Assassinat d’un orpailleur à Tchériba : Lettre ouverte des ressortissants et habitants au gouverneur de la Boucle du Mouhoun
Monsieur le Gouverneur,
Le lundi, 13 avril 2020, aux environs de 20 heures, un orpailleur du nom de COULIBALY Doyé Z. Pierre résidant à Tchériba, chef-lieu de la commune qui porte le nom, dans la province du Mouhoun, région de la Boucle du Mouhoun, a été mortellement abattu par Monsieur SOMDA Z., un gendarme en poste à la Brigade territoriale de ladite commune. Un meurtre qui fait suite à une altercation entre les deux. Pour les faits, il ressort que le gendarme était allé rendre visite à sa camarade qui se trouve être la voisine de Monsieur COULIBALY. C’est quand ce dernier rentrait chez lui qu’une dispute s’est engagée entre les deux, laquelle dispute a finalement dégénéré et a conduit à la mort de l’orpailleur par balle. Puisque le gendarme a fait usage de son arme de service.
Monsieur le gouverneur, suite à ce drame, les populations dans leur légitime colère ont manifesté le lendemain 14 avril 2020. Cette manifestation les a conduites vers des services publics pour exprimer leur indignation et exiger la lumière sur ce crapuleux assassinat. Bien que remontée et surchauffée, la population a su diligemment faire montre d’un sens élevé de retenue et de maturité en exprimant pacifiquement leur colère.
C’est le lieu pour nous donc de saluer cet esprit de discernement de la population et sa soif de règlement pacifique et judiciaire de ce crime. Aussi adressons-nous nos vives félicitations à Madame le Préfet du département de Tchériba, au conseil municipal en particulier à Monsieur le Maire et à son adjoint, aux autorités coutumières et religieuses ainsi qu’aux Forces de Défense et de Sécurité, qui ont conjugué leurs efforts et invité les populations au calme tout en leur rassurant de la suite judiciaire à réserver à cet acte ignoble.
Monsieur le Gouverneur, au regard de ce qui précède, nous, signataires de la présente, et fils de la commune, restons également attentifs à la suite judiciaire à donner à cette affaire. Notre attention est d’autant plus fondée qu’au moment où nous écrivons ces lignes, tout porte à croire que le présumé meurtrier court dans la nature et on ignore les actes peu orthodoxes qu’il pourrait multiplier dans sa cabale.
Sa recherche active, son arrestation et sa comparution devant un tribunal demeurent fondamental pour une société de paix et de vivre-ensemble. Cela est d’autant plus une préoccupation quand on sait que les crimes impunis ne font qu’engendrer haine et crise de confiance dans la société.
De plus, la punition de cet acte à la hauteur du forfait dans le respect des lois ne fera que fortifier notre communauté de destin et décourager les candidats à ce type de comportement déviant. Nous demeurons, en effet, convaincus que la construction de cette communauté de destin ne peut être une réalité que si toutes les filles et tous les fils de cette nation, de cette région sont unis et solidaires. Cela passe nécessairement par la garantie que tous les citoyens bénéficient de la protection des lois que notre nation s’est dotée.
Certes Monsieur le Gouverneur, au nom du principe de la séparation des pouvoirs, cette affaire concerne plus la justice que l’exécutif que vous représentez, mais au regard des troubles à l’ordre public que pourraient occasionner de tel crime, votre engagement et votre implication personnel sont plus que jamais nécessaires pour une cohésion sociale dans notre région.
Du reste, à travers votre diligence, les autorités communales ont savamment su gérer les émotions des uns et des autres dès les premiers instants ayant suivi l’incident. D’où toute notre assurance que vous continuerez à toujours œuvrer pour que la société de votre ressort territorial continue de bénéficier de votre soutien. Et pour l’heure, celle de Tchériba fonde son espoir qu’un dénouement judiciaire sera accordé à ce crime qui terni l’image de notre région pourtant reconnue pour sa quiétude.
