LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

Publié le vendredi 8 mai 2020 à 21h50min

PARTAGER :                          
Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

Le Pr Mahamadé Savadogo est enseignant-chercheur de philosophie à l’université Joseph Ki-Zerbo où il a dirigé l’École Doctorale Lettres, Sciences Humaines et Communication (E.D./LE.SH. CO.) jusqu’en 2018. Il est aujourd’hui responsable du Laboratoire de Philosophie (LA.PHI.). Il revient, dans cette interview sur la dimension philosophique de la crise sanitaire du Coronavirus qui est aussi une crise de sens. Les mesures gouvernementales sont-elles efficaces ? Pourquoi la parole politique perd de sa légitimité ? Le monde sortira-t-il meilleur de cette pandémie ? Pourquoi l’Occident a-t-il toujours un regard condescendant sur l’Afrique ? Autant de questions et bien d’autres que nous lui avons posées.

Au plan personnel, comment vivez-vous cette pandémie ?

Je me soumets aux dispositions générales qui sont indiquées pour éviter de contracter et de diffuser la maladie. Je respecte l’heure du couvre-feu, je porte le masque depuis le 27 avril quand je sors et j’applique les mesures de distanciation physique : plus de poignées de mains, plus d’accolades, espace important entre interlocuteurs dans les rencontres. Je me nettoie fréquemment les mains avec du gel hydroalcoolique.

Je parle de la maladie avec ma famille, mes amis et mes collègues, je cherche à avoir des nouvelles de mes connaissances aussi bien au Burkina qu’à l’extérieur. Je lis les textes publiés dans les médias sur le sujet, notamment ceux qui proposent des analyses.

J’ai des amis qui m’envoient spontanément des textes du Burkina et de l’extérieur. Je les en remercie. En somme, j’essaie de suivre l’évolution de la pandémie et les débats qu’elle suscite.

On n’a pas beaucoup entendu nos philosophes ; pourtant il y a une dimension morale dans cette crise

Il convient de nuancer fortement cette impression. Il y a eu trois appels internationaux d’intellectuels africains sur le sujet et parmi leurs signataires vous trouvez des noms de collègues Burkinabè, Yoporeka Somé, Lazare Ki-Zerbo et l’historien Yacouba Banhoro, pour ne citer que ceux-là. Vous-mêmes, vous avez publié sur votre site des analyses d’un groupe d’enseignants-chercheurs en sciences humaines dans lequel se retrouvent des jeunes collègues philosophes. Je puis vous assurer que d’autres publications viendront.

J’ai vu passer deux appels à contributions pour des numéros spéciaux sur la pandémie de la part de la Chaire UNESCO de bioéthique de l’Université de Bouaké et de la revue « Échanges », basée à l’Université de Lomé.

En ce qui me concerne personnellement, j’ai achevé depuis fin février, un projet d’ouvrage sous forme de réunion d’articles dans lequel se rencontrent des titres tels que « Humanisme et engagement », « Éthique et humanisme » ou « Dignité collective et dignité individuelle ».

Ces thématiques rejoignent des préoccupations philosophiques que soulève la pandémie. Certains de ces textes circulent déjà entre des mains de collègues mais le grand public devra malheureusement attendre plusieurs mois avant d’y avoir accès.

En quoi une crise comme la pandémie du Coronavirus interpelle la philosophie et le philosophe ?

La pandémie du coronavirus entraîne des morts en masses d’êtres humains. Elle révèle la vulnérabilité constitutive de l’être humain dont la protection se doit de précéder toute quête du sens de l’existence. Le rapport entre la protection de la vie et le sens de l’existence est une préoccupation fondamentale pour la philosophie.
Pour éviter la propagation de la maladie, nous sommes invités à respecter des dispositions qui nous contraignent, quand bien même nous aurions les ressources pour affronter individuellement la maladie. Cette situation nous oblige à réfléchir sur le rapport entre notre quête individuelle du bonheur et les exigences de la vie collective, c’est un problème d’éthique ou de philosophie morale.
Enfin, la gestion de l’épidémie à l’échelle de chaque État et les rapports entre les États qu’elle engendre constitue un problème pour la pensée politique. Elle remet en question le mode d’organisation dominant des sociétés humaines aujourd’hui.
Ce sont là des exemples de questions que la pandémie soulève pour la philosophie et beaucoup de philosophes à travers le monde ont commencé à y réfléchir sous forme d’entretiens avec les médias ou de tribunes en attendant les ouvrages systématiques.

