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Covid-19 : Une dizaine de journalistes outillés pour « mieux » en parler

Publié le mardi 9 juin 2020 à 23h00min

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Covid-19 : Une dizaine de journalistes outillés pour « mieux » en parler

Une dizaine de journalistes ont pris part, les 8 et 9 juin 2020 à Ouagadougou, à une session d’échanges sur le Covid-19. Organisée par la Deutsche Welle Akademie en collaboration avec le Réseau d’initiatives de journalistes, la session a été animée par le Dr Moumini Niaoné, spécialisé en santé sociale, communautaire et comportementale et Boureima Salouka, journaliste et formateur.

« Le journalisme, c’est le contact et la distance », disait Hubert Beuve-Méry, fondateur du journal « Le Monde ». Au-delà du champ politique, cette formule expose un équilibre difficile mais nécessaire qui a tout son sens en cette période de Covid-19, où le journaliste doit se jeter dans l’arène du questionnement. Pour le Dr Moumini Niaoné, même si les journalistes font beaucoup d’efforts d’aller vers les professionnels de santé mais il reste moins que beaucoup font « dans le sensationnel ou ne relaient que les informations venant d’ailleurs ».

Dr Moumini Niaoné, spécialiste en santé sociale, communautaire et comportementale

Pour une compréhension de profonde et non de surface

Durant ces 48h, les participants ont été outillés sur divers aspects du Covid-19, toute chose qui permettra d’affiner les angles d’attaque des futures productions originales et utiles, en vue d’éclairer la lanterne des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Pour le formateur Boureima Salouka, le journalisme est un travail intellectuel qui consiste à « donner et faire sens ». D’où l’importance de l’analyse systémique pour une profonde et meilleure compréhension des sujets. « La rigueur dans le récit n’est possible que si l’on a une bonne connaissance du sujet », dira Boureima Salouka.

Le modèle écologique

Le Dr Moumini Niaoné parlera, lui, de modèle écologique qui inclut une vision large des déterminants de la santé et permet d’analyser tout sujet, comme celui du Covid-19, au niveau politique (aspects juridique, législatif, règlementaire), au niveau environnemental (physique et social) et au niveau individuel. « Par exemple pour ce qui est du niveau individuel, cela permet au journaliste d’avoir un autre regard sur le Covid-19 en se posant les questions : qui est malade ? Où et quand sont-ils tombés malades ? Quels sont les facteurs de comorbidité ? On peut même comparer nos malades avec des cas d’autres pays », a laissé entendre le formateur.

Boureima Salouka, formateur à la Deutsche Welle Akademie

Du rappel historique

Plus qu’un cours magistral de médecine, cette formation a permis à la dizaine de journalistes d’entrée de jeu, de cerner l’histoire des maladies transmissibles. De la théorie des miasmes au 17e siècle, selon laquelle des maladies comme le choléra étaient causées par les mauvaises odeurs, en passant par les travaux de l’épidémiologiste John Snow qui permirent de comprendre au 19e siècle que l’eau contaminée était plutôt la cause de la maladie et non l’air, jusqu’à la Conférence d’Amalta en 1978 qui a mis en avant les soins de santé primaires en affirmant que « tout être humain a le droit et le devoir de participer à la planification et la mise en œuvre et à l’évaluation des soins de santé » qui lui sont destinés.

Deux modes de transmissions, un milliard de circonstances

Et le Covid-19 qui est une zoonose, maladie transmise par un animal, est causé par un virus de la famille des coronavirus qui utilise le patrimoine génétique pour se dupliquer. Selon le Dr Niaoné, pour l’instant l’hôte intermédiaire du virus n’est pas encore connu même si certains chercheurs pensent au pangolin et d’autres à la chauve-souris. Outre la fièvre, les difficultés respiratoires, la toux sèche, les courbatures, la perte d’odorat et du goût, Dr Niaoné a fait remarquer que la conjonctivite fait également partie des signes du Covid-19. Et même si la fièvre est présente dans 80% des cas positifs, son absence ne signifie pas absence de la maladie.

Les participants lors d’un exercice

Quant aux modes de transmissions, le médecin a indiqué qu’ils sont de deux ordres. Il y a le mode direct, par voie respiratoire et le mode indirect, par manuportage, c’est-à-dire le fait de porter à la main. Selon le Dr Niaoné, il ne faut pas confondre ces deux modes aux circonstances. Car l’on peut être contaminé soit en chantant, en dansant avec une personne malade ou en touchant le poignet d’une porte, un téléphone ou une cuillère contaminée.

Les mesures de prévention notamment la distanciation, le lavage régulier des mains au savon et le port de masques, la question du traitement, des essais cliniques et des grands blocs de la riposte de la maladie (épidémiologique, hospitalier, laboratoire, logistique, communication et engagement communautaire) ont été expliquées aux journalistes qui sont désormais outillés pour « mieux » en parler du Covid-19 surtout aux journalistes des radios communautaires qu’ils devront encadrer bientôt.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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