Education nationale : « Comment peut-on enseigner tous les élèves du Burkina avec les radios et les télés ? », s’interroge une association à Bobo
L’Association des élèves et étudiants pour l’émergence du Faso (AEEEF) a organisé, vendredi, 24 avril 2020 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse. Objectif : attirer l’attention du gouvernement sur son plan de réponse visant à sauver l’année scolaire et académique 2019-2020.
Dans la perspective de sauver l’année scolaire et académique dans des conditions sanitaires sécurisées pour tous les acteurs de l’éducation, l’Association des élèves et étudiants pour l’émergence du Faso (AEEEF) attire l’attention du gouvernement à travers son plan de réponse élaboré en plusieurs points essentiels, dans le contexte actuel de la pandémie du Covid-19.
Ainsi, selon le premier responsable de la structure, Elvis Somda, il faut une concertation sérieuse, franche et ouverte entre les acteurs du monde éducatif et le ministère en charge de l’éducation pour l’élaboration d’une solution adapté et pérenne. Aussi, il demande l’implication des associations des parents d’élèves dans le processus de lutte contre le Covid-19 qui pourra contribuer à la désinfection des établissements, à la dotation des kits de lave main à travers leur faitière et à être des acteurs sensibilisateurs.
« Nous proposons également qu’on reprenne les cours uniquement pour les classes d’examen. Il s’agit ici d’utiliser les salles des classes intermédiaires pour y repartir les élèves des classes d’examen afin de respecter les mesures de sécurité et d’hygiène. On mettra les enseignants des autres classes intermédiaires à profit. En ce qui concerne les classes intermédiaires, on organisera un examen de passage en classe supérieure en fonction de l’avancement de chaque classe dans le respect strict des consignes sanitaires et sécuritaires », a-t-il indiqué.
- Les journalistes présents à la conférence de presse
Cependant, face à la proposition faite par le ministère en charge de l’éducation nationale, portant sur la création d’une chaine de radio scolaire et des diffusions télés qui va consister à l’enseignement à distance pour les classes d’examens et qui pourrait s’étendre aux autres classes dans les jours à venir, l’AEEEF se dit être inquiet quant à l’application de cette mesure.
« Comment peut-on enseigner tous les élèves du pays, même ceux du plus profond du Burkina avec les radios et les télés ; sachant les réalités du pays et ceux du monde scolaire. La plus grande inquiétude qui découle de ces mesures c’est le comment organiser les évaluations ? », s’interroge l’AEEEF à travers la voix de son président Elvis Somda.
Selon ce dernier, beaucoup d’incertitudes entourent la maitrise de cette crise sanitaire qui a entrainé la fermeture des établissements préscolaires, primaires, secondaires, professionnels et universitaires depuis le 16 mars dernier. « Plusieurs dates ont été proposées par le gouvernement pour la reprise effective des activités pédagogiques. Ces dates n’ont malheureusement pas pu être respectées compte tenue de certains facteurs liés sans doute à l’inquiétude que la propagation de la pandémie du Covid-19 représentait », a déploré Elvis Somda.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 25 avril 2020 à 18:31, par Nous pouvons En réponse à : Education nationale : « Comment peut-on enseigner tous les élèves du Burkina avec les radios et les télés ? », s’interroge une association à Bobo
Moi je crois que le gouvernement peut ouvrir les classes dans les villages et donner des cours à distance dans les villes
2. Le 25 avril 2020 à 21:46, par Dibi En réponse à : Education nationale : « Comment peut-on enseigner tous les élèves du Burkina avec les radios et les télés ? », s’interroge une association à Bobo
On touche ici du doigt plusieurs questions non posées et relatives au fonctionnement général de l’Etat, et de l’institution scolaire, éducative burkinabè :
L’incompétence, l’irresponsabilité et l’incurie généralisée au plan administratif national et régional ont enrayé la continuité pédagogique et laissé à l’abandon des milliers d’élèves qui ont vu leurs écoles fermées sur injonctions et menaces d’éléments djihadistes criminels (les fameux IANI- Individus armés non identifiés- des communiqués officiels) ; et devant lesquels l’Etat et ses relais féodaux locaux ne pipent pas mots.
Enfin, on croit rêver ! Après la tragédie, c’est maintenant la farce, comme disait Marx ; avec cette trouvaille géniale d’assurer la continuité scolaire et pédagogique par la Télé et la Radio ; ou par les ordinateurs qu’offriraient Mélinda et Bille Gates ou une généreuse puissance néo colonisatrice !
