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Burkina : « C’est sous le pouvoir de Roch Kaboré qu’on voit des chiens manger des corps humains … », illustre Marcel Tankoano du M21

Publié le mercredi 10 juin 2020 à 23h38min

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Burkina : « C’est sous le pouvoir de Roch Kaboré qu’on voit des chiens manger des corps humains … », illustre Marcel Tankoano du M21

C’est une situation nationale qualifiée de « très grave », que la coordination nationale des organisations de la société civile pour la patrie a présenté ce mercredi 10 juin 2020 à Ouagadougou à travers une conférence de presse. Marcel Tankoano et Pascal Zaïda planchaient, précisément, sur la situation sécuritaire et la perspective des élections du 22 novembre 2020.

C’est par une pensée aux victimes des crises sécuritaire et sanitaire ainsi qu’aux personnes éprouvées par l’atmosphère d’insécurité que les animateurs de la conférence, Marcel Tankoano du M21 (Mouvement du 21 avril) et Pascal Zaïda du CED (Cadre d’expression démocratique) ont ouvert les échanges avec les journalistes.

« La crise sécuritaire à laquelle nous sommes confrontés depuis bientôt cinq années, constitue une menace potentiellement fatale pour les fondements de l’intégrité territoriale, notre démocratie et l’unité nationale », campent-ils dans la déclaration liminaire.
Pour les animateurs de la conférence, le pouvoir Roch Kaboré a montré son « incapacité inextricable » à gérer le pays et à travailler à la réconciliation nationale.

"La Constitution n’oblige pas quelqu’un à terminer son mandat", interpellent messieurs Tankoano et Zaïda

« L’équipe gouvernementale qui devrait veiller sur notre pays a, par son amateurisme et ses tâtonnements, laissé plonger le Burkina dans un chaos indescriptible. Les morts suite aux attaques terroristes sont nombreux, les déplacés sont innombrables et la crise communautaire est bien réelle », étayent les responsables de la coordination des organisations de la société civile pour la patrie.

Ces leaders de la société civile qui s’interrogent sur certaines attitudes du pouvoir face à la préoccupation cruciale de l’insécurité, disent avoir l’impression que « pour les dirigeants, le Burkina Faso, c’est Ouaga et Bobo ».

« En tout cas, c’est le pouvoir Roch Kaboré qui nous a donné à voir des cadavres jonchés les voies (quand vous vous rendez dans des zones à l’intérieur du pays). C’est sous son pouvoir qu’on voit des chiens manger des corps humains et même ramener le reste à la maison », s’attriste Marcel Tankoano, en réactions à des préoccupations soulevées par des journalistes.

Marcel Tankoano (droite) et Pascal Zaïda appellent vivement le 22 novembre pour un changement à la tête du pays

« La mort est devenue banale », ajoute-t-il. Il regrette que le président Roch Kaboré ait fait fi des nombreuses suggestions qui lui ont été faites dès le début de son mandat aux fins de préserver la vie des Burkinabè, leurs biens et l’intégrité du territoire. « Le gouvernement a même peur de produire des communiqués sur les morts ; c’est le cas de l’attaque du marché à bétail de Kompiembiga (dans la région de l’Est, le 30 mai 2020) », illustre-t-il, parlant de la “prudence” observée par les autorités elles-mêmes dans le nombre de morts communiqué.

« Quand je vois des alliés et autres qui appellent Roch Kaboré à rebeloter, je saigne. Il (Roch Kaboré) a dit qu’on ne va pas céder un lopin de terre, mais à l’Est, flottent des drapeaux noirs. (…). Ils (dirigeants actuels) ont fait ce qu’ils pouvaient, il faut un autre Burkinabè (président, NDLR) pour sauver le reste », rappelle Marcel Tankoano.

Toujours en réaction à des questions, les conférenciers ont déploré que la préoccupation sécuritaire n’ait pas bénéficié de la même verve auprès de l’exécutif (gouvernement, Assemblée nationale) que la Covid-19. Pour eux, ce constat s’explique simplement par le fait que la gestion de la Covid-19 constitue un business pour les dirigeants.

Tout en ayant à l’esprit les conditions difficiles du « plus du million » de déplacés internes, ils dénoncent au même moment, les malversations à l’actif du pouvoir.

La coordination qui voit en certains appels à surseoir aux élections..., une intention cachée (prendre part à une transition), martèle que "le pays n’est pas un gâteau à partager".

Les responsables de la coordination observent que c’est dans ce contexte que s’annoncent les élections du 22 novembre 2020.

S’appuyant sur l’article 165 de la Constitution : « Aucun projet ou proposition de révision de la Constitution n’est recevable lorsqu’il remet en cause la nature et la forme républicaine de l’Etat, le système multipartiste, l’intégrité du territoire national. Aucune procédure de révision ne peut être engagée ni poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire », l’article 39 relatif aux conditions d’élection du président du Faso et l’article 40 qui fixe l’échéance du mandat, les animateurs de la conférence ont rappelé à ceux qui y militent, qu’un report des élections ne peut garantir un retour à la paix et le retour des déplacés dans leur localité respective.

Pour la coordination nationale des organisations de la société civile pour la patrie, tenir les élections à bonne date est donc un « impératif constitutionnel » et une « obligation morale » pour tout Burkinabè qui aspire à la démocratie et au développement du pays.

O.H.L
Lefaso.net

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