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Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

Publié le mardi 9 juin 2020 à 23h04min

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Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

La dégradation de la situation nationale est à troubler le sommeil. Elle est même révoltante pour certains Burkinabè, car convaincus que le pays dispose de ressorts nécessaires pour sortir du bourbier. C’est bien cela que nous inspire également ce soupir de l’ancien ambassadeur Mousbila Sankara, que nous tirons de cette interview (voir au bas de page) qu’il a accordée début mars 2020 à Lefaso.net.

L’évolution de la situation nationale nous oblige à remettre au goût du jour des passages, et même à revisiter cette interview. A cette préoccupation précise liée à l’insécurité sous laquelle ploie le pays, l’ancien compagnon de Thomas Sankara n’a pu masquer sa déception. Il compare le Burkina et son peuple à ce père riche, mais dont les enfants souffrent, car ignorant la richesse de leur père.

« Au Burkina, il y a des gens qui ont des expressions du genre : Dieu aime le Burkina. Ce n’est pas faux. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? (…). Quand vous regardez au Burkina, les gens sont sobres, ils ne sont pas du tout exigeants ; tu verras un Burkinabè, avec 150 francs, il paie quelque chose, il mange à midi et tout est gagné. Là où on demande trois repas, le Burkinabè, lui, s’il a un, il mange et part travailler.

Malgré ça, on n’arrive pas à avancer. Il y a quelque chose qui ne va pas, il n’y a pas de direction. (…). On refuse aussi d’exploiter notre faculté. C’est le drame. Quand on dit notre culture, ce ne sont pas les Faso danfani et autres accessoires, c’est au-delà, c’est un tout : comment nos grands-parents se comportaient face à certaines situations », déroule Mousbila Sankara pour qui, ce potentiel n’attend qu’à être canalisé et transformé.

Il n’est pas le seul sage à penser cela. « Roch Kaboré dispose d’énormes chances que ses devanciers, parce qu’il semble être un homme de consensus. Même l’opposition politique reconnaît en lui un rassembleur. Le pays regorge de nombreux hommes de valeurs, qu’il peut aller chercher.

Il (Roch Kaboré) sait où les trouver, c’est à lui de leur faire appel. Mais il faut aussi que ces personnes-là acceptent de jouer un rôle à ce tournant crucial de notre pays, c’est aussi un devoir patriotique pour elles. Et je ne pense que si le président leur fait appel, elles vont refuser de mettre leur main à la pâte », évoquait déjà en 2016, ce cadre de l’Armée burkinabè à la retraite.

A tort ou à raison, ce regard est partagé par nombre de Burkinabè, persuadés que le Burkina est capable de se sortir diligemment de cette situation. Il doit d’ailleurs en être ainsi, au risque de se voir enliser davantage et de compliquer ainsi les choses. Cette opinion pense qu’on a de la ressource, surtout humaine, pour se sortir de ce pétrin que de volonté et d’engagement réels. La dégradation de la situation nationale ces cinq dernières années a atteint un seuil encore très critique (généralisation de l’insécurité, relent de repli identitaire, persistance de la fronde sociale …) à la lisière de cette période très sensible que le pays est en train d’amorcer, à savoir les élections du 22 novembre 2020.

Tous les éléments en présence montrent qu’il y a un impératif à sérieusement préparer le 22 novembre 2020. Que les élections se tiennent effectivement à bonne date ou que ce soit une période de transition qui est engagée à partir de cette date. Il faut un minimum d’aplanie pour ne pas que le remède soit pire que le mal. Une transition mal ficelée peut faire autant de mal au pays que des élections mal préparées. Et les mouvements ces derniers temps au sein de la classe politique nationale renseignent à souhaits qu’il faut bien un travail préalable, un minimum de dégel du contexte national. Et il urge !


Lire aussi : Situation nationale : « Ce peuple n’a pas envie de s’en sortir ; ce ne sont pas les solutions qui manquent », pose l’ambassadeur Mousbila Sankara


O.H.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 juin 2020 à 23:56, par Sou En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Merci me vieux Mousbila SANKARA, que DIEU vous garde longtemps et en bonne santé à nos côtés. Vous êtes un vrai patriote, un homme intègre et un humaniste. Vous prouvez également que ce pays regorge d’hommes et de femmes de valeur, il faut savoir les détecter et les prendre.

  • Le 10 juin 2020 à 00:11, par Le citoyen En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Je partage entièrement cette analyse, le Burkina possède de nombreuses potentialités humaines. Seulement, il faut un leadership pour les transformer. Ce qui fait défaut actuellement avec le pouvoir MPP. Que Dieu nous sauve !