Comment appréciez-vous la gestion de la pandémie par nos autorités depuis le 9 mars 2020 ?

Je crois que les autorités elles-mêmes admettent qu’il y a eu des insuffisances dans des différents secteurs. Elles savent que, même, si elles considèrent avoir fait des efforts depuis l’arrivée de la maladie dans notre pays, il reste des lacunes à combler.
Au point où nous en sommes, il faut surtout espérer que l’allègement des instructions destinées à empêcher la diffusion de la maladie ne va pas entraîner un relâchement qui favorisera son retour en force…

Une partie non négligeable de l’opinion publique tend à croire que la maladie n’existe pas. Ou encore que c’est une affaire politique ; comment peut-on expliquer cela ?

J’ai entendu dire cela. Je crois qu’il faut déplorer l’apparition même d’une telle opinion. Elle peut être perçue comme une manifestation d’une crise de confiance exacerbée entre les citoyens et leurs dirigeants. Mais elle est fausse et il faut se garder de l’encourager. Pour cela, il faudrait que les différents acteurs sociaux, en dehors du gouvernement, que sont les partis politiques, les associations, les syndicats et les organisations de la société civile s’impliquent dans le travail de sensibilisation de la population pour qu’elle respecte les consignes permettant d’éviter la maladie.

A-t-on raison de tout rejeter sur le gouvernement qui serait le seul responsable de la mauvaise gestion de la crise sanitaire ?

Le gouvernement a une position particulière qui le met en avant. Un des effets notables de cette pandémie tient dans la mise en valeur du rôle de l’État dans l’organisation de la vie collective. Les théories qui ont sous estimé l’importance du pouvoir politique pour mettre en avant celle des agents économiques, par exemple, sont clairement mises en accusation par l’installation de cette pandémie.
Par-delà le gouvernement, cependant, l’efficacité du combat contre la maladie appelle l’implication d’autres acteurs collectifs qui sont susceptibles d’avoir une influence sur le comportement des citoyens.

La parole politique, jusqu’au niveau présidentiel, apparaît peu audible dans cette crise. Sommes-nous en face d’une crise de leadership ?

Il pourrait s’agir, au contraire, de la mise en évidence d’un modèle de leadership dans lequel la parole du premier responsable se montre moins fréquente pour laisser place à celle des responsables inférieurs. Un tel modèle permet à cette parole d’éviter de se laisser banaliser. Il reste à savoir si ce modèle de leadership sied à une situation de crise telle que celle que nous traversons…

Comment appréciez-vous les mesures annoncées par le président du Faso ?

Je ne peux pas me livrer, dans les limites de cet entretien, à une analyse détaillée des mesures annoncées par le Président du Faso. Je note simplement que ces annonces sont supposées répondre à des préoccupations directrices qui sont, protéger la population contre la diffusion de la maladie, soutenir les catégories sociales qui sont particulièrement touchées par l’application des consignes de lutte contre la maladie, favoriser la mobilisation des ressources matérielles et humaines dans le combat contre la pandémie.
Concernant cette dernière préoccupation en particulier, on peut déplorer que le Président n’ait pas annoncé une suspension des décisions qui fâchent telles que les coupures de salaires et l’extension de l’IUTS aux indemnités des salariés du public et du privé.

Comment analysez-vous les réserves, sinon l’hostilité de l’OMS, aux solutions thérapeutiques locales africaines qui reposent parfois sur des recettes médicinales traditionnelles ?