En tout état de cause, au regard du profil du présumé meurtrier, il est plus qu’urgent qu’il soit mis aux arrêts ou tout au moins communiquer sur l’évolution du dossier pour éviter que le doute et la confusion ne gagnent la population en attente de justice. Il s’agit, en effet, d’un élément des Forces de Défense et de Sécurité qui s’est égaré dont le passé serait sombre. Son ignoble acte ne saurait ternir l’image d’un corps qui travaille au quotidien pour la quiétude des populations. C’est d’ailleurs ce message que les populations ont opportunément véhiculé.
C’est fort de ce constat que nous réitérerons notre soutien indéfectible aux Forces de Défense et de Sécurité qui se battent jour et nuit pour la protection des personnes et de leurs Biens. Nous leur assurons de notre soutien et collaboration indéfectibles dans la lutte contre le grand banditisme et l’extrémisme violent auxquels elles sont engagées. Nous les félicitons et encourageons dans la réussite de leur mission oh combien périlleuse, mais très noble.
Monsieur le Gouverneur, c’est attacher à notre région, à notre commune que très respectueusement nous vous adressions cette lettre afin que justice soit rendue pour l’habitant de Tchériba qui a été lâchement abattu.
Respectueusement !
Ont signé
SIDIBE Issouf (journaliste)
DISSA Drissa (Conseiller d’Education)
BOLY Amadou (Professeur certifié des lycées et collèges)
DISSA Abdoulaye (Animateur)
BAKO Wamboè (Promoteur culturel)
BADO Joseph (Juriste)
BARRY Yacouba (Economiste-Gestionnaire)
SANOGO Soumana (Inspecteur du trésor)
SERE Adama (Statisticien)
SERE Adama (Assistant d’Education)
DISSA Soumana (Gestionnaire des ressources humaines)
SAKIRA Seydou (cultivateur)
SERE Aboubacar (cultivateur)
DRABO Soaliho (Informaticien)
Vos commentaires
1. Le 24 avril 2020 à 20:24, par Un Burkinabê En réponse à : Assassinat d’un orpailleur à Tchériba : Lettre ouverte des ressortissants et habitants au gouverneur de la Boucle du Mouhoun
"Il s’agit, en effet, d’un élément des Forces de Défense et de Sécurité qui s’est égaré dont le passé serait sombre. Est ce que vous avez besoin de faire le commentaire ...dont le passé serait sombre. ? Je suis totalement contre de tels commentaires.
1- vous sortez de votre cadre lorsque vous émettez de telles allégations. Pourquoi vous n’avez jamais signalé ce passé sombre au Procureur avant le crime. Peut être que vous auriez pu prévenir ce crime en effet. Donc je pense que vous pouvez être incriminés pour n’avoir pas signalé le comportement suspect d’un citoyen.
2- ne pensez vous pas que vous êtes entrain de poser des actes qui vont contre l’Indépendance de la Justice ? car je pense qu’en écrivant au Gouverneur vous êtes entrain de procurer des pressions et des menaces contre la Justice. De plus vous voulez orienter le juge.
3- c’est quoi le message de votre lettre si on vous demandait de la résumer en 3 phrases ? Ce serait :" Rattraper le fuyard et coincé le car il n’est pas clair. Il faisait des choses louches. Messieurs de la Justice sont informés ; si l’auteur du meurtre n’est pas condemné il y aurait des remus menage à Tchériba".
