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Année scolaire 2019 - 2020 : L’Etat est maître du calendrier scolaire

Publié le samedi 9 mai 2020 à 11h30min

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Année scolaire 2019 - 2020 : L’Etat est maître du calendrier scolaire

Par communiqué en date du 08 mai 2020, le ministre en charge de l’éducation nationale informe la communauté éducative du report des activités pédagogiques prévues initialement le 11 mai pour les classes d’examen. Pour les classes intermédiaires dont la reprise était prévue pour le 25 mai, elle est reportée à une date ultérieure. Cette information suscite à juste titre des inquiétudes pour les élèves et leurs parents qui craignent une année blanche. En tant qu’enseignant et parent, l’auteur de ces lignes se sent interpellé et s’oblige à partager son opinion.

Le 16 mars 2020, le gouvernement burkinabè a pris la décision de fermer les écoles pour éviter la propagation de l’épidémie de la COVID-19 dans le pays. Le ministère en charge de l’éducation nationale a rédigé un plan de riposte afin de permettre une reprise sécurisée des activités pédagogiques. Après quelques tentatives, la reprise est encore repoussée à des dates ultérieures.

Il importe de comprendre que la situation est liée au contexte exceptionnel imposé par la pandémie de la COVID-19. Au-delà des activités pédagogiques, tous les pays connaissent un arrêt ou un ralentissement de la vie politique, économique, sociale, culturelle et religieuse. Si l’éducation est une priorité absolue, la santé l’est davantage. Des mesures idoines doivent être prises pour ne pas s’exposer à des drames.

Pour un gouvernement responsable et indépendant, il n’est pas question de blanchir l’année scolaire. Des solutions alternatives existent et le ministère en charge de l’éducation nationale les connaît déjà. Il s’agit de la validation de l’année pour les classes intermédiaires sur la base des résultats des deux trimestres de l’année. Des pays l’ont fait et cela peut bien inspirer.

Conscients de la situation, les enseignants sauront tenir compte de la nouvelle donne à la prochaine rentrée afin de permettre aux élèves de progresser normalement dans leurs apprentissages. Cette solution permet de libérer les places et les enseignants pour mieux s’occuper des classes d’examen dans le respect des mesures sanitaires.

Pour la tenue des sessions d’examen, il revient à l’autorité de jouer sur son pouvoir discrétionnaire. L’histoire récente du Burkina Faso nous enseigne qu’il est possible d’organiser des examens spéciaux pour des élèves victimes d’insécurité. A situation exceptionnelle, décision extraordinaire.

Dans ce cas, les cours pour les classes d’examen peuvent bien être organisés pour le restant de l’année et si nécessaire se poursuivre en septembre avant l’organisation des examens. La nouvelle année pourrait démarrer en début novembre.

Tout cela n’est possible que dans un contexte de dialogue social franc et fécond. Au regard de la position des partenaires sociaux, il faut reconnaître que la pandémie n’est pas le seul obstacle à une reprise normale des activités pédagogiques. Le dialogue de sourd entre le gouvernement et les syndicats sur les revendications des travailleurs constitue une raison de blocage. Il faut une violence sur soi de part et d’autre pour trouver un compromis.

Il n’y a aucune raison de blanchir l’année pour un pays indépendant. Il revient au gouvernement de décider et d’organiser son année scolaire en fonction des impératifs de la pandémie. Il ne sert à rien de s’imposer un rythme dans une situation indépendante des forces internes.

Il faut dans la sérénité et dans la sécurité sur les plans social et sanitaire. La bonne foi des acteurs est une condition indispensable. A des degrés divers, chaque membre de la communauté éducative est responsable et devrait contribuer à trouver une solution réaliste et réalisable.

Runi Wumyan, citoyen (zunoogo@yahoo.fr)

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