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Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

Publié le jeudi 30 avril 2020 à 10h20min

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Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

En conseil des ministres du mercredi 29 avril 2020, le gouvernement a décidé de relever de ses fonctions le coordonnateur de la cellule de riposte de la pandémie, le Pr Martial Ouédraogo. Le conseil a aussi adopté plusieurs autres mesures dans le cadre de la reprise des activités académiques et de l’assistance sociale aux personnes touchées par les crises sanitaires et sécuritaires.

C’est une des décisions phares du conseil des ministres du mercredi 29 avril 2020. Selon le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Dandjinou, le conseil a entendu la ministre de la Santé sur les circonstances du décès de la députée Rose Marie Compaoré, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale. Au regard des éléments fournis sur cette « situation extrêmement grave », le conseil a demandé que les investigations se poursuivent afin que l’entièreté de la situation lui soit présentée pour la prise de mesures qui siéent.

Le conseil des ministres a demandé qu’un nouveau coordonnateur du comité national de riposte au coronavirus soit nommé. « Le directeur du CORUS, Dr Bicaba, assurera l’intérim, le temps de la nomination d’un nouveau coordonnateur », a informé le ministre de la Communication. Selon lui, les enquêtes approfondies permettront de réaménager l’organisation du comité et de prendre toutes les mesures qui s’imposent.

Le conseil a aussi passé en revue les mesures sectorielles mises en œuvre dans le cadre de la réponse à la maladie à coronavirus au Burkina Faso. Remis Dandjinou ajoute que le conseil a entendu les différents ministres qui mettent également en œuvre les mesures de la gratuité de l’eau potable, de la prise en charge des personnes vulnérables et des personnes déplacées internes, et de l’accès à l’électricité.

Au titre du ministère de la Sécurité, le conseil des ministres a adopté un décret modificatif du décret N°2018-097/PRES/PM/MCU/MINEFID du 29 octobre 2018, portant création, organisation, attribution et fonctionnement de la Brigade spéciale des investigations anti-terroristes et de lutte contre la criminalité organisée. En 2019, il y a eu le démarrage des activités de la brigade qui s’est confrontée à d’énormes difficultés sur le terrain. Le décret de modification vient apporter des réponses à ces difficultés.

La reprise des cours en question

Pour le ministre de l’Education nationale, Pr Stanislas Ouaro, la reprise annoncée des cours suppose un réaménagement du calendrier scolaire et de celui des examens. Le calendrier scolaire sera réaménagé pour prendre en compte le programme de déroulement des examens, affirme-t-il.

Selon lui, au regard du temps qui reste, il ne sera pas possible de respecter les dispositions règlementaires en termes d’évaluations et de contrôles scolaires. Un projet de décret va être introduit en conseil des ministres pour demander une dérogation spéciale pour l’année scolaire 2019-2020, en termes de nombre d’évaluations pour valider un semestre ou un trimestre, afin de permettre d’achever l’année scolaire tout en respectant les mesures de qualité, dit-il.

Pr Ouaro ajoute que le défi sécuritaire est aussi persistant et des établissements ne pourront malheureusement pas rouvrir aux dates annoncées du 11 et du 25 mai. C’est pourquoi l’initiative de continuité pédagogique par l’utilisation des TIC se poursuivra pour maintenir les élèves et les enseignants qui sont dans cette situation. Selon le ministre, l’initiative des TIC était pour maintenir des élèves qui ont suspendu leurs activités pédagogiques.

Parce que, selon lui, si des élèves sont laissés à eux-mêmes, à la reprise, la réadaptation sera difficile. C’est une initiative qui est née avec la crise sécuritaire et se poursuivra. Les taux d’enregistrement des émissions audio et audiovisuelles sont respectivement de 19,4% et de 41,66% à la date du 28 avril 2020, note Stanislas Ouaro.

Le ministre ajoute qu’il y a des rencontres d’échanges qui se poursuivent. Pour ce qui est du calendrier scolaire, le 11 mai est prévue la reprise des activités pédagogiques pour les classes d’examen, et le 25 mai pour les classes intermédiaires.

Le gouvernement propose que le 20 juin marque la fin des cours au préscolaire, le 27 juin la fin des cours au post-primaire et au secondaire ; et qu’à partir du 30 juin, les examens puissent commencer pour finir autour du 8 août. C’est dans ce cadre que les rencontres d’échanges sont entreprises avec les partenaires sociaux pour la prise en compte de tous les aspects.

20 000 personnes à Ouaga et Bobo vont bénéficier d’un soutien financier

Deux millions de personnes vont bénéficier d’une assistance alimentaire par la distribution de vivres, selon la ministre de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo. Parmi ces personnes, les déplacés internes sont au nombre de 850 000. Il y a aussi les femmes du secteur informel, les enfants en situation de rue, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées et les détenus ayant bénéficié de la remise de peine à titre exceptionnel.