J’ai l’impression que l’O.M.S. est instinctivement méfiante à l’égard de toute forme de médicament qui ne passe pas par les mécanismes de validation qu’elle défend.
Elle pourrait davantage prendre en compte le terrain. Surtout que, dans beaucoup de pays africains, il existe des structures scientifiques capables de tester les médicaments localement produits. Il faut saluer le fait que, de plus en plus, des États africains refusent, sur ce point précis, de se soumettre aveuglément aux instructions de l’O.M.S.

On a vu dans certaines boutades des chercheurs rappeler qu’ils sont moins bien payés que les footballeurs et que c’est vers ces derniers que la société devrait se tourner pour trouver des solutions. Que faut-il comprendre par une telle attitude ?

Cette pandémie révèle avec éclat l’importance de la recherche scientifique pour les sociétés contemporaines. Aucune d’elles, quel que soit son niveau de développement, de puissance ou d’impuissance, ne peut se permettre d’ignorer la recherche.
Du fait de l’organisation de la société marchande, les enjeux financiers que draine un sport tel que le football sont de loin plus importants que les ressources investies dans la recherche, mais les effets attendus de la recherche pour la protection de la vie, pour la compréhension de l’évolution de notre environnement physique et celle de nos sociétés sont mieux ressentis dans des situations de crise telle que celle imposée par le COVID-19.

Le regard de l’Occident sur l’Afrique avec cette maladie s’est montré une fois de plus condescendant et apocalyptique ; pourquoi une telle posture ?

Il faut, malheureusement, admettre que le regard porté sur l’évolution de la pandémie à travers le monde est en liaison avec les rapports de force entre les États à l’échelle internationale. Du fait de notre situation de dominés, nos États sont supposés pouvoir s’effondrer à chaque secousse qui intervient dans le monde.
En dépit des statistiques, qui parlent d’elles-mêmes, ainsi que des images d’horreur, hôpitaux débordés, morgues insuffisantes, corps rassemblés et traités sans égards, qui nous parviennent d’Europe et d’Amérique, on s’obstine à prédire la catastrophe en Afrique et, quand elle tarde à venir sur le plan sanitaire, on pronostique une crise économique qui viendra nous remettre à notre place face aux souffrances endurées par les autres continents. Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs dont disposent nos sociétés pour affronter nos crises sans beaucoup compter sur les sociétés dites développées dont la pandémie révèle, justement, les limites.

Que nous apprend l’histoire sur de tels drames ; car l’humanité en a enregistrés bien d’autres avant ?

L’humanité a, en effet, connu d’autres épidémies par le passé. [Notre collègue, Yacouba Banhoro, historien de la santé, a rappelé, dans une interview parue dans le journal Le Pays, en début avril, que la grippe espagnole, par exemple, a durement touché l’Afrique et l’actuel Burkina Faso en particulier au début du vingtième siècle. Les épidémies peuvent pousser l’humanité à faire preuve d’inventivité, à fabriquer de nouveaux outils, à découvrir des vaccins, produire de nouveaux médicaments… Elles ne suffisent pas, à elles seules, à provoquer des révolutions politiques et sociales susceptibles de bouleverser les rapports sociaux de production, mais elles peuvent aider à rappeler l’importance de la vie humaine en elle-même et à accorder plus d’attention à des secteurs négligés de la vie sociale.

Les notions comme mondialisation, globalisation, libéralisme, ne sont-elles pas à réviser au regard des défaillances de nos États et de nos sociétés que cette crise a mises en lumière ?

Incontestablement, cette pandémie va contribuer à remettre en cause une certaine vision de la mondialisation qui voulait célébrer en elle le triomphe arrogant du modèle libéral d’organisation des sociétés humaines. Cette remise en cause était déjà largement avancée avec l’essor des mouvements de contestation qui apparaissent sur différents continents ces dernières années.
La pandémie du Covid 19 et la manière dont elle est gérée dans beaucoup de pays accélérera l’épuisement des ressources idéologiques par lesquelles le capitalisme se justifie. On ne peut, certes, pas, s’attendre tout de suite à un changement de modèle de société, mais il est clair que la contestation de l’ordre libéral qui domine le monde recevra du renfort au terme de cette crise dont les effets continuent de se manifester.

