burkina Faso se doit d’être exemplaire, en raison des défis de toute nature auxquels il convient de faire face ensemble.

Le Faso subit le terrorisme, certains accusateurs considèrent d’ailleurs que l’exemple que donnent ces hommes corrompus du pouvoir à la population est en partie responsable de la « complicité objective » dont jouissent les terroristes de la part d’une fraction de la population. La corruption ferait ainsi le terreau du terrorisme. Que ce soit avéré ou pas, il est certain que la corruption est un ver dans le fruit de la coopération internationale. Les fonds qui sont envoyés par les bailleurs au pays des Hommes intègres le sont, non pas pour enrichir des gens malhonnêtes mais bien au contraire pour soulager la misère et pour investir pour le bien de tous. L’action des partenaires au développement est un complément indispensable aux actes du Gouvernement, les fonds ne doivent pas s’égarer au-delà des objectifs retenus. Les chantiers sont multiples et il serait plus délicat de mobiliser des énergies pour combattre le Covid-19 par exemple, qui fait malheureusement l’actualité, si les bailleurs voyaient que ces fonds sont gaspillés en vain. Le Burkina doit pourtant veiller à ce que chaque euro reçu soit intégralement investi comme il était annoncé à l’origine. Il n’y a pas à discuter sur ce point, il faut là encore souligner ce point positif.

Lutter contre la corruption implique souvent du courage surtout lorsque celui qu’il convient d’abattre est tout aussi bien un frère ou un ami plutôt qu’un opposant. C’est d’autant plus important que l’homme qui se trouve aujourd’hui derrière les barreaux est un proche du régime ; c’est là une promesse en même temps qu’un acte. Il est ici offert à tous les Burkinabè l’image d’un avenir débarrassé des chaînes d’intouchables. Il est ainsi à nouveau permis à tous d’espérer que cette décision se généralise, dans la sérénité et dans la vertu.
Le Burkina était autrefois taclé pour son laisser faire dans ce domaine si sensible, et pour reprendre une expression devenue célèbre, le pouvoir burkinabè vient de nous donner l’occasion de lui dire merci de nous permettre de crier qu’au Burkina aussi : « Yes We can ».

Bien sûr, ce n’est qu’un début mais il est loin d’être timide ou modeste, car dans les classements des pays les plus corrompus, le rang du Faso se situait jusqu’à présent à la 73ème place. Certes ce n’était pas exemplaire mais notons tout de même qu’il devançait plus de cent autres pays et pas seulement des pays africains. L’avenir est pour le Faso, pavé de nouveaux classements, porteur de soutiens internationaux affirmés, qui sont une condition indispensable afin d’éradiquer la pauvreté. Pour ce nouveau classement car au-delà des chiffres, il véhiculera moins d’injustice, plus d’éducation, de santé, d’infrastructures, de croissance et d’emplois dans un monde d’équilibre, et donc un meilleur avenir pour une jeunesse à juste titre avide….

Un peu partout dans le monde apparaissent chaque année des affaires de corruption, elles sont révélées le plus souvent par des journalistes qui font un travail remarquable d’investigation ; le REN-LAC en fait partie de cette catégorie. Il faut aussi savoir rendre hommage aux combats de ces journalistes et saluer leurs efforts pour les ancrer dans le marbre.

Aujourd’hui, le peuple burkinabè attend la suite, d’autres affaires vont certainement devenir publiques et nous pourrons alors devenir un modèle pour tous. Les Burkinabè méritent de voir un monde nouveau qui donne aux hommes un potentiel de valeurs constitutif de fierté partagée qui justifie l’effort de chacun.
La démocratie y aura gagné et tous le reconnaitront.

Une digue vient de sauter, pourtant elle était bien amarrée, des hommes se
croyaient intouchables, un président a cassé le système en silence, il convient de le reconnaître et de l’en remercier.

Bruce Marie HEBIE (King Cool)
Abkabore72@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 11 juin 2020 à 19:29, par Allons seulement ! En réponse à : Lutte contre la corruption : L’arrestation de Jean-Claude BOUDA est un acte fondamental

    C’est une avancée mais elle deviendrait significative si, rapidement, le maire central de Ouagadougou rejoignait JC Bouda. On peut le penser avec les dernières révélations fracassantes du Journal L’évènement du 10 juin 2020 pour tentative de corrompre la justice avec l’argent pour s’assoir sur le dossier. Donc, nous voulons plus vers la bonne gouvernance et, ça passe par le cas du maire central de Ouaga avec ces deals !

  • Le 12 juin 2020 à 14:18, par bayili kassoum En réponse à : Lutte contre la corruption : L’arrestation de Jean-Claude BOUDA est un acte fondamental

    bonjour mr bouda est mieux que tous ceux qui
    ont detournes et ont investit or du pay il ya beaucoup qui ont detournes mais ils sont venus investis en cote d ivoire.

  • Le 14 juin 2020 à 00:14, par jeunedame seret En réponse à : Lutte contre la corruption : L’arrestation de Jean-Claude BOUDA est un acte fondamental

    Fondamental comme acte vous dites ? OK, cette arrestation est aussi une corruption psychologique. On a besoin de l’arbre Jean Claude pour cacher la forêt vols et détournements et investissements hors Faso. Pauvre ministre martyr. D’autres voleurs apatrides sont allés investir à l’étranger comme le souligne KASSOUM et circulent aisément en ville. Donc, Jean claude a volé sans courir. BRAVO Jean Claude ! Car il a au moins déposé chez lui et chose visible et facile à récupérer. Et les autres voleurs décorés apatrides qu’on nous camouffle avec le tintamarre de cette arrestation ?

  • Le 15 juin 2020 à 10:15, par Desire Camille En réponse à : Lutte contre la corruption : L’arrestation de Jean-Claude BOUDA est un acte fondamental

    Je sors d’un sommeil profond apparemment. De quelle justice parlez-vous ? De quel Burkina Faso il s’agit ? L’ancienne Haute Volta ? Le Faso de Thomas SANKARA ?
    Au vu de tout ce qui s’y passait sous le couvert, voire le parrainage des autorités tant politiques que judiciaires, je m’étais convaincu que les détournements, le vol dans toutes ses natures, l’enrichissement illicite et bien d’autres actes étaient légalisés sans être rendus officiels.
    Je ne jouerai pas St Thomas, mais l’affaire Bouda n’est que la réplique de l’affaire Guiro. Citons de passage, les affaires de parcelles de certains Maires, les cas des cadres des services des Impôts…
    Je vais juste oser une patiente attente pour voir le dénouement. Ce qui va m’étonner, c’est le traitement diligent et juste de ce Enième dossier.
    Tout ca contribue à la tension sociale.
    LES GENS A CESSE D’AIMER SON FASO

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