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Lutte contre le Covid-19 : Des journalistes outillés pour mieux faire passer l’information sur la maladie

Publié le dimanche 24 mai 2020 à 14h30min

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Lutte contre le Covid-19 : Des journalistes outillés pour mieux faire passer l’information sur la maladie

Une vingtaine de journalistes a bénéficié d’un atelier de renforcement de capacités dans la riposte au Covid-19. Ledit atelier organisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en collaboration avec le ministère en charge de la communication, a eu lieu le jeudi 21 mars 2020 à Ouagadougou.

Face au Covid-19, la communication est présentée comme une arme efficace pour faire accepter les mesures barrières et lutter contre la propagation de la maladie. Dès le début de l’épidémie au Burkina Faso, la communication a été entachée « d’imperfections » comme le reconnait Remis Fulgance Dandjinou, ministre en charge de la Communication, amenant même certaines personnes à douter de l’existence de la maladie.

Cette formation initiée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en collaboration avec le ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement est donc la bienvenue pour permettre aux journalistes de s’outiller, en vue de faire passer des informations susceptibles de favoriser le changement de comportement. « Le Covid-19 n’est pas uniquement un problème de santé, c’est aujourd’hui un problème de développement pour nos sociétés.

Et le journaliste en tant que partie prenante à cette société a un rôle important à jouer pour mobiliser la population, s’assurer que tout le monde contribue, participe à cette lutte, tout le monde s’approprie les mesures qui sont prises par le gouvernement. Nous pensons qu’en formant les journalistes pour qu’ils puissent adapter leur communication à cette situation de crise, ceci faciliterait l’adhésion de tous, qui entrainerait un changement de comportement », a laissé entendre Mathieu Ciowela, représentant-résident du PNUD au Burkina Faso.

Quatre heures durant, les conférenciers le Pr Serge Théophile Balima, enseignant à l’université de Ouaga et Rodrigue Barry journaliste, en poste à l’OMS Dakar ont passé en revue les fondamentaux du journalisme, la déontologie et l’éthique journalistique appliquées à la gestion de l’information lors des crises et catastrophes sanitaires, mais aussi la gestion de l’information face aux fake news ou infox.

A droite, le ministre en charge de la communication Remis Fulgance et à gauche, Mathieu Ciowela, Représentant résident au PNUD au Burkina Faso

Le plus important, selon le Pr Balima, c’est que le journaliste cultive le doute méthodique, confronte toujours ses sources, afin de donner l’information juste au public. « Le conseil que je voudrais donner aux journalistes, c’est surtout de développer le doute méthodique à leur niveau, parce que de plus en plus, ils sont assaillis par une pluralité de sources d’information, dont la plupart ne sont pas du tout vérifiées et ne véhiculent pas forcément des vérités, mais des mensonges calculés.

Nous sommes dans un monde où de plus en plus, la vérité est confisquée par des groupes de pression, par des obédiences parfois nébuleuses. Il faudrait que vous fassiez attention, si non, vous pouvez être à la remorque de nombreux fabricants de vent, d’illusion, que vous allez présenter à des publics comme étant de l’information, alors que c’est tout à fait à l’opposé de ce qui doit être l’information », conseille-t-il.

Face au contexte du Covid-19, le Pr Balima encourage les journalistes à mettre l’accent sur les aspects importants de la maladie, les précautions à prendre pour l’éviter, plutôt que de se focaliser sur les aspects politiques ou d’autres aspects, qui ne sont pas forcément les plus importants.

Rodrigue Barry, conseille, lui de mettre également l’accent sur les résultats positifs engrangés dans la lutte contre la maladie et l’importance du respect des mesures barrières, ce qui pourrait susciter un changement de comportement des populations.

En somme, dira le Pr Balima « Il faut savoir sélectionner et privilégier l’intérêt majeur du public et non pas certains aspects de l’environnement de la maladie, mais la maladie elle-même ». Cela est d’autant plus important, « que nous savons tous, que nous allons désormais vivre avec cette maladie pendant un bout de temps », a admis Remis Fulgance Dandjinou.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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