L’humanité sortira-t-elle meilleure de cette crise sanitaire ? A quelles conditions ?

On doit espérer que l’humanité sortira meilleure de cette crise. Cet espoir nous aide chacun, individuellement, à respecter les recommandations qui permettent d’éviter de contracter et de diffuser soi-même la maladie. À l’échelle de la vie collective, cette crise impose de se rappeler l’importance de certains secteurs de la vie sociale négligés dans la logique de la société marchande telle que la santé. La manière dont la crise est affrontée peut également servir à alimenter la contestation de l’ordre libéral dominant et permettre d’imposer certaines revendications sociales. Cependant, au-delà de ces réformes que le système dominant sera prêt à concéder, réformes qui pourraient se traduire, sur le plan politique, par des changements d’équipes dirigeantes au terme de processus électoraux, le combat pour un autre monde sera appelé à se poursuivre.

Que devient « Le manifeste des intellectuels » ? On aurait voulu les entendre sur un sujet comme la crise sanitaire du Coronavirus.

Le Mouvement du Manifeste pour la liberté poursuit son travail. Il est vrai que nous ne produisons plus beaucoup de déclarations comme par le passé. Nous nous exprimons à travers des conférences que nous organisons, seuls ou avec d’autres associations. Vous conviendrez avec moi qu’il est difficile d’initier une conférence en ce moment, et aussi à travers notre journal « Hakili ».
La parution de « Hakili », qui est censé être un trimestriel, est devenue plus fréquente et son tirage a été augmenté. Nous avons sorti un dernier numéro depuis fin janvier 2020.
Il faut savoir que nous n’avons ni une équipe de rédacteurs permanents, ni un circuit de distribution professionnelle. Nous recevons des contributions de bénévoles et nous attendons de recueillir les recettes d’un numéro avant de passer au suivant. Les ressources financières du mouvement se limitent aux souscriptions des adhérents et aux recettes de la vente du journal.

Sur la question du Covid 19 précisément, nous pouvons envisager de sortir un numéro spécial de Hakili. J’en profite pour rappeler à nos lecteurs, qui voudraient nous proposer des contributions, qu’ils peuvent les envoyer à Ki Henri, à Sanou Alain ou à moi-même. Vous pouvez aussi utiliser simplement l’adresse « hakilio@yahoo.fr » qui figure sur le journal.

Vous aviez entrepris de dispenser des cours de philosophie en mooré ; où en êtes-vous avec cette initiative ?

Le projet de philosophie en mooré se poursuit. Nous avons organisé, en juin 2018, un séminaire de vingt-quatre (24) heures autour du thème « Pourquoi philosopher dans une langue nationale ? », entièrement en mooré. Ce séminaire a été enregistré et confié à Radio Liberté qui l’a divisé en séquences de trente (30) minutes qu’elle diffuse au moins trois fois par semaine. Elle en a également tiré des fichiers audio qu’elle a mis à la disposition du public sur You Tube.
De notre côté, nous avons entièrement transcrit ce séminaire sous forme d’ouvrage en mooré que nous envisageons de publier ; j’en profite pour remercier mes collaborateurs qui m’ont aidé dans cette tâche.
En dehors de cet ouvrage, j’ai achevé un projet d’ouvrage sous forme de réunion d’articles que j’ai publiés sur cette expérience de philosophie dans une langue africaine. Certains de ces articles sont inspirés de contributions à des colloques internationaux auxquels j’ai participé. L’ouvrage devrait pouvoir être proposé à un éditeur dans les mois à venir. Je dois dire qu’en dehors de moi-même, d’autres collègues philosophes et linguistes ont commencé à publier des travaux qui se rapportent à cette expérience de philosophie en mooré. Tirant leçon de tous ces résultats, nous envisageons, avec les collaborateurs, de proposer chaque année un séminaire, d’une dizaine d’heures au moins, autour d’un nouveau thème, entièrement en mooré, de sorte à contribuer à produire un corpus de textes. Nous espérons que d’autres collègues voudront se joindre à la tâche pour produire des textes scientifiques dans nos langues nationales.

