Les troubles mentaux neurologiques et ceux liés à la consommation des substances psycho actives représentent un véritable problème de santé publique de par le monde. Au Burkina Faso, une étude épidémiologique en population générale réalisée en 2015 a révélé que 41% de la population générale âgée de 18 ans et plus souffrent d’au moins d’un trouble mental. Lorsqu’on prend 41% de 19 millions d’habitants, cette prévalence n’est pas négligeable. Pis, l’OMS prévient que si rien n’est fait d’ici à l’horizon 2030, la maladie mentale sera l’une des principales causes de morbidité dans le monde.

Pour pallier à cette situation, le ministère de la santé du Burkina Faso a élaboré avec l’appui technique et financier de l’ONG CBM, le projet « santé mentale pour tous ». Ce projet couvre les districts sanitaires de Gaoua et Diébougou dans la région du Sud-Ouest ; de Nouna et de Dédougou dans la Boucle du Mouhoun et enfin le district sanitaire de Koupéla dans la région du Centre-Est.

Afin d’harmoniser les méthodes d’intervention et permettre un meilleur suivi de la mise en œuvre des activités, il est prévu des rencontres semestrielles. Ce mercredi 10 juin 2020, CBM en collaboration avec la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM) ont sacrifié à la tradition. Les participants étaient composés des représentants des cinq districts sanitaires, des OCADES des cinq districts et des malades. CBM tient particulièrement à la participation des représentants des malades qui sont des partenaires incontournables dans la stratégie de prise en charge des pathologies mentales.

Les participants

C’est pour cette raison qu’ils sont associés à toutes les étapes du processus d’élaboration et de mise en œuvre du projet. Il s’est agi, au cours des travaux, de faire le bilan de ce qui a été fait au cours du premier semestre en terme d’activités, de prise en charge des malades, de supervision et de formation. Ce fut également une occasion pour échanger sur les difficultés rencontrées, identifier les points à améliorer pour un renforcement de la mise en œuvre des activités du projet « santé mentale pour tous ». Les participants ont aussi formulé des propositions sur les meilleures stratégies pour l’inscription des activités santé mentale dans les plans d’action des DRS et DS et présenté les perspectives pour les six prochains mois.

Présentation du partenaire CBM

CBM est une organisation internationale de développement dont le but est d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées, des personnes en risque de le devenir, et cela à travers le monde entier. Depuis 2013, CBM a ouvert un bureau de représentation au Burkina dont le siège est à Ouagadougou. CBM a pour : -Vision : une société inclusive dans laquelle toutes les personnes handicapées jouissent de leurs droits humains au même titre que les autres et réalisent leur plein potentiel ;
 Mission : CBM est une organisation chrétienne de développement international qui se consacre à l’amélioration de la qualité de vie des personnes handicapées au Burkina Faso ;

 Valeurs : Christianisme/Internationalisme/Professionnalisme/Intégrité/Communcation/Inclusion

Les zones d’intervention de CBM au Burkina

De nos jours, CBM intervient dans les régions du Nord, Centre-Nord, Plateau Central, Est, Centre-Est, Centre-Sud, Sud-Ouest, Boucle du Mouhoun, Hauts-Bassins. Elle intervention dans les domaines tels que la santé mentale, la santé auditive, la santé oculaire, l’éducation inclusive, les moyens de subsistance, la gestion inclusive des risques de catastrophes et le plaidoyer pour la protection et promotion des droits des personnes handicapées

Une multitude d’actviités a été menée sur le terrain, selon M. Sangaré

Bilan jugé satisfaisant…

Le projet « santé mentale pour tous » est à sa deuxième (janvier 2019-décembre 2022). Sur le terrain, ce projet s’est investi dans la prise en charge des malades mentaux notamment sur le plan du traitement et l’accompagnement, selon M. Oumar Sangaré, le chargé de programme et responsable des projets santé mentale au niveau du bureau pays de CBM à Ouagadougou. De plus, le projet s’est illustré à travers des activités de sensibilisation, la formation des agents de santé. Outre cela, il a doté certains districts sanitaires de matériels pédagogiques et logistiques.

« Grâce à l’intervention du projet, la stigmatisation a un peu diminué dans nos zones d’intervention. Les sensibilisations qui sont faites à travers les radios, les théâtres, les visites à domicile, les plaidoyers auprès des autorités coutumières, locales et administratives ont permis de renforcer la connaissance des populations sur la maladie mentale et faire en sorte que les gens ont moins peur de la maladie mentale et des malades. Quand elles ont moins peur, évidemment elles leur ouvrent beaucoup plus leur cœur et leur porte pour pouvoir les accompagner », a expliqué Oumar Sangaré.

La rencontre s’est tenue dans le strict respect des mesures barrières contre le Covid-19

Contrairement à ce qu’on veut faire croire, les malades mentaux peuvent aussi apporter quelque chose à leur communauté. S’inscrivant dans cette dynamique, M. Sangaré a fait un témoignage : « On a vu des malades qui étaient attachés pendant quinze (15) à Vingt (20) ans à un arbre mais grâce à l’appui du projet, ils ont été détachés et envoyés en soin. Aujourd’hui, ils sont stabilisés. Ils mènent des activités génératrices de revenus qui leur permettent d’avoir de l’argent pour pouvoir non seulement acheter eux-mêmes leur propre médicament mais aussi pour pouvoir aider leur famille ». En guise de conclusion, le représentant de la directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, M. Seydou Ouédraogo, a remercié l’Ong CBM pour son accompagnement dont les projets s’inscrivent en droite ligne du plan d’action du ministère de la santé.

AS
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