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Jean Bosco Sawadogo, le sociologue qui a opté de retourner à l’agriculture

Publié le mercredi 22 avril 2020 à 15h17min

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Jean Bosco Sawadogo, le sociologue qui a opté de retourner à l’agriculture

De la sociologie à l’agriculture, il n’y a qu’un pas, est-on tenté de dire, au vu du parcours de Jean Bosco Sawadogo. En effet, depuis 2012, cet entrepreneur agricole s’est lancé dans le maraîchage et la culture de la papaye au nord du Burkina Faso, dans son village natal, après l’obtention sa maîtrise en sociologie à l’Université Joseph-Ki-Zerbo.

Ils sont rares de nos jours, ces jeunes intellectuels qui finissent leurs études universitaires et qui retournent travailler la terre. Mais lui, il a osé le faire. Jean Bosco Sawadogo est un agriculteur dans l’âme. Né de parents agriculteurs, il a été très tôt plongé dans cet univers. Ses études et la fréquentation de la ville n’enlèveront pas en lui cet attachement à la terre. Ainsi, après les études universitaires, il a décidé de passer à l’acte.

Sociologue de formation, cet amoureux de la terre était déjà prêt à s’engager dans l’agriculture, affirme-t-il, car pendant ses études universitaires, il faisait les enquêtes terrain. Ce qui lui a permis de découvrir les opportunités qui se trouvent dans le monde agricole. Pour lui, les études importaient peu, c’est surtout sa passion qui comptait, parce qu’il est convaincu que l’agriculture reste l’un des leviers qu’il faut pour booster le développement du Burkina Faso.

Une vue de son champ d’oignon

Jean Bosco Sawadogo pense qu’aujourd’hui, il faut des jeunes intellectuels qui s’investissent dans le domaine agricole afin d’apporter une plus-value. « Cela était un challenge et un rêve de fou pour moi, parce que les gens ne s’imaginaient pas qu’un jeune intellectuel veuille revenir à la terre. Mais c’est une option que j’assume pleinement et que je ne regrette pas, même si les débuts ont été difficiles. Il faut dire qu’il y a beaucoup d’opportunités à tirer dans le domaine », résume l’agriculteur.

Désillusion des parents

En inscrivant leur rejeton à l’école, les parents de Jean Bosco Sawadogo voulaient qu’il devienne fonctionnaire, plutôt que producteur d’oignons ou de papaye. Devenir agriculteur fut donc un choix difficile à assumer pour le sociologue de formation. « Au départ, ils n’avaient pas trouvé d’inconvénient. Ils ont finalement été déçus et découragés en apprenant que c’était un choix définitif. Mais au vu de ma détermination, ils ont fini par accepter mon choix. Aujourd’hui, même si je ne peux pas dire que je suis mieux que ceux qui ont fait d’autres choix, je peux néanmoins affirmer que je gagne ma vie normalement », avance-t-il avec fierté. Son ambition, c’est de trouver un bon magasin de conservation pour ses oignons et également avoir un terrain sécurisé, vu que les terrains exploités sont actuellement loués.

Jean B. Sawadogo, l’entrepreneur agricole et son choix

A long terme, il dit vouloir s’installer au bord d’un barrage pour mettre en œuvre une production sous serre de ses produits, ce qui lui permettra de produire en grande quantité et pendant toutes les saisons.

Un domaine pourvoyeur de richesses

L’entreprenariat, bien que bénéfique, est pour le moment considéré comme le domaine de l’inconnu. C’est pourquoi, Jean Bosco Sawadogo recommande à ceux qui veulent s’engager dans cette aventure d’avoir une vision et de se décider à la réaliser. Parce que c’est un domaine qui demande beaucoup d’engagement et un don de soi.

Aussi, la capacité de pouvoir partir avec peu de choses pour construire et réaliser sa vision pour en bénéficier à long terme. Car dans un pays comme le Burkina Faso, c’est ce qu’il faut, note-t-il, dans la mesure où l’administration ne produit pas de la richesse, c’est plutôt l’entreprenariat qui fournit la richesse et qui permet d’absorber le taux de chômage. Et pour y arriver, il faut qu’il y ait de plus en plus de jeunes qui décident d’aller vers l’entreprenariat afin de contribuer au développement du pays.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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