Interview réalisée par Cyriaque Paré et Issouf Ouédraogo
Lefaso.net

Lire aussi : Dr YACOUBA BANHORO, ENSEIGNANT-CHERCHEUR EN HISTOIRE : « Les mesures administratives prises contre le Covid-19 rappellent ces périodes tristes de notre histoire »

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 6 mai 2020 à 21:22, par BATIONO En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    Il me semble qu’il y’a un laboratoire spécialisé en sciences sociales et santé et dont aucun membre n’a été interrogé.

  • Le 6 mai 2020 à 23:08, par l’intellect En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    Ce pays-là manque de tout sauf de compétences dans beaucoup de domaines.

  • Le 7 mai 2020 à 07:36, par Tenga En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    Merci Pr pour cette contribution majeure. Vous êtes dans votre rôle de faire des analyses qui peuvent ne pas être comprises ou acceptées par certains mais qui ont l,avantage de contribuer a orienter les approches dans le combat contre la maladie . votre propos nous interpelle sur ce qu’il faut faire pour l,avenir. La clarté et l,accessibilité de cet entretien est un atout pour ceux qui s,informent et se cultivent.

  • Le 7 mai 2020 à 08:59, par cqfd En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    Ce beau professeur de philosophie devrait s’en tenir à son domaine de compétence. Sinon cela est parler pour ne rien dire qui fasse avancer le dossier.
    Nul doute que l’intéressé et sa caste de savants sera le 1er à bénéficier de traitements de pointes et de vaccins venus d’ailleurs alors que dans le même temps il vante les vertus des médecines traditionnelles (sans doute pour les autres)

  • Le 7 mai 2020 à 11:27, par Rabaoyele En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    Bonjour Mrs Bationo et cqfd et merci pour vos posts.

    Qu’il y’ait "un laboratoire spécialisé en sciences sociales et santé dont aucun membre n’ait été interrogé" n’enlève rien au mérite du journal Lefaso.net et surtout à l’intérêt des sujets traités avec le Professeur Sawadogo.

    Merci surtout d’aller voir le journal et démarcher une interview en sciences sociales et santé et parler comme bon vous semblera de la Société.

    Ce Professeur émérite mérite notre respect. Rappelons qu’il a été le plus jeune agrégé de tous les temps en philosophie et dans toute autre matière de notre pays. C’est donc une perle rare qu’il faut bien entretenir et conserver.

    De la matière grise, il en a donc et il a parlé pour dire des choses censées avec mesure et pondération. A l’écouter, c’est une invite à la réflexion et à la croyance en nos valeurs y compris nos capacités thérapeutiques nationales. Ce n’est ni un CDR repenti,ni un Djanjawide ni encore moins un Vuvuzela de vos sérails de politichiens à la mode.

    " Sinon cela est parler pour ne rien dire qui fasse avancer le dossier .Nul doute que l’intéressé et sa caste de savants sera le 1er à bénéficier de traitements de pointes et de vaccins venus d’ailleurs alors que dans le même temps il vante les vertus des médecines traditionnelles (sans doute pour les autres)".

    Continuez à nier notre médecine traditionnelle et jetez la aux gémonies et les futures générations n’aurons que leurs yeux pour pleurer car vous aurez consciemment contribué à anéantir nos valeurs. Les Chinois qui sont venus de l’extérieur " nous aider " ont partagé leur expérience dans l’utilisation de leur médecine traditionnelle.

    Il est faux et même intellectuellement malhonnête d’accuser le Professeur, de part ses propos ci-dessus, de refuser les résultats des progrès venus d’ailleurs et d’appartenance à une caste de savants que vous aurez créée pour l’y enfermer. Nulle part dans ses propos, il n’a manifesté un refus des progrès de la science qui est universelle.

