Les mesures d’accompagnement prises par l’Etat pour la relance économique dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 commencent déjà à faire des mécontents au sein des acteurs économiques. C’est du moins, ce qui se laisse entendre à travers cette conférence de presse de dénonciation et d’interpellation de la coalition des associations et syndicats de commerçants et artisans du Burkina Faso (CASCA-BF).

Tour à tour, des membres de la CASCA-BF ont pris la parole au cours de cette conférence de presse pour parler des différentes difficultés qu’ils vivent depuis la réouverture des marchés et yaars et la levée de la quarantaine. Pour eux, même si les décisions de la réouverture et de la levée de la quarantaine sont à saluer, il faut savoir que la plupart des commerçants vivent des problèmes au quotidien et certains sont en faillite.

Sosthène Ouédraogo, le porte-parole de la CASCA-BF

Des difficultés dues, disent-ils, à la mauvaise gestion des mesures d’accompagnement prises dans la lutte contre le Covid-19. Selon la coalition, ces mesures ne sont pas gérées équitablement au niveau de leur ministère de tutelle, parce que les choses se font de façon clanique. « Et quand vous n’êtes pas de l’autre bord, vous n’êtes pas pris en compte. C’est pourquoi, poursuivent-ils, nous souhaitons que le Président du Faso prenne des mesures pour orienter les différents fonds alloués aux acteurs de l’économie informelle et aux PME dans les structures d’accompagnement habilitées », et d’ajouter qu’ ils n’ont plus foi à la gestion de leur ministre.

Et selon Saïbou Koanda dit le « Prince », l’un des membres fondateurs de la CASCA-BF, depuis l’arrivée du ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré, les marchés et yaars ont été politisés et cela a été répercuté sur sa gestion des mesures d’accompagnement dans la lutte contre le Covid-19. Et au porte-parole de la CASCA-BF, Sosthène Ouédraogo, d’ajouter qu’avec lui, il n’y a pas de communication. Il ne vient pas sur le terrain pour connaitre les vrais problèmes, ce qui créé des mécontents entre le ministre et les acteurs de l’économie informelle.

Saibou Koanda dit le Prince, l’un des mebres fondateurs de la CASCA-BF

« Et nous voulons que tout cela s’arrête », souhaite Saïbou Koanda, « parce que, quand vous rentrez dans les marchés et yaars, il y a plusieurs clans, ce qui n’est pas bon pour notre secteur ; la seule politique qu’un commerçant doit faire, c’est une politique pour fructifier son commerce ; sinon, s’il y a une politisation de tout, ce n’est pas bon et il faut y prend garde ».

Et au-delà de cette interpellation, le Prince a fait savoir que si le ministre est venu pour travailler pour l’intérêt de tout le monde, ils seront ensemble mais si c’est le contraire, ils ne se laisseront pas faire. C’est d’ailleurs pour tout cela, dit-il, que la CASCA-BF (coalition des associations et syndicats des commerçants et artisans du Burkina) a été créée pour répondre aux besoins des membres dans cette crise du Covid-19.

Yvette Zongo
Lefaso.net