  • Le 10 juin 2020 à 06:41, par Trump En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Merci et longue vie à vous papa, vous êtes un vrai Burkimbiila. Ça me fait de la grande peine de savoir vraiment que nous ne sommes pas conscients de ce que nous sommes. Le seul bémol, c’est que le peuple n’a pas eu les dirigeants qu’il mérite. Le peuple est tolérant, résilient, résistant, travailleur, imaginaitf, mais des dirigeants que je ne voudrais pas qualifiés ici. Ça fait vraiment très mal. Continuons à prier Dieu, lui seul sait et saura comment nous faire sortir de cette situation et rende justice à chacun avec ces dirigeants pilleurs, menteurs, retourneurs, brûleurs, arrogants pour beaucoup, inhumains, égoïstes, etc.

  • Le 10 juin 2020 à 08:08, par Le Patriote "Le vrai" En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Mousbila SANKARA, un homme intègre dans toute sa plénitude a parlé. Mais le président RMCK entendra-t-il ces paroles de sagesse ? Je suppose qu’il a révisé sa position erronée par rapport à Yacouba Isaac Zida et à Barry deux hommes valeureux qu’il faut récupérer pour remettre dans le circuit de la lutte contre le terrorisme. Faut-il noter que Yacouba Isaac Zida, pour avoir côtoyer Guillaume Soro son ami, qu’on dit immensément riche avec un avoir de l’ordre de 1 000 Milliards de Francs CFA, n’était pas mal loti non plus financièrement avant la transition. Il n’avait vraiment pas besoin de voler mes maigres sous d’un pays qu’il est venu pour redresser et remettre sur les rails du développement. Du reste, la cour des comptes a majestueusement validé sa gestion au grand dam des oiseaux de mauvais augure et des ennemis de notre peuple.

  • Le 10 juin 2020 à 08:47, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    - Oui, mais Dieu aime aussi le Burkina et il lui a donné RMCK comme President. Parce que Wayiiiii !!! Il y a de l’argent à gagner chez RMCK !! Accourons tous chez RMCK car de l’argent, nous en avons grandement besoin !!! Pour preuve, voici ce que El Hadj Mahamadi Lamine KOUANDA alias ‘’El Kouande’’ a révélé : ‘’Le cabinet de Roch est saturé d’ordonnances et de lettres de sollicitations d’aides de dignitaires de Blaise Compaoré. Ce sont les mêmes qui parlent mal de Roch au cours de nos réunions, qui vont nuitamment chez lui pour prendre de l’argent. Moi, je ne suis pas éduqué pour faire une telle chose. Quand je veux faire quelque chose, je le fais en plein midi. Quand j’avais des problèmes liés à la location de mes maisons, je suis allé voir Roch pas en tant qu’homme politique, mais en tant qu’homme d’affaires pour résoudre un problème que j’avais avec son Administration, parce qu’on avait rompu de façon injuste, presque tous mes contrats de bail avec l’Etat’’ (Voir son interview dans www.netafrique.nat du 10.06.2020 sous la plume de Colette Drabo dans le quotidien Le Pays.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 10 juin 2020 à 09:31, par Amzata En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    TOUS MES REMERCIEMENTS A MONSIEUR MONSBILA SANKARA CAR TOUS CEUX QUI PENSENT A LA SITUATION SÉCURITAIRE AU BURKINA FASO SONT DES HOMMES DIGNES ET INTÈGRES QUE DIEU LES PROTÈGE ET LEUR DONNE LONGUE VIE
    LE PRÉSIDENT DOIT RECHERCHER DES PERSONNES QUI ONT VRAIMENT TRAVAILLER DÉCORE AU GRADE D’OFFICIER A PARTIR DE 2015 JUS QU’A NOS JOURS DE TOUS LES MINISTÈRES PLUS LE MORO NABA POUR PLUSIEURS ENTRETIENS ET ENSUITE REFORMER UN AUTRE GROUPE DE MÊME NATURE DE 2015 A 2010 AINSI DE SUITE POUR UNE RÉCONCILIATION NATIONALE . LES ÉCHANGES POURRONT PEUT ÊTRE ABOUTIR A DES RÉSULTATS PROBANTS ; ESSAYONS TOUJOURS D’ENTREPRENDRE QUELQUE CHOSE NE NOUS LIMITONS PAS SEULEMENT AUX ÉCRITS , A LA PAROLE ALLONS AU DELÀ . MERCI ET BONNE JOURNEE A TOUS ET A TOUTES

  • Le 10 juin 2020 à 09:54, par skieter En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Je sens pour ma part que beaucoup d’inconscients sont en train de saboter les efforts faits dans un pays à faible ressources.Si on prend seulement rien que les grèves en 5 ans de mandat de Roch, on voit que le patriotisme des gens a fichu le camp !