    Quand on est intellectuellement et notamment philosophiquement limité voir analphabète, on s’abstient de prononcer des sentences contre des honnêtes personnes qui ont de la hauteur d’Esprit. Le Professeur ne boxe pas à la même catégorie que vous.

    C’est ainsi que beaucoup de tarés politiques conscients, dans leurs imbécillités, crucifient les idées généreuses dans le Golgotha de leur philosophie de la misère. Ces gens là freinent des quatre fers l’évolution positive des sociétés qu’ils veulent enfermer dans leur pensée univoque dont le volume ne dépasse guère celui d’une bouteille de Brakina !

    Mille fois Grand Merci, Félicitations et Encouragements au journal Lefaso.net de donner la parole à tous surtout à des érudits des sciences pour nous éclairer.

  • Le 7 mai 2020 à 13:58, par Position OMS En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    Le Professeur Mahamadé Savadogo est totalement dans le décor concernant la position de l’O.M.S sur les recettes médicinales traditionnelles et les prévisions apocalyptiques (s’attendre au pire) annoncées par l’O.M.S entre temps. Sur les recettes médicinales, je constate avec amertume que nos chercheurs dans ce domaine souffrent d’un défaut de connaissances et il faudra à certain moment le reconnaître avec humilité et de faire avancer les choses dans ce domaine. En ce qui concerne la prévision de l’O.M.S sur l’Afrique de s’attendre au pire, est juste lié à une simple analyse de risque de la covid-19 sur notre continent (vu l’état de notre système de santé). Comme toute analyse de risque, il y a des limites et je constate que le Pr est allé dans une interprétation idéologique (Cela se comprend : l’apprentissage sur la base idéologique ou normative est limité pour appréhender cette situation). Nous devons nous mettre au boulot sinon ça craint !

  • Le 7 mai 2020 à 14:49, par jeunedame seret En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    Merci professeur. Ne soyez pas gêné de dénoncer ouvertement le préjudice de partage et de responsabilisation commune dont a fait preuve le gouvernement. Il a négligé l’implication effective des petits groupes et des personnes ressources dans la gestion de la pandémie ; c’est pourquoi il porte seul le fardeau des alarmes et reproches et échecs. Cette pandémie vraiment nous justifiera ce réveil dans la recherche pour nos produits locaux. On vivra une ère de médecine traditionnelle ou médecine d’identification. Et l’OMS est inquiétée par qu’elle sera dépossédée ; et deviendra un jour un simple Orchestre Mineur de Surdité. Pendant ce temps, nos recherches nous renforcent la civilité et l’estime de soi.

  • Le 7 mai 2020 à 15:43, par Ka En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    En parcourant cette belle interview avec des beaux passages dits avec philosophie et réaliser par le Dr. Paré l’homme a la plume d’or et Issouf Ouédraogo, tout a été dit pour ceux qui veulent comprendre. Pour cela je n’avais rien à ajouter comme critique.

    Mais en admiration au Pr, Mahamadé Sawadogo, et surtout sa connaissance avec un défi de faire vivre ou revivre notre culture qui est aussi le frein de toute prédétermination que les occidentaux nous prédisent, ’’comme ils disent que notre continent est en danger à cause de cette pandémie, je dois ajouter de ce qu’avance le Pr. M. Sawadogo qui dit : ’’’En dépit des statistiques, qui parlent d’elles-mêmes, ainsi que des images d’horreur, hôpitaux débordés, morgues insuffisantes, corps rassemblés et traités sans égards, qui nous parviennent d’Europe et d’Amérique, on s’obstine à prédire la catastrophe en Afrique et, quand elle tarde à venir sur le plan sanitaire, on pronostique une crise économique qui viendra nous remettre à notre place face aux souffrances endurées par les autres continents. Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs dont disposent nos sociétés pour affronter nos crises sans beaucoup compter sur les sociétés dites développées dont la pandémie révèle, justement, les limites.’’’

