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Reprise des activités des transports en commun : « Nous n’allons pas pouvoir respecter la limitation des passagers », préviennent des conducteurs de bus Dina

Publié le mardi 5 mai 2020 à 22h40min

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Reprise des activités des transports en commun : « Nous n’allons pas pouvoir respecter la limitation des passagers », préviennent des conducteurs de bus Dina

La reprise des activités des transports en commun est effective à Bobo-Dioulasso, ce mardi 5 mai 2020. C’est le constat que nous avons fait dans certaines gares de la ville de Sya. Cette décision du chef de l’État de suspendre la quarantaine est appréciée par les acteurs du transport qui déplorent néanmoins, une morosité aux premières heures de la reprise.

« La suspension a beaucoup affecté nos activités. Aujourd’hui avec la reprise, nous ne pouvons que nous en réjouir même si nous n’avons pas encore eu beaucoup de clients ce matin », a laissé entendre Abdoul Aziz Tiendrébéogo, conducteur de bus Dina au niveau de la Place de la Femme de Bobo-Dioulasso.

Abdoul Aziz Tiendrébéogo, conducteur de bus Dina au niveau de la Place de la Femme de Bobo-Dioulasso

Selon lui, il serait difficile pour les conducteurs de bus Dina de respecter certaines des mesures édictées par le gouvernement, dans le cadre de la reprise des activités de transports. « Ce que nous pouvons faire, c’est d’exiger le port des cache-nez et le lavage des mains. La limitation du nombre de passagers devrait concerner uniquement les grandes compagnies de transport. Sinon, nous, nous perdons beaucoup. Donc nous n’allons pas pouvoir respecter cette mesure », a-t-il prévenu.

Des dispositifs de lavage de mains à l’entrée de certaines gares de Bobo

En effet, le Burkina Faso a enregistré ses premiers cas de Covid-19 à Ouagadougou, le 9 mars dernier. Pour limiter la propagation du virus, les premiers responsables du pays, à travers le département en charge des transports, avaient ordonné l’arrêt des activités de transport sur toute l’étendue du territoire national depuis le 23 mars 2020.

Dans l’optique de l’allègement des mesures suspensives du transport en commun, le ministère en charge des transports s’est accordé avec les faîtières des transporteurs routiers et urbains de personnes autour d’un certain nombre de mesures dans l’éventualité d’une reprise des activités, ce mardi 5 mai 2020.

La gare Faso Nafa

C’est ainsi, qu’au titre du transport routier, il est convenu la limitation du nombre de places à 70 pour les bus de plus de 80 places ; 60 pour les plus de 70 places ; 55 pour les plus 65 places ; 45 pour les plus de 55 places ; 35 pour les bus de 45 places au plus ; 25 pour les bus de 35 places au plus ; 15 pour les bus de 22 places au plus ; 15 pour les plus de 19 places ; 10 pour les plus de 15 places. Cependant, cette mesure de limitation du nombre de passagers ne semble pas être prise en compte par les conducteurs de bus Dina qui demandent la clémence des autorités.

« Il faut que les autorités nous comprennent sur ce point. Seules les grandes compagnies de transport peuvent respecter cette mesure. Avec les tracasseries routières, si nous limitons nos passagers nous n’allons pas pouvoir nous en sortir », souligne cet autre conducteur de Dina, Mr Ouédraogo.

Le responsable de la gare STAF-Bobo, Sita Ouédraogo

Une reprise morose dans certaines gares de Bobo-Dioulasso

A Bobo-Dioulasso, l’accès à certaines gares des compagnies de transport est conditionné par le respect des mesures barrières, notamment le lavage des mains et le port obligatoire de cache-nez. En effet, ce sont entre autres des conditions édictées par le gouvernement burkinabè, afin de permettre la reprise des activités de transport sur toute l’étendue du territoire.

A la gare FTS de Bobo-Dioulasso, nous avons pu constater l’effectivité des départs sur Ouagadougou et certaines villes du pays, dans la matinée de ce mardi 5 mai 2020. Selon la responsable de la gare, Aicha Tamboura, seulement une trentaine de passagers ont répondu au rendez-vous pour le départ de 7 heures sur Ouagadougou.

Aicha Tamboura, responsable de la gare FTS

Elle a exprimé ses sentiments de joie et de satisfaction quant à la reprise des activités. « Nous sommes très contents de la reprise du travail et nous essayons de respecter les mesures prises par le gouvernement », s’est-elle réjouit. Elle a par ailleurs souligné que « pour avoir accès à la gare FTS, les passagers doivent impérativement se laver les mains et porter le cache-nez. Le contrôle de température est exigé avant l’embarquement », a-t-elle dit.

Même constat à la gare STAF de Bobo-Dioulasso où à l’entrée, il est également exigé le port de masque et le lavage des mains. A cet effet, des dispositifs de lave-mains sont disponibles à l’entrée et un peu partout à l’intérieur de la gare. Le responsable de la gare STAF-Bobo, Sita Ouédraogo, note une morosité aux premières heures de la reprise. « Pour le moment la reprise est difficile car beaucoup ne savent pas que nous avons repris. Nous invitons les passagers à la prudence et surtout au respect des mesures barrières pour limiter la propagation du Covid-19 », a laissé entendre Sita Ouédraogo.

Guy Armel Traoré, transporteur à la société de transport Faso Nafa (Bobo-Orodara),

Guy Armel Traoré, transporteur à la société de transport Faso Nafa (Bobo-Orodara), pour sa part, a salué à sa juste valeur cette décision du gouvernement et promet de respecter les mesures prises pour lutter contre le coronavirus. « Avec l’arrêt des activités, nous avons rencontré beaucoup de difficultés et Dieu merci si le gouvernement nous autorise à reprendre les activités, nous ne pouvons qu’être très contents. Nous allons tout mettre en œuvre pour respecter les mesures prises afin de limiter la propagation du virus », a-t-il rassuré.

Albertine Sédodi, secrétaire d’une compagnie de transport de bus Dina au secteur 21

Albertine Sédodi, secrétaire d’une compagnie de transport de bus Dina au secteur 21, a affirmé que la suspension des transports n’a pas été facile pour bon nombres d’acteurs. « Nous sommes des travailleurs journaliers, c’est-à-dire que nous gagnons notre pain au jour le jour. Et ils nous demandent de rester à la maison et sans accompagnement. Cela nous a causé beaucoup de difficultés », a-t-elle déploré. Toutefois, elle rassure que les mesures d’hygiène sont respectées avant l’embarquement des passagers.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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