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Philippe Ouédraogo : "Il y a des mystères à l’Assemblée"

Publié le jeudi 15 septembre 2005 à 07h45min

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Candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre, secrétaire général du Parti africain de l’indépendance (PAI), Philippe Ouédraogo, a rendu visite aux Editions "Le Pays" le mardi 13 septembre 2005. Après une visite guidée des locaux du journal, l’homme politique a échangé, dans une ambiance de convivialité et franchise, avec les membres de la rédaction sur des questions d’actualité nationale : affaire PAI, élection présidentielle, indemnités des députés, tournée d’Alternance 2005, etc.

S’imprégner du fonctionnement des Editions "Le Pays", telle est la raison avancée par Philippe Ouédraogo pour justifier sa visite. En compagnie de son chargé de communication, Charlemagne Ouédraogo, l’homme politique a visité les locaux du journal aux côtés du maître des lieux, le directeur général, Boureima Jérémie Sigué. A la salle de rédaction, dernière étape de la visite, Philippe Ouédraogo s’est prêté au traditionnel entretien avec les journalistes.

Parlant de l’affaire PAI, le candidat membre du groupe Alternance 2005, est catégorique : "Soumane Touré dit être présenté à l’élection présidentielle par un parti qui s’appelle le PAI. Tant mieux pour lui, sauf que malheureusement son PAI n’est pas le PAI. Il s’appelle PAI, c’est peut-être bien pour lui et pour tromper l’opinion", a-t-il affirmé.

Pour lui, si Soumane Touré a pu bénéficier d’un récépissé (actuellement annulé au profit de Philippe), c’est parce qu’il était complice du pouvoir en place.

Sur la route de la présidence

A deux mois de l’élection présidentielle, Philippe Ouédraogo semble confiant. "La présidence du Faso, c’est ma prochaine étape", dit-il. Mais pour y parvenir, comment l’homme compte-t-il s’y prendre ? Quel argument pour détrôner celui-là qu’il appelle "son adversaire principal" ?

"Je vais l’attaquer sur son bilan désastreux", a-t-il répondu sans hésitation. Pour lui, le bilan des deux septennats du président Blaise Compaoré est catastrophique sur tous les plans. Taux de scolarisation parmi les plus faibles au monde, économie balbutiante du fait de la corruption, des détournements, de la gabegie des dirigeants, etc. L’indice de développement humain n’a pas progressé depuis des années. Au plan politique, le président sortant est comptable de nombreux crimes de sang, selon le candidat d’Alternance 2005.

Pour Philippe Ouédraogo, "s’il y a la paix au Burkina, c’est la volonté du peuple et non le fait de Blaise Compaoré". De plus, ajoute-t-il, la paix seule ne suffit pas. Il faut assurer aux populations, le bien-être. Et sur ce plan, Philippe se dit convaincu que le président sortant a échoué. Il entend donc exploiter le bilan "désastreux" de Blaise Compaoré pour convaincre l’électorat.

La fin justifie les moyens, dit-on. Mais pour Philippe, même sans gros moyens, on peut faire des résultats positifs. Comment le candidat Philippe Ouédraogo compte-t-il apporter sa contribution à la transparence des élections ? "Nous ne partons pas seul à l’élection", dit-il. Pour lui, l’ensemble des 8 candidats qui se réclament de l’opposition vont s’atteler à ce qu’il y ait des représentants de l’opposition dans tous les bureaux de vote. Blaise Compaoré, "adversaire principal", Philippe Ouédraogo s’est-il résolu à accepter la candidature du président sortant ? Non. "Nous continuons à penser que Blaise Compaoré est un candidat illégitime. Peu importe le juriste que l’on fera intervenir", affirme-t-il. Mais il reconnaît que la candidature du président du Faso sera validée car dit-il, "en bon militaire, il (Blaise) a préparé le terrain et choisi les hommes qu’il faut pour aboutir à ce résultat".

"Le CGD doit confier le sondage à des spécialistes"

Mais les candidats de l’opposition, en l’occurrence ceux d’Alternance 2005, n’entendent pas se laisser faire. Pour Philippe Ouédraogo, la tournée d’Alternance 2005 dans certaines capitales de la sous-région (Niamey, Abidjan) avait pour objectif, de donner une dimension africaine au groupe et pour que l’on sache à l’extérieur qu’il est contesté. Sur ce point, mission accomplie, confie-t-il.

Le sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) n’a pas été en reste lors de l’entretien. Pour ce candidat de l’opposition, ce sondage ne saurait être fiable parce qu’il n’a pas été réalisé par des spécialistes. C’est pourquoi il recommande aux responsables du CGD, de confier pour les fois prochaines, la tâche à des spécialistes du sondage. L’échantillon utilisé ne concernant que la capitale, Philippe Ouédraogo a déconseillé au maire Simon Compaoré, de se réjouir prématurément. Car, dit-il, "seul le peuple nous départagera".

On se rappelle, Simon Compaoré avait, en réaction aux résultats du sondage, dit dans la presse que certains opposants "gonflent trop leurs chambres à air". Interrogé sur la question des indemnités de session des élus de l’hémicycle, passées de 21 000 à 30 000 F, le député Philippe Ouédraogo a affirmé que son groupe parlementaire n’a pas été invité à se prononcer sur le sujet. "A l’Assemblée nationale, il y a des mystères et c’est la loi de la majorité qui prévaut", a-t-il conclu.


Dans le livre d’or

"Je viens d’achever la visite des locaux du journal "Le Pays". Dans son nouvel environnement, témoignage de sa réussite et surtout de sa volonté d’assurer son développement. "Le Pays" dispose, autour de son affable directeur, d’une équipe majoritairement jeune, mais dont les éléments sont déjà des noms célèbres du journalisme burkinabè. J’apprécie à sa juste valeur la volonté d’équilibre et la pondération des articles de ce quotidien. J’apprécie la profondeur de la plupart de ses éditoriaux. "Le Pays", c’est aujourd’hui l’un des fleurons de l’information au Burkina, bâti à force de persévérance, de constance, d’abnégation et certainement aussi d’espérance.
Bonne chance à ce journal, toujours au rendez-vous des grands événements de notre pays !

Ouagadougou, ce 13 septembre 2005"

Philippe OUEDRAOGO

Par Aubin Oubé GUEBRE (Stagiaire)

Le Pays

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