La question de l’obligation scolaire que l’Etat néocolonial burkinabè est loin d’assurer à tous les enfants en âge d’aller à l’école. Sa défausse par rapport à cette obligation laïque et républicaine, pousse des milliers d’enfants dans les écoles privées non conventionnelles ou coraniques confessionnelles ; ce qui constitue une entorse grave à la constitution.
L’enseignement supérieur ne se porte pas mieux, avec ses années universitaires décalées, ses étudiants clochardisés quand ils n’ont pas la chance qui sourit aux rejetons de gros bonnets bureaucratiques prébendiers ; et qui leur ouvre les portes des universités occidentales (Canada, Belgique ou USA).
On aurait dû y penser depuis le temps que les Djihadistes ont fermé des écoles dans nos campagnes dans le Soum, le Djelgogi, le Gourma ou le Sourou. Une farce qui en dit long sur les bandes d’élites bureaucratiques et hors-sol qui tiennent le pays ; et sur leur niveau de connaissance de nos réalités.
Na an lara, an sara !
La patrie ou la mort !
Le 26 avril 2020 à 08:09, par Un Burkinabê En réponse à : Education nationale : « Comment peut-on enseigner tous les élèves du Burkina avec les radios et les télés ? », s’interroge une association à Bobo
Dibi, combien payez vous en taxes ? Pour votre enseigne les statistiques montrent qu’Il ya à peu prêt 5% des 20millions de notre population qui paient les taxes hors mis celles imposées sur les produits importés et industriels. Il semblerait que seulement 15% de notre PIB est effectivement collecté comme taxes. Dans les pays où l’Education est gratuite il ya 90% au moins de la population qui paient les taxes et leur Etat récolte environ 40% de leur PIB en taxe. Au lieu d’incriminer l’Etat avec vos accusations il faut mieux donner des idées sur comment nous pouvons réduire notre retard sur les autres. Tout est question de collecte des taxes et de bonne gestion. Ceux qui gèrent mal nos deniers publiques sont encore les Fonctionnaires (comme vous peut être) et c’est eux qui aiment se plaindre. Pourtant l’Etat c’est eux !.
3. Le 26 avril 2020 à 05:36, par Titi En réponse à : Education nationale : « Comment peut-on enseigner tous les élèves du Burkina avec les radios et les télés ? », s’interroge une association à Bobo
Et si nous revenions à la Double vacation qui était en vigueur au temps de la révolution pour les cours obligatoirement présenciels ainsi que les devoirs (examens) et privilégier les polycopes pour les autres cours. Ainsi le problème de la distanciation sociale est résolu.
Chaque professeur peut aussi créer un groupe WhatsApp avec ses élèves pour répondre à leurs préoccupations. Et pour les zones sans connexion, trouver d autres alternatives.
4. Le 26 avril 2020 à 19:25, par @@gog En réponse à : Education nationale : « Comment peut-on enseigner tous les élèves du Burkina avec les radios et les télés ? », s’interroge une association à Bobo
Enseigner les enfants ,élèves , étudiants du pays à partir de la télé et la radio !Hummm Si ce n’est pas nous distraire , ça ressemble bien.
5. Le 27 avril 2020 à 11:43, par HIEN Lucien En réponse à : Education nationale : « Comment peut-on enseigner tous les élèves du Burkina avec les radios et les télés ? », s’interroge une association à Bobo
Bonjour chers responsables de l’AEEEF.
Si je m’en tiens au reportage du journaliste, il me semble que vous n’avez pas lu le plan de riposte ou du moins il n’a pas été approprié. Il comprend deux principaux axes :
1. l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) pour la continuité éducative par la production de ressources pédagogiques numériques et leur diffusion par des canaux et supports appropriés (télé, radio, internet, plateforme, clés USB, annales) ;
2. la reprise des cours pour l’achèvement de l’année scolaire 2019/2020.
Le ministère est conscient des réalités du pays, c’est pourquoi il y a une diversité de canaux et de supports de diffusion des ressources pédagogiques afin de réduire les in-équités, l’équité parfaite étant un idéal. Par ailleurs, il n’a jamais été question d’évaluation des apprentissages dans le 1er axe c’est-à-dire par les TICE.
Parlant de concertation, je vous informe que le ministère a eu des rencontres avec les responsables des associations des parents d’élèves, les responsables syndicaux du ministère, les représentants des faitières de l’enseignement privé, les partenaires techniques et financiers de l’éducation et de la formation, les gouverneurs de région et les directeurs régionaux en charge de l’éducation nationale. Le plan de riposte est jugé pertinent par la grande majorité des acteurs et partenaires de l’éducation qui y adhèrent. Chaque groupe d’acteurs a aussi fait ses observations et contributions. Leur prise en compte permettra d’anticiper les difficultés qui pourraient entraver la mise en œuvre du plan.
Merci