  • Le 10 juin 2020 à 10:01, par Le réaliste En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Analyse très réaliste d’un homme également réaliste. Malheureusement, plusieurs acteurs de l’actuel organe dirigeant de notre pays, fortement responsables des différentes dérives du régime déchu, donc de la transformation négative de la mentalité d’une grange frange de Burkinabè, constituent aujourd’hui le véritable handicap du succès du Burkina Faso.
    Incapable de mettre radicalement ces individus en fin de potentiel, le Président ne fait que naviguer à vue. Autrement, l’expertise et les compétences humaines existent bel et bien au Faso, et cela dans tous les domaines.
    Mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut afin que plus rien ne soit comme avant, cela doit être notre leitmotive. Mais hélas ! Qui est à mesure de faire cela ? Pas du tout le Président actuel et encore moins ceux qui s’excitent jusqu’à présent pour être élu, dont la plupart ne sont que l’ombre de l’actuel. En tout état de cause, le Burkina sera sauvé, lors que nous serons conscients que Dieu aime ce pays. Mais avant cette nouvelle conscientisation de l’ensemble des populations, nous continuerons notre souffrance. Wait and see

  • Le 10 juin 2020 à 11:02, par YAAM SOBA En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Avec tout le respect que j’ai pour Mousbila SANKARA, il doit éviter de jouer avec l’intelligence des burkinabé.
    Depuis l’arrivée de Roch KABORE au pouvoir, il n’a fait que s’entourer de personnes peu qualifiées. Nous en voulons pour preuves les nominations de Simon Compaoré au ministère de la Sécurité, de Jean-Claude Bouda ou Cherif Sy au ministère de la défense. Des personnes peu qualifiées sont nommées dans le gouvernement.
    Sans oublier tous les scandales financiers qui écument la gouvernance de son régime.
    Tout le monde est unanime que les aspirations des insurgés ont été trahies.

  • Le 10 juin 2020 à 11:23, par Volta Noire En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Tout ce que nous retenons de ces cinq années de mandat, c’est la corruption, le pillage, le laxisme, le copinage et la gabegie ont été érigé au sommet de l’état.
    Nous avons perdu cinq années : travaux publics bâclés, zéro création de richesse interne, insécurité grandissante, exactions sur des civils... Que Dieu nous en garde d’un second mandat de ce pouvoir.

  • Le 10 juin 2020 à 19:21, par Yamsoba En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    SANKARA Mousbila a parlé en sage et que ceux aiment leur pays écoutent et suivent ses sages conseils. Respect et merci au doyen qui montre toujours le chemin de la libération et du progrès. Vivement qu’il soit entendu par les bonnes personnes qui aiment toujours leur pays et ne prennent pas des armes pour le détruire. J’admire de telles personnes qui aiment profondément et honnêtement leur patrie. C’est vrai, DIEU nous aime et aime le Burkina, malheureusement certains Burkinabé malgré eux qui sont peut être nés au Faso par accident du destin le détruisent et tentent de le tirer au fond du gouffre. Gardons espoir et restons souder, le mal rattrapera ceux qui le prônent et allument les haines dans les coeurs. Que Dieu Bénisse on pays le BURKINA FASO AMENNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNn

  • Le 10 juin 2020 à 19:50, par Made En réponse à : Situation nationale : « Dieu aime le Burkina. Mais est-ce que nous-mêmes, nous sommes conscients de cela ? », s’interroge l’ambassadeur Mousbila Sankara

    Ah bon, donner nous alors un pays que Dieu n’aime pas et nous allons le comparer au Burkina. Ton pays est le dernier du monde et on veut que nous chantons ses éloges ? Ton pays est en proie à des pseudo-religieux et on veut que nous chantons ses éloges ? Je ne suis pas fière de mon Burkina actuel, mon cher Mousbila et personne ne doit l’être à moins que ce pouvoir ne soit sa vache laitière. J’ai fait plusieurs pays et je me rends compte que Dieu beaucoup plus les autres pays que le Burkina. Quand vous manger plusieurs fois par jour, vous dormez bien et vous êtes capables de vous soigner ailleurs que nos centre de santé, on pense que c’est rose pour tous monde. L’info quotidien au Burkina n’est que de la nécrologie et vous dites que Dieu aime le Burkina ? Ce veut le Burkina vit est-il l’œuvre du Diable, ou de Dieu ? Comment quelqu’un qui dispose de tout ses sens peut-il dire que Dieu aime ce Burkina actuel. Allez-y chanter ça aux milliers de déplacés pour saisir la réalité

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