2. Le 24 avril 2020 à 21:19, par Mobutu En réponse à : Assassinat d’un orpailleur à Tchériba : Lettre ouverte des ressortissants et habitants au gouverneur de la Boucle du Mouhoun
Mais, on ne te comprends pas internaute" un Burkinabé". Tu ne voit pas que cette population a suffisamment fait preuve de sagesse. Si les supérieurs hiérarchiques de ce gendarme indélicat s’étaient donné la peine de le sanctionner pour le comportement dont on le soupçonne avant, ce qui est arrivé n’allait pas arrivé. C’est même normal d’attirer l’attention du gouverneur sur d’éventuels troubles si le dossier venait à être rangé ou mal jugé. Quand il y a troubles, qui assume, c’est le gouverneur. A moins que tu ne t’érige d’office en avocat défenseur
Le 27 avril 2020 à 08:46, par kwiliga En réponse à : Assassinat d’un orpailleur à Tchériba : Lettre ouverte des ressortissants et habitants au gouverneur de la Boucle du Mouhoun
Le commentaire de l’internaute "un burkinabè", me rappelle les commentaires de koro yamyele, concernant la même affaire.
Parfois les gens sont tellement de parti pris, que, dans leur aveuglement, ils sont prêts à extrapoler sur le moindre détail, écartant dans cette démarche, l’ensemble du factuel.
3. Le 24 avril 2020 à 22:42, par VIEUX En réponse à : Assassinat d’un orpailleur à Tchériba : Lettre ouverte des ressortissants et habitants au gouverneur de la Boucle du Mouhoun
Monsieur UN BURKINABÉ tu parles un français dont toi même tu ne comprends pas. Non seulement ce passé sombre est relaté # au conditionnel # mais en plus il faut reconnaître que lorsque quelqu’un s’illustre négativement il ressort tout de suite des informations sur ses antécédents a confirmer ou infirmer. Souvent il faut se taire quand tu n’as rien dire.
4. Le 25 avril 2020 à 17:13, par Tieni Gbanani En réponse à : Assassinat d’un orpailleur à Tchériba : Lettre ouverte des ressortissants et habitants au gouverneur de la Boucle du Mouhoun
mr burkina be, tu te perds dans ton français.
en tout état de cause, ces gens vivent avec les FDS nuit et jours. n’oublie pas qu’après le service les gens vivent en comunauté et en région, province ou departement tout le monde se connait. renseigne toi avec les hommes de tenues ils sont les plus respectés suivis des agents de santé puis les enseignants. plus tu es aimé et moins arrogants plus les gens sont attachés ta personne et plus les gens sont affectés quand l’administration decude de t’affecter. ils se connaissent mieux
5. Le 29 avril 2020 à 13:15, par ElMagnifico En réponse à : Assassinat d’un orpailleur à Tchériba : Lettre ouverte des ressortissants et habitants au gouverneur de la Boucle du Mouhoun
Paix à l’âme du défunt. Du courage à sa famille !
Franchement, il faut que nos hommes de tenue redoublent d’efforts en matière de retenue. Un homme de tenue c’est avant tout une autorité, un protecteur-défenseur. Il doit donner l’exemple et sa présence, rassurante.
Un tel homme ne saurait avoir un langage ordurier encore moins la gâchette facile comme si nous sommes au Far-West ou dans la jungle.
Voilà, l’irréparable est commis. La vie de l’orpailleur s’arrête tandis que celle du tireur devient un enfer.
Aucun jugement, aucun pardon, aucune larme ne peut ramener un défunt à la vie !
Certes, l’heure est surchauffée et les esprits malmenés par le terrorisme, la vie chère et le coronavirus. Mais ceci ne doit aucunement expliquer cela !
Protéger la patrie c’est sous-entendu mourir pour la patrie.
Un homme de tenue c’est un homme armé, moralement bâti et dont l’esprit fin est au-dessus de la mêlée pour l’honneur de la patrie. Aucune paire de fesses, aucun billet de banque, aucune injure, aucune maladresse ni provocation ne doit démonter l’esprit d’un homme de tenue et le rabaisser à un instinct animal !
Que nos hommes de tenue se ressaisissent pour la cohésion de la Patrie, la tranquillité de la cité et la fierté de leurs frères d’armes pour toujours servir et mériter le regard d’amour de toute la Nation.