    ’’’ Je confirme en disant que le continent a su résisté grâce a la science de sa culture des pandémies comme la méningite, la rage, la peste, la lèpre et autres, sans recours aux instructions de l’OMS. Ici le Pr. M. Sawadogo a utilisé la philosophie pour exprimer ce que je dis toujours dans ce Forum de Lefaso.net qu’a l’image d’autres civilisations, notre culture contient beaucoup d’aspects positifs. J’ai rencontré dans ces derniers jours des personnes dites vulnérables par les Européens en parlant des personnes âgées dans le Boulkiemdé, des personnes âgées qui, dans leur enfance ont été nourris aux seins et à l’eau chaude bouillies avec des écorces d’arbres médicinales, et qui me disent qu’ils n’ont pas peur du Covid-19. Pour ces personnes, nos sociétés traditionnelles ne sont pas encore mortes, elles vivent, dictent nos réflexions et comportements, et elles sont un réservoir de sagesse encore utilisable pour redresser la barre de nos errements et de la mauvaise imitation du modèle occidental qui n’est qu’un copier-coller.’’’

    Et si on constate pourquoi les instructions de l’OMS et de nos décideurs ne sont pas respectées, ça vient de notre culture et personne ne peut rien. ’’En Afrique qu’il soit un grand intellectuel et cadre, ou un officier de haut rang de l’armée, et d’autres même président d’une république, du fonctionnaire au cultivateur, 99% croient qu’ils ont un sort prédéterminé d’où le développement du naturisme, c’est-à-dire la croyance aux divers esprits qui existent dans la nature contres lesquels l’homme ne peut rien. Tout ce qu’ils peuvent faire c’est de s’asseoir dans leurs bureaux climatisés et imploré les esprits des charlatans comme de les donner un bon sort : ’’Car bien manger en Afrique, bien mourir ou mal mourir, être riche ou être pauvre, faire un accident ou ne pas en faire, souffrir ou ne pas souffrir, dépend de ces esprits. Pour un Africain de pure souche, la mort n’est jamais naturelle, sauf celle de Thomas Sankara dont le certificat du décès est mentionné (mort naturel par un médecin qui a oublié son serment) : Un accident n’est jamais naturel, une maladie n’est jamais naturelle, même le Covid-19.

    Conclusion : Du haut de ma noblesse par rapport au Pr. Mahamadé Sawadogo j’avoue que ce Pr. force le respect, surtout sa connaissance philosophique de ce qui nous touche profondément. Et comme parlait Karl Marx quand il s’agissait de la philosophie, surtout lui qui était un idéaliste moral par ce que sa vie durant il a lutté pour une cause juste : ‘’La défense des opprimés et pour laquelle il a revendiqué une société juste sans exploitation de l’homme par l’homme, il était un ennemi juré de l’idéalisme philosophique par ce que c’est un courant philosophique anti-scientifique qui, contrairement au matérialisme, résout le problème fondamental de la philosophie c’est-à-dire le rapport entre la pensée et l’être en donnant la priorité sur la matière, ce qui est faux et réactionnaire.’’ Encore une fois, merci Mr. le Pr. M. Sawadogo pour ces réponses pertinentes et réelles.

    • Le 7 mai 2020 à 16:58, par Position OMS En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

      M. Ka personne ne nie la culture d’un peuple ou d’un continent ici et personne ne nie le fait que chacun personne donne son opinion sur une situation donnée. Cependant, certains intellectuels africains à l’image de certains intellectuels européens ont une certaine prétention de "TOUT" connaitre et ils sont incapables de nous dire le coté positif et le coté négatif de notre médecine traditionnelle. Ce que je constate ici, c’est que le Pr Mahamadé Savadogo est totalement ignorant dans ce domaine (il faudra entendre par ignorance le manque de connaissances la dessus). Et il y a une confusion que vous faites entre "O.M.S" et "pays occidentaux". L’O.M.S n’est pas équivalent à "pays occidentaux". Nos relations historiquement mouvementées avec certains pays de l’occident ne doivent pas nous induire dans cette confusion avec la position de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S).