En plus de l’assistance alimentaire, la ministre Laurence Ilboudo annonce le cash transfert au profit de 3 000 ménages de l’ordre de 20 000 F CFA par mois pendant trois mois. Et ce, dans le cadre du projet Filets sociaux, dont l’ordonnance a été adoptée la semaine dernière par l’Assemblée nationale.

Pour commencer, le projet sera mis en œuvre à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso (villes les plus touchées), au profit de 20 000 personnes. Ces cash transferts peuvent être étendus en zone rurale au profit de 50 000 personnes. Le projet de retrait des personnes en situation de rue va reprendre et sera étendu à Bobo-Dioulasso. Et il y aura l’augmentation du crédit accordé aux femmes.

La capacité financière de cette aide sera augmentée de 3 milliards de F CFA, avec un allègement des conditions de remboursement pour les femmes qui sont déjà dans le système.

Pour la prise en charge des détenus ayant bénéficié d’une remise de peine, la ministre déclare que 1 207 détenus sont ciblés. 585 d’entre eux ont déjà bénéficié de leurs frais de transport, de 15 000 F CFA pour le kit de dignité et d’une dotation en vivres. Cette aide ponctuelle est prévue pour trois mois, avec possibilité d’extension selon la vulnérabilité.

Etienne LANKOANDE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2020 à 10:51, par Passakziri En réponse à : Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

    Le Gouvernement attend le résultat des investigations ....pour prendre les décisions ....
    Soyons sérieux. Quelle sérieuse investigations sérieuse peut-elle être ménée si la ministre qui a nommé ces gens là où ils sont reste en poste ? Le fait même d’avoir pris une décision grave en Conseil sur la base des rapports du ministre parait injuste. Pourquoi ne pas confier le travail à des enquêteurs parlementaires et à la justice ? J’espère que cette derniére s’est dejà auto-saisie de cette affaire avant que les traces ne soient effacées.
    En substance, toute la lumière doit être faite autour de la mort de l’honorable députée et pour cela, évitez que certains soient juges et parties , spécialement mme la ministre de la santé : DEMISSION !!! avant le début même de toute investigation, sinon il y va même de la crédibilité de ce qui sera produit comme Rapport.

    Passakziri

  • Le 30 avril 2020 à 11:33, par Moi En réponse à : Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

    Bonjour cher gouvernement,
    Je vous pri de ne pas agir dans le sens uniquement de la famille Compaoré, oui mettez y tout le sérieux mais auditez tout le système dans son ensemble.

    - L’affaire des toilettes sales
    - l’affaire du Monsieur qui a fait une video sur facebook dont le papa est décédé et que la nourriture pourrissait dans la chambre du malade ( le temoignage du jeune homme faisait trop de peine car cela laissait voir que les prfessionnel de tengandogo n’avaient pas une procedure claire de prise en charge des malades atteints de comorbidité. Ce n’etait pas à lui de faire toutes ces courses ou de pousser les medecins à s’occuper de son père, c’est le devoir du personnel sognant et de l’equipe et ca devait se faire sans le ce jeune homme ne souffre autant). La liste des comorbidités est bien connu pourquoi on sait qu’on va isoler des malades qui ont d’autres pathologies sans prévoir les traitements spécifiques ?
    - L’affaire Dr Marwin (sans dossier medical, et sa mort donne une scène de film d’horeur a entendre le recit,)
    - il faut aussi receuillir les temoignages afin de voir si le personnel de santé fait bien leur travaille du quotidien. En effet pour moi le coronavirus est venu mettre en lumière ce qui existait déjà, ces bavures ne sont pas nouvelles. Nous les rencontrions déjà dans nos centre de santé : des femmes qui meurrent par erreur à l’accoucement ou par ce qu’un agent la laissé seul sur le lit et aller causer...bref
    - l’affaire de l’adoption de la chloroquine dans un premier temps pour les cas graves alors que les chercheurs qui préconisent ce traitement avaient bien précisé qu’il ne sert a rien de traiter les cas graves et qu’il fallait demarrer le traitement à la chloroquine tout de suite. Nous avons donc perdu du temps en donnant pas la chloroquine tout de suite !
    - le nombre réel de cas de morts du covid
    - les agents comis à la tâche de désinfection et l’etablissement des dossiers medicaux
    - les lettres d’explication données au medecin reanimateur qui a dennoncées manquement entre temps.

    Journaliste Ladji Bama si par chance tu tombe sur ce poste je te demande de continuer tes investigations sur ces points. C’est très important ! Lève le voil sur Tengandogo !

  • Le 30 avril 2020 à 15:09, par Sibiri SANON En réponse à : Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

    Prenons acte, que des " investigations " seront menées dans le cadre de la riposte contre le covid-19, notamment lors du décès de la député....
    Mais le but de cette investigation c’est quoi ?Pour déterminer de quoi elle est morte ?
    Oubien l’enveloppe envoyée à été détournée ?
    Pour identifier tous ceux qui sont à l’origine de ce mensonge d’état ?
    Vraiment, avec ce pouvoir là ?
    Et la sortie du ministre de la santé qui incrimine ses collaborateurs, et donc qui reconnaît de fait les faits ?
    Investiguez, de toute façon le peuple ne vous a pas attendu pour crier au mensonge. Mais il faut quand même avoir du culot pour rouler tous ces honorables députés,(et le peuple avec) dans la farine ?
    Vous avez fait sauter le Prof bouc émissaire, mais qui avait fait venir ce Prof ? Pour moins que cela on démet le ministre de ses fonctions, mais tout le monde n’est pas KAGAME.
    Et je lis aussi sur les réseaux sociaux que l’on tente d’étouffer l’affaire des véhicules de la mairie de Ouagadougou ?
    Pays là, vraiment ???

  • Le 30 avril 2020 à 15:22, par Sibiri SANON En réponse à : Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

    Tout un symbole, le premier cas de décès du covid-19 du pays et de la sous région, pourrait être un mensonge d’état ?
    Et nous passions pour être " des hommes intègres " ?
    Bon si on nous a menti même pour une député, doit-on croire au reste du bilan ?
    La prudence voudrait qu’on émette des réserves sur ces statistiques " covidiques".
    Pourtant un conseiller spécial à la présidence avait alerté sur les dysfonctionnements et les surfacturations de ce comité, on ne l’a pas écouté.
    Le pays va mal, va mal, va maal. Pour emprunter le refrain de Tiken

  • Le 30 avril 2020 à 17:05, par Ka En réponse à : Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

    Monsieur Simon Compaoré et consorts, avant qu’il ne soit trop tard, le mieux pour vous est de balayer proprement sans état d’âme du haut en bas le ministère de la santé. Dans cette affaire dont madame la ministre de la santé est la seule a pouvoir vous gratter le dos avec ses arguments, il est impératif d’épurer le haut du ministère de la santé, et même le désinfecter en mettant au placard toutes ou tous comme madame la ministre au placard, et mettre de la compétence a la place, car nous parlons de mort d’une haute personnalité, et surtout d’autres morts. Votre rôle en tant que des responsables d’un parti au pouvoir, est de faire ce qui est bien pour le pays sans tenir compte des états d’âme des uns et des autres. Seules comptent la paix et la stabilité pour aller vers le progrès et le développement de notre patrie, au lieu de se dégonfler devant une situation aussi grave sous prétexte d’attendre des investigations pour prendre des décisions qui s’imposent. Vraiment il faut être en Afrique dans un pays bananier pour voir ça. Dans d’autres cieux les sanctions seront pour toutes et tous a commencer par madame la ministre avant qu’elle puisse vous gratter le dos. Que Dieu nous vienne en aide.

  • Le 30 avril 2020 à 17:50, par DIOGENE En réponse à : Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

    Ça fait pitié que le Burkina Faso soit devenu un pays comme ça. Oui, un pays comme ça. Tellement comme ça que l’on peut tout se permettre des choses humainement ignobles au plus haut niveau de la tête de l’Etat et ne pas s’inquiéter ou être inquiété.

    Il est indécent de mesurer les morts même dans les façons dont elles sont survenues. Il n’y en pas de jolie ni de vilaine. Mais il y a la dignité humaine après tout. Parce que la vie est tout simplement sacrée. Mourir d’une balle du RSP (du temps de : tu fais on te fait et il n’y a rien) et mourir sous une couverture d’un mensonge d’Etat, le choix de l’une des morts est préférable.

    On aura vu tout dans ce pays en un laps de temps aussi court. C’est simplement effroyable. Comment cela nous est-il ainsi arrivé ? Un pays plein de brillants hommes, patriotes qui peuvent se sacrifier pour la nation, en lieu et place c’est ça là on a servi. Pitié Burkina Faso, terre tant aimée de nos ancêtres. Pourquoi t’avons nous aussi foutu comme ça en l’air ?

  • Le 30 avril 2020 à 19:30, par QUID En réponse à : Décès de la députée Rose Marie Compaoré : Le gouvernement attend les résultats des investigations pour prendre les décisions qui siéent

    C’est bizarre quand même.
    J’ai participé en 2013 à KOUDOUGOU à un exercice sur table "en cas de survenue d’une pandemie" mais ce que nous voyons est atypique...
    Bon, c’était la théorie...

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