Le mercredi 18 mars 2020, la Conférence épiscopale, au vu de l’expansion du coronavirus, décidait de la suspension des messes et de tout rassemblement de plusieurs personnes pour des activités religieuses, alors que l’Eglise était en plein temps de carême. C’est depuis ce jour que les médias catholiques, dont la radio et la télévision Ave Maria, ont décidé d’aider les fidèles à vivre les différentes célébrations du temps de carême à travers leurs ondes. Messes, chemins de croix et autres prières quotidiennes ont été diffusés sur ces deux médias confessionnels.

La période la plus importante de ce temps de carême, qui est la Semaine sainte, a été vécue en exclusivité sur la radio et la télévision Ave Maria. Monseigneur Léopold Médard Ouédraogo, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Ouagadougou, a été le prêtre de ce temps fort. En effet, il s’est joint à l’équipe pastorale de la cathédrale de Ouagadougou pour dire les messes au profit des fidèles, branchés à leurs postes téléviseurs ou à leurs radios. C’est ainsi qu’il a célébré les messes du Jeudi saint, du Vendredi saint et la Vigile pascale.

Pour ce qui est de la Vigile pascale célébrée le samedi 11 avril 2020, la Télévision nationale du Burkina s’est jointe à la télévision et la radio Ave Maria afin de transporter cette messe au-delà des portes du diocèse de Ouagadougou et même des frontières nationales.

Les textes liturgiques de cette nuit de Pâques sont revenus sur l’histoire du salut de l’humanité depuis Abraham jusqu’à Moïse. En effet, ce sont les alliances que Dieu a conclues avec son peuple depuis Abraham jusqu’à Moïse qui ont marqué la liturgie du jour. Quant à l’Evangile, il a relaté la résurrection du Christ, trois jours après sa mort. L’évêque précise que ce sont deux femmes, Marie de Magdala et l’autre Marie, qui furent les premiers témoins de cette résurrection que le Christ révèle à ses disciples aujourd’hui.

Mgr Léopold Ouédraogo s’est voulu on ne peut plus précis sur la situation actuelle que traverse le Burkina Faso et qui est commune à tous les pays de la planète. « Avec ce temps de coronavirus, nous revenons à l’essentiel », dit-il. Et l’essentiel, pour lui, c’est d’aimer et de pardonner. « Le Christ est mort par amour pour nous et depuis la croix, il a pardonné » ajoute l’évêque. Il invite donc les fidèles catholiques à aimer et à cultiver le pardon.

Monseigneur, dans son homélie, n’a pas manqué d’interpeller les personnes qui profitent de la situation pour faire du business. « Malheur à ceux qui veulent s’enrichir derrière le dos des gens, particulièrement dans la situation du coronavirus, en exorbitant les prix de choses qui sont une nécessité », s’insurge-t-il. Il exhorte les chrétiens à plus de charité. « N’attendez pas d’avoir des dollars avant de donner. Vos maigres francs CFA peuvent faire quelque chose de très important. Alors, pensez à tous ceux qui ont besoin d’aide et d’appui pour pouvoir s’en sortir », a-t-il proclamé.

Pour les catéchumènes qui devaient recevoir le baptême à l’occasion de la Pâques, l’évêque les exhorte à prendre la confession et le baptême directement avec le Christ. En prenant l’exemple de l’Italie, il a montré que des prêtres sont morts du coronavirus en étant en contact avec des fidèles contaminés, à l’occasion de confessions ou d’autres services sacerdotaux.

Il demande donc aux catéchumènes de ne pas considérer cette période comme un abandon de Dieu, mais de lui parler directement, car Dieu n’oublie personne. Après cette situation, les choses pourront se faire de façon officielle. Pour l’évêque, le plus important demeure le rapport entre l’homme et son créateur. C’est pourquoi, déclare-t-il, « vous devez vous réjouir dans votre confinement car le Seigneur lui-même vous rend visite ». Pour lui, il s’agit alors d’un temps de conversion, un temps où l’homme doit s’humilier et se tourner vers l’Eternel son Dieu.

Après la bénédiction solennelle, l’évêque a souhaité que le monde puisse se débarrasser du coronavirus le plus rapidement possible.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net