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Mesures contre le COVID-19 : Des commerçants de Nabi-yaar barrent l’avenue Babanguida pour exiger la réouverture du marché

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Publié le lundi 27 avril 2020 à 15h00min

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Mesures contre le COVID-19 : Des commerçants de Nabi-yaar barrent l’avenue Babanguida pour exiger la réouverture du marché

C’est visiblement à bout de patience, que des commerçants de Nabi-yaar, sis arrondissement N°5 de Ouagadougou, ont décidé d’exiger la réouverture de leur marché. Ce lundi, 27 avril 2020, ils étaient nombreux à manifester leur mécontentement, en barrant la circulation sur l’avenue Babanguida, précisément à hauteur du marché.

Lorsque nous arrivions sur les lieux autour de 10h30, le tronçon à hauteur du marché était barré à l’aide de pneus, morceaux de bois… et tenu en respect par des manifestants. Ce qui obligeait les usagers à dévier de route. Seules les ambulances avaient droit de passage. « On nous avait promis la réouverture du marché le 20 avril. Aujourd’hui, nous sommes au 27 avril, personne ne nous dit quelque chose ; voilà pourquoi nous sommes sortis. Nous sommes fatigués d’être à la maison à ne rien faire, on n’a plus rien à manger, on est obligé de sortir maintenant. Il y a des femmes, des enfants qui pleurent de faim, nous sommes donc obligés de sortir pour vendre », proteste un des porte-paroles des manifestants, Hamidou Sawadogo. A en croire ce dernier, manifester de la sorte est le seul moyen pour eux pour se faire entendre.

« On n’a pas d’interlocuteur. Ni le maire d’arrondissement ni le maire de Ouagadougou ne nous écoutent. Nous avons contacté le responsable du marché, qui a dit qu’il n’a pas de solution. Donc, c’est la seule solution qui nous reste, on n’a pas le choix. Plus de trente jours qu’on ne travaille pas, alors qu’il faut faire face aux charges familiales, on ne peut pas vivre dans ce contexte  », justifie M. Sawadogo.
Quid des mesures annoncées par les autorités pour permettre aux acteurs de supporter ce moment ?

« On a entendu dire qu’ils vont faire des dons, mais personnellement je n’ai reçu même pas un quart de riz. Même les mesures annoncées par le président du Faso, il a dit que l’eau et l’électricité seront gratuites. Je ne suis pas concerné par ces mesures, parce que je n’ai ni eau ni électricité chez moi. Même pour les mesures concernant les boutiques dans les marchés, nous, nous sommes en location dans les marchés, c’est-à-dire qu’il y a des intermédiaires qui nous louent ces boutiques et auprès desquels, on paie le loyer mensuel. Mais, si ces derniers ne décident pas de nous appliquer les mesures, nous continuons de payer comme d’habitude. Alors que jusque-là, mon bailleur ne m’a rien dit par rapport aux mesures ; donc si je m’assois j’aurai affaire à mon bailleur », explique Hamidou Sawadogo.

Cet autre manifestant, Ibrahim L. Kaboré, s’élève contre « la légèreté » avec laquelle, la question des marchés est traitée. « Jusqu’à la fin du monde, nous n’aurons confiance à nos autorités, on a trop subit de mensonges de leur part », s’est-il lâché.

« Tout ce que nous leur demandons actuellement, c’est de rouvrir les marchés. Nos autorités ne sont dignes d’aucune confiance. De toutes les aides qu’on a annoncées, nous n’avons vu aucune ; les gens prennent l’argent, bouffent et se baladent pour tenir des discours. Nous ne cherchons plus à comprendre quoi que ce soit encore, qu’on rouvre seulement les marchés et nous laisse en paix. Qu’elles (autorités, NDLR) gardent les dons et les financements qu’ils ont reçus et annoncés dans le cadre de cette maladie (COVID-19). Dieu va payer chacun, un à un, et à la hauteur de ses actes », a lancé M. Kaboré.

Dans les propos proférés, certains mécontents disent même douter de la situation réelle de la pandémie au Burkina. « On ne dit pas forcément que la maladie n’existe pas au Burkina, mais tout ce dont on est sûr, c’est que nos autorités ont saisi la maladie comme du pain béni pour se remplir les poches », pouvait-on capter dans les messages exprimés çà et là.

Selon des informations reçues sur place, d’autres marchés de la ville étaient également dans le même mouvement de protestation (informations que nous n’avons pas pu vérifier).

En rappel, c’est le 26 mars 2020 que les autorités ont décidé de fermer les marchés dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Le 20 avril 2020, elles ont rouvert le grand marché, Rood-Woko.

O.L
Lefaso.net

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