  • Le 8 mai 2020 à 08:02, par Ka En réponse à : Pr Mahamadé SAVADOGO : « Il nous appartient de prendre conscience des facteurs positifs de nos sociétés pour affronter nos crises sans compter sur les sociétés dites développées »

    ’’’A’’’ l’internaute Position OMS : Des arguments convaincants : Mais je voudrai te poser deux ou trois questions : Combien pèse le budget du plus grand laboratoire pharmaceutique du monde du nom Novartis en Suisse ? Ou Roche ? Ou Johnson et Johnson aux Etats Unis ? En connaissance de cause, je dis que les propos du Pr. Mahamadé Sawadogo concernant l’OMS sont justifiés : Car l’OMS que je connais et ayant participé à ses réunions annuelle il y a quelques années, est enchaîné par ces plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde. Ce sont ces laboratoires qui dicte les lois d’homologation, et la pauvreté de notre continent fait que nous n’avons aucun moyen pour concurrencer ces laboratoires et pousser l’OMS a homologuer nos découvertes en pharmacopée.

    J’ai visité le laboratoire de la dite pharmacopée au Sénégal avec son jardin ou poussent les plantes médicinales : Et malgré que l’institut Pasteur est implanté à Dakar, admettons, et reconnaissons que cette institut qui devait être le laboratoire de renommé d’Afrique ou nos scientifiques peuvent associer et faire homologuer leurs découvertes, ce laboratoire sert simplement à 90% a des analyses de sang. Aucun des inventions de nos chercheurs scientifique n’est homologué par l’OMS en disant que ce produit est égale à un antibiotique et qui vient d’un chercheur Africain. C’est pourquoi cher internaute, je me pose la question ’’’est ce que l’Afrique peut-elle sauter des étapes pour accélérer son développement et s’imposer comme le royaume de l’innovation ?’’’ Une question que toi tu peux me répondre.

    Prenons le cas de l’Inde ou la Chine, ces pays voyant la politique d’Autruche de l’OMS dans ses homologations, ces pays ont trouvé un raccourci qui est le (générique) pour égaler aux plus grands laboratoires pharmaceutique du monde.

    Malgré que l’aspirine, la quinine, sont fabriqué a base du Nîme, un arbre qui pousse dans le continent, ce sont les chercheurs Européens qui ont eu leurs homologations par l’OMS. Oui le Pr. M. Sawadogo sait ce qu’il dit. Et Trump a totalement raison quand il attaque l’OMS.

    Pour Ka, et ça ne regarde que moi, nos Chercheurs ont des avantages avec nos produits de la pharmacopée pour faire pression a l’OMS, et obtenir que des produits utilisés depuis la nuit des temps pour soigner le peuple du continent sont aussi efficaces que n’importe quel produit découverts par les chercheurs venus d’ailleurs. Prenez l’exemple du produit pour le Covid-19 découvert à Madagascar, et minimiser par la CEDEAO et l’OOAS, et qui renforce le truchement des laboratoires les plus puissants du monde à convaincre l’OMS de l’incapacité de nos scientifiques. Et je dis que l’Afrique est pauvre de ces institutions.

    Conclusion : Dans tout ça, une chose est certaine, ’’’ notre continent contient beaucoup des produits divers en pharmacopée que les anciens en sous-marins enseignent a tout le monde pour mieux convaincre le mal, et c’est le cas en ce moment avec un faible taux de mortalité du Covid-19 dans le continent par rapport a l’Europe et les Etats Unis. Et nous ne perdons rien de renforcer ce qui peut nous sauver. Refuser cette façon de voir les choses en tant qu’Africain, revient tout simplement à dire que seul le copier-coller est parfait, et que notre culture ne l’est pas. Pourtant depuis la nuit des temps, le peuple du continent a compté sur cette culture très précieuse. Merci de me lire.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Décès de ZANGO RASMANE CHARLES : Faire part