Après l’autorisation de réouverture des lieux de culte accordée par les autorités burkinabé le 02 mai 2020 auparavant fermés pour cause de la maladie à coronavirus, les fidèles musulmans de la Mosquée de Dioulassoba Bobo-Dioulasso à l’instar de ceux du Burkina ont effectué leur première grande prière ce vendredi 8 mai 2020. Cependant les mesures barrières ayant conditionné cette réouverture peinent à être respectées en particulier celle de la distanciation sociale.

Par ailleurs, il n’existe dans cette grande mosquée qu’un seul lave-main pour des milliers de personnes. Certains émettent des appréhensions quant à l’utilisation du gel hydro-alcoolique dont ils ne savent pas si elle peut annuler à l’ablution. Ce qui montre une insuffisance de communication sur l’application des mesures barrières.
Néanmoins, chaque fidèle essaie d’appliquer les mesures qui lui semblent plus pratiques.

En effet, certains préfèrent prendre les ablutions à domicile, d’autres amènent leur tapis ou portent des cache-nez…

Avant la prière le muezzin a aussi procédé à une sensibilisation sur le coronavirus et appelé les fidèles à beaucoup prier et à faire des sacrifices pour éloigner cette maladie.

De l’avis de Kassamba Diabi fidèle musulman, « en islam il y’a des mesures qui sont très difficiles à appliquer car il est demandé lors des prières de se coller les uns aux autres. Donc le principal problème avec ces mesures appliquées au sein des mosquées, c’est la distanciation sociale. En respectant ces 1m c’est comme prier individuellement et non collectivement. Les mesures que j’applique pour ma part, avant de venir à la mosquée je lave mes mains au savon, je fais mes ablutions avant de venir. Le plus difficile pour moi c’est de porter un cache nez parce que ça m’étouffe. On sensibilise les gens hors de la mosquée pour se protéger.

Kassamba Diabi

Quant à Abdoulaye Dembélé un autre fidèle musulman, cette maladie est une première mais il s’y adapte : « Nous n’avons jamais vu une maladie pareille, nos parents non plus. Ce que les autorités nous ont dit nous essayons de respecter.

Quand ils ont demandé de fermer les mosquées, ça été fait, maintenant que c’est ouvert on nous a demandé de laver les mains porter des cache nez avant de rentrer à la mosquée et c’est ce qu’on essaie de faire. Les autorités ont fait de leur mieux, nous aussi nous prions Dieu pour que cette maladie disparaisse du monde. J’invite les autres à respecter les mesures, nous sommes un pays pauvre, si nous respectons les mesures et que nous arrivons à combattre cette maladie ce serait bénéfique pour tous et nous pourrons mener correctement nos activités ».

Selon un autre fidèle musulman de profession commerçant, il dit respecter les mesures. D’abord en tant que commerçant ils appliquent ces gestes barrières tel que le lavage des mains et le port de cache-nez quand ils sont au marché. Pour cela il n’éprouve aucune difficulté à les respecter et pour ce qui concerne le port du cache-nez c’était dans ses habitudes avant l’arrivée du coronavirus car il le portait pour se protéger de la poussière.

En somme nous pouvons conclure que le respect des mesures barrières au niveau de la mosquée de Dioulassoba pour lutter contre le covid 19 est insuffisant à commencer par la disponibilité d’un seul lave-main pour des milliers de personnes.

Par ailleurs les premiers responsables de cette mosquée doivent encore mettre l’accent sur la sensibilisation pour que leurs fidèles puissent appliquer les mesures barrières en particulier la distanciation sociale pour lutter contre la propagation de la maladie à coronavirus.

Haoua Touré
Lefaso.net