LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Laudato Si’ du pape François : Monseigneur Justin KIENTEGA appelle à un nouveau paradigme dans la relation de l’homme avec la nature

Publié le mardi 19 mai 2020 à 14h30min

PARTAGER :                          
Laudato Si’ du pape François : Monseigneur Justin KIENTEGA appelle à un nouveau paradigme  dans la relation de l’homme avec la nature

Cette année 2020 marque le 5e anniversaire du livre « Laudato Si’ » sur l’environnement du Pape François. Le thème de la commémoration de cet anniversaire est « tout est lié ». Elle aura lieu du 16 au 24 mai 2020. Dans le message qui suit, monseigneur Justin Kientega, président de l’OCADES et évêque de Ouahigouya appelle à un nouveau paradigme dans la relation de l’homme avec la nature.

Bien aimés frères et sœurs en Christ,

Hommes et femmes de bonne volonté.

Du 16 au 24 mai 2020, le Saint Père, le Pape François nous invite à célébrer le 5è anniversaire de son encyclique Laudato Si’ sur la sauvegarde de la « maison commune » qu’est notre planète terre autour du thème « tout est lié ».

Laudato Si’ est une véritable réflexion holistique sur la vie de l’humanité. Dans ce texte publié le 18 juin 2015, le Pape François appelle à une urgente conversion écologique. Les hommes et les femmes doivent apprendre à vivre dans une harmonie avec Dieu, avec les autres, avec la nature.

Selon l’analyse du Pape, la terre, « cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter. La violence qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants. C’est pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui « gémit en travail d’enfantement » (Bm 8, 22). Nous oublions que nous-mêmes, nous sommes poussière (cf. Gn 2, 7). Notre propre corps est constitué d’éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure. »

Tout étant lié, cette semaine s’inscrit dans le cheminement d’une année de transformation, tandis qu’au même moment nous traversons la crise actuelle en priant, en réfléchissant et en nous préparant ensemble à un monde meilleur pour demain.

Conformément aux orientations du dicastère pour le service du développement humain intégral, l’OCADES Caritas Burkina, à travers son secrétariat général et l’ensemble de ses secrétariats exécutifs diocésains, se joint aux Caritas du monde entier pour commémorer la semaine Laudato Si’ au Burkina Faso, du 16 au 24 mai 2020. Il s’agira pour nous de vulgariser l’encyclique Laudato Si’ et de sensibiliser l’opinion sur les enjeux de l’écologie intégrale.

En ce sens, la commémoration sera marquée par la prière, des journées d’appropriation de l’encyclique, des actions de sensibilisation grand public à travers les médias, des activités sportives,… dans le strict respect des mesures sanitaires. Nous devons plus que jamais prendre soin de la Création pour permettre aux générations actuelles de vivre sans compromettre la vie de celles à venir.

Dans notre pays comme partout ailleurs dans le monde, les actions isolées ont très peu d’impact. Pour affronter les problèmes de fond, il faut alors un consensus mondial qui conduirait à programmer une agriculture durable et diversifiée, à développer des formes d’énergies renouvelables et peu polluantes, à promouvoir un meilleur rendement énergétique, une gestion plus adéquate des ressources forestières, à assurer l’accès à l’eau potable pour tous.

Le message de Laudato Si’ résonne avec une intensité particulière au moment où l’humanité est secouée par la pandémie du coronavirus. C’est le lieu pour nous d’en appeler à un nouveau paradigme dans la relation de l’homme avec la nature. La crise actuelle nous interpelle également à renforcer notre élan de solidarité et de partage envers les couches les plus vulnérables, les personnes déplacées internes,… Laissons alors monter nos voix vers le Seigneur afin qu’il nous permette de puiser en lui la force d’être des protecteurs de la Création.

« Créateur, toi qui nous as donné la vie.
Aide-nous à t’honorer
En protégeant ta si précieuse création.
Rédempteur, toi qui nous as donné l’espoir.
Aide-nous à changer nos modes de vie
Et à nous détourner du chemin de la destruction.
Saint-Esprit, toi qui nous unis
Aide-nous à puiser notre force dans l’amour qui nous rassemble
Alors que nous tentons de soigner la Terre.
Amen. »

Mgr Justin KIENTEGA

Évêque de Ouahigouya

Président de l’OCADES Caritas Burkina

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 19 mai 2020 à 19:34, par rakis En réponse à : Laudato Si’ du pape François : Monseigneur Justin KIENTEGA appelle à un nouveau paradigme dans la relation de l’homme avec la nature

    Excellence, je suis tout à fait d’accord avec votre analyse et votre appel ! J’y apporte ma modeste contribution en relevant qu’il n’est un secret pour personne, que notre monde vit actuellement des évènements qui sont les conséquences d’un mal développement. Changements climatiques, catastrophes naturelles et industrielles, migrations, dégradation de l’environnement, rareté des ressources naturelles, inégalités économiques et sociales, sont apparus comme autant de signaux d’une dégradation des conditions d’existence sur l’ensemble de la planète.
    Sur les 50 pays touchés par les effets du dérèglement climatique, 36 sont en Afrique sub-saharienne. L’Afrique, oui, notre Afrique, à peine sortie de la colonisation, est confrontée à un changement climatique sans précédent. Ce qui devrait arriver a déjà commencé ! Notre continent est déjà entré dans l’âge des conséquences du dérèglement climatique avec de nombreux conflits, des déplacements massifs et risqués de ses populations, des morts par milliers de ses fils et filles, sans compter ses terres, ses forêts et sa faune qui se consument à grand feu.
    Et pourtant, elle émet à peine 4% des gaz à effets de serres ! C’est cette responsabilité devant l’histoire et surtout devant les consciences et les actes que certaines puissances dites grandes refusent non seulement de reconnaitre, mais aussi de réparer en termes de compensation. Il y a véritablement là, un problème d’éthique et d’équité ! Nous sommes aujourd’hui plus que jamais confrontés à des défis mondiaux car ces menaces qui pèsent sur la planète mettent en péril l’avenir même de l’humanité.
    Faire face à ces défis implique un nécessaire changement de comportements, mais surtout une organisation stratégique et des actions concrètes et efficaces avec une formation aux savoirs et aux valeurs afin d’aider les jeunes à avoir un autre rapport avec la nature, avec la TERRE mère, la TERRE nourricière pour susciter et entretenir en eux, l’Amour de la Nature, c’est-à-dire leur « sensibilité écosophique ».
    Nous devons, sans précipitation ni catastrophisme, mais avec détermination et responsabilité, envisager un nouveau contrat social et éthique avec Dame Nature, penser GLOBAL et agir LOCAL et tout en étant dans la transition écologique, nous devons poser progressivement et intelligemment les bases d’un monde plus vivable et plus fiable.
    C’est à ce prix et à ce prix seulement que le continent, qui regorge d’énormes potentialités humaines et naturelles, pourra former et développer de façon cohérente, des ressources humaines compétentes, en vue de s’adapter aux nouvelles contraintes socio écologiques, mais surtout de réussir toutes les formes de transitions vers un développement qui place l’Homme au cœur de ses principes généraux pour l’avènement d’une Afrique et d’un monde ORIGINELLEMENT